Jaguar I-PACE - Une première réplique à Tesla

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2020

Lancé à l’automne 2018 et premier véritable rival de Tesla dans le créneau des véhicules de luxe à motorisation électrique, le I-PACE de Jaguar est maintenant rejoint par le e-tron quattro de Audi et le EQC chez Mercedes-Benz, signe que l’époque de la chasse gardée de l’entreprise californienne, qui a bousculé l’ordre établi provoquant la riposte de plusieurs constructeurs automobiles, est désormais révolue.

Côté technique, le I-PACE est élaboré sur une plate-forme inédite composée à 94% d’aluminium et conçue en fonction de la motorisation électrique, expliquant son design à la croisée d’une berline et d’un VUS, accordant ainsi une grande liberté aux designers qui ont su lui donner une gueule d’enfer. Animé par deux moteurs électriques, accolés respectivement aux trains avant et arrière, le I-PACE se présente de facto comme un véhicule à transmission intégrale.

Ces deux moteurs livrent une puissance combinée égale à 400 chevaux et, surtout, un couple chiffré à 512 livres-pied, ce qui permet au I-PACE d’être plutôt véloce sur le 0-100 km/h : 4,8 secondes, malgré son poids de plus de deux tonnes métriques, avec une performance équivalente à celle du Porsche Macan GTS pour cette épreuve. Les moteurs sont alimentés par une batterie d’une capacité de 90 kWh, composée de 432 cellules, logée dans le plancher du véhicule. Cette architecture confère un empattement de presque trois mètres au I-PACE, laissant beaucoup de dégagement aux passagers, à l’avant comme à l’arrière. L’habitacle affiche un look très moderne avec écrans et commandes tactiles à profusion, mais on déplore la lenteur de l’interface.

Consommation d’énergie

Mon essai du I-PACE s’est déroulé au Québec au début du mois de décembre et, même avec une pleine charge, l’autonomie affichée n’a jamais dépassé 300 kilomètres. J’ai également contacté quelques propriétaires québécois pour apprendre que l’autonomie de leur I-PACE était comparable. Cela dit, l’hiver est la saison la plus éprouvante pour la consommation, qu’il s’agisse de véhicules à motorisation électrique ou de véhicules à motorisation conventionnelle, et il est possible d’anticiper que l’autonomie soit meilleure à la belle saison.

Sur un parcours mixte avec conditions idéales, il est tout à fait possible que le I-PACE soit en mesure de parcourir près de 380 kilomètres sur une charge, cote qui lui est accordée par Ressources naturelles Canada, voire même plus selon le style de conduite. Toutefois, l’efficacité énergétique du I-PACE n’est pas aussi bonne que celle du Model X ou de la Model S avec une capacité de batterie comparable. Concernant la recharge, il faut un peu plus de 12 heures via une borne de niveau 2 et environ 90 minutes pour une recharge à 80% sur une borne de recharge rapide.

Des accolades à profusion

Le lancement du I-PACE a valu à Jaguar de remporter une pléiade de prix à travers le monde, et même de gagner un triplé inédit aux World Car of The Year Awards en raflant les prix de Voiture de l’année, de Voiture verte de l’année et du Design de l’année. Ce concert d’éloges dévolus au I-PACE devrait permettre à la marque d’exploiter ces reconnaissances et de faire connaître son nouveau venu dans ce créneau. De plus, pour démontrer le potentiel de performance de son pseudo-VUS électrique, le manufacturier a créé le championnat monotype I-PACE Trophy, dont les épreuves sont présentées en courses de soutien lors des courses du Championnat FIA de formule E.

Pour l’instant, les ventes du I-PACE tardent à décoller au Canada comme aux États-Unis, où ce crossover électrique est largement devancé par le Tesla Model X. Peut-être est-ce une question de notoriété, le I-PACE n’étant arrivé sur le marché qu’à l’automne 2018, et force est d’admettre que la reconnaissance de Tesla comme constructeur de véhicules électriques est bien établie dans l’esprit du public alors qu’il s’agit d’une toute nouvelle avenue pour Jaguar. Aussi, Tesla dispose d’un argument de taille, soit l’accès à son propre réseau, maintenant très étendu, de bornes de recharge rapide, ce que Jaguar n’est pas en mesure d’offrir.

Avec son I-PACE, Jaguar fait preuve d’audace en proposant un véhicule au design frappant qui ne manque pas de faire tourner les têtes. Par ailleurs, son comportement routier et son niveau de performances sont à l’image des autres véhicules du fabricant. Dommage toutefois que l’efficacité énergétique ne soit pas aussi élevée que celle des concurrents provenant de chez Tesla qui conserve une longueur d’avance dans ce créneau.

Calque de l’anglais

Feu vert

  • Voiture élégante pleine de panache
  • Moteur quatre cylindres économique et puissant
  • Habitacle luxueux
  • Roulement confortable

Feu rouge

  • Fiabilité toujours douteuse
  • Planche de bord banale
  • Écran tactile lent à réagir

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