Buick Regal - Seule survivante

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2020

Comme c’est le cas d’une demi-douzaine de voitures chez GM, l’élégante Buick LaCrosse tire cette année sa révérence. En clair, cela signifie que la Regal est aujourd’hui l’unique survivante des voitures Buick. Une automobile qui, ironiquement, n’a rien d’une authentique Buick, puisqu’il s’agit en réalité d’une Opel Insignia légèrement retravaillée pour son adaptation au marché nord-américain.

Il faut cependant rappeler que les filiales Opel/Vauxhall, qui appartenaient à GM au moment de concevoir l’Insignia, ont été cédées en mars 2017 au groupe PSA (Peugeot Société Anonyme). Il faut donc en déduire que la prochaine Insignia ne sera plus conçue par GM et que la Buick Regal vit par conséquent sur du temps emprunté. Maintenant, cela signifie-t-il qu’il faut lui tourner le dos?

Non. Absolument pas. Il s’agit en fait d’un secret trop bien gardé. Il faut dire que GM n’en fait pas la promotion et ne met pas les énergies nécessaires à une bonne commercialisation. On peut ainsi comprendre pourquoi la voiture se vend au compte-goutte et qu’elle est méconnue du grand public.

La Regal, un luxe?

S’offrir une telle berline est aujourd’hui un luxe. Parce que la dépréciation est forte et que les modalités de location sont décourageantes, en raison d’une trop faible valeur résiduelle. Il en va d’ailleurs de même pour la Kia Stinger, sa rivale. La Regal est donc une voiture que l’on achète et que l’on conserve longtemps. Pour plusieurs, il s’agit d’un premier frein vers son acquisition, surtout pour l’acheteur qui aime changer régulièrement d’automobile.

L’autre obstacle? Le logo sur la calandre. Trop souvent associé à la voiture de grand-papa, malgré les campagnes de pub avec Marie-Pier Morin, même si la Regal n’a rien d’une pantoufle roulante. Peut-être aurait-il d’ailleurs été plus logique de ne pas réutiliser le nom Regal, que l’on associe encore à une traditionnelle berline américaine. Chose certaine, l’emblème Buick n’a pas le cool factor d’une Audi, d’une béhème.

Vous êtes de ceux qui achètent une bagnole pour ce qu’elle est, et non pas pour ce qu’elle laisse paraître? Vous découvrirez alors avec la Regal une voiture bien ficelée. Assemblée avec soin. Une présentation intérieure classique, un brin austère dans sa version Privilège, mais de plus belle facture si vous passez à la livrée supérieure. Ici, pas de pavé tactile inutilement complexe. Le poste de conduite est sobre, mais d’une grande efficacité, avec un écran multimédia des plus simples à utiliser.

Qui plus est, les commodités les plus en vogue y sont toutes présentes, et ce, sans que vous n’ayez à débourser la totale. Gardez-vous toutefois quelques dollars en poche pour l’option du système audio Bose qui en vaut le détour. Et si vous êtes friands des divers systèmes d’assistance à la conduite tels la détection d’angles morts, les radars de stationnement et le régulateur de vitesse intelligent, il vous faudra là aussi payer un peu plus.

Sous le capot, un quatre cylindres turbocompressé, nerveux et toujours d’attaque, qui collabore avec une automatique à huit ou neuf rapports. Huit, si vous choisissez la version Caractère dotée du rouage intégral, et neuf si vous optez pour les Privilège et Avenir à roues motrices avant. Il est d’ailleurs dommage que la version Avenir (plus luxueuse) ne puisse être commandée avec le rouage intégral, sachant que toutes les Kia Stinger et Volkswagen Arteon en sont équipées de série.

Au quotidien, la Regal se veut un parfait équilibre entre confort et conduite dynamique. Une mécanique nerveuse, un châssis solide, exempt de tout craquement, une suspension à la fois sportive, mais bien adaptée à nos conditions routières et une direction d’une étonnante précision. Et pour la consommation? Autour de 8,5 L/100 km en combinant ville et route. Honnête.

Gran Sport

Envie d’une conduite plus acérée? Plus sportive? Buick propose alors la Regal GS, abritant un habitacle tout vêtu de noir, où se trouvent de magnifiques baquets sport. L’habillage extérieur dévoile lui aussi son aspect athlétique, caractérisé par ses jantes de 19 pouces, ses étriers de frein Brembo peints en rouge et ses immenses prises d’air au pare-chocs. Côté motorisation, GM a tout simplement pigé dans sa boîte à outils, faisant appel à son V6 de 3,6 litres. Crachant 310 chevaux, il étonne par sa fougue et permet de bien exploiter les capacités de cette berline, qui s’équipe également du rouage intégral.

Terminons en mentionnant que la Regal propose un impressionnant volume, qui surpasse celui de l’utilitaire Envision. Il est toutefois dommage que la très spacieuse familiale Regal TourX, vendue chez nos voisins américains, ne nous soit pas offerte. Une décision discutable des stratèges canadiens, sachant qu’il s’agit d’une rivale directe de la Subaru Outback. À cette question, GM Canada répond bêtement préférer mettre l’accent sur les VUS. Comme dirait Martin Matte… eh là, là!

Feu vert

  • Comportement routier étonnant
  • Qualité de fabrication
  • Confort et volume de l’habitacle
  • Performances sérieuses (GS)

Feu rouge

  • Forte dépréciation
  • Version Avenir sans rouage intégral
  • Absence de la familiale TourX sur le marché canadien

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