Mercedes-Benz AMG GT - À la poursuite de la 911

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2020

Récemment, le propriétaire d’une AMG GT S me mentionnait avoir travaillé d’arrache-pied toute sa vie pour être capable, un jour, de s’offrir ce bolide de rêve. Or, à 73 ans, ce type n’a pourtant plus le désir d’exploiter le potentiel de ce genre de voiture, comme il en a rêvé pendant des décennies. En fait, il prend davantage plaisir à conduire son Cadillac Escalade, la GT étant plutôt un objet de contemplation qui impressionne surtout son petit-fils.

Morale de l’histoire, il est possible que le véhicule qui vous a longtemps fait rêver ne soit plus aujourd’hui l’élu de votre cœur. Et c’est d’ailleurs pour cette raison que GM a changé son fusil d’épaule, voyant la clientèle de sa Corvette s’éclipser à vitesse grand V. Maintenant, s’il y a une voiture de ce segment qui peut se vanter d’être demeurée actuelle, symbolisant toujours le parfait objet de désir, c’est bien la Porsche 911. Ne soyez donc pas étonné si Mercedes-Benz répète haut et fort vouloir concurrencer cette iconique sportive, souhaitant même faire de l’AMG GT un symbole de performance aussi légendaire.

Évidemment, avec une carrière jeune de cinq ans et une architecture plus traditionnelle (quoique technologiquement très poussée), l’AMG GT est loin d’être en mesure de se vanter d’un tel exploit. D’ailleurs, six acheteurs sur sept lui ont, l’an dernier, préféré la 911, signe que Mercedes-Benz a du pain sur la planche. Voilà sans doute pourquoi on apporte, cette année, quelques modifications, multipliant les versions et poussant l’audace jusqu’à commercialiser une AMG GT R PRO qui cible essentiellement l’acheteur d’une 911 GT3 RS.

Une gueule grande ouverte

Encore plus violente, plus outrageuse, l’AMG GT subit, cette année, de petits changements cosmétiques. Pare-chocs, calandre, jantes, ce genre de trucs, afin que chaque propriétaire et connaisseur puisse la distinguer, pendant que les passants qui la croisent du regard voient leur mâchoire décrochée. Et pour leur en mettre plein la vue, Mercedes-Benz Canada a choisi de nous offrir la crème de la GT. Les GT C, GT R et GT R PRO pour le coupé, et les roadsters GT C et GT S.

Le traitement esthétique de l’habitacle des versions GT C est sans conteste le plus noble de tous. Cuirs de qualité suprême, surpiqûres à diamant et présentation hautement luxueuse viennent enrichir un environnement qui demeure malgré tout un cauchemar ergonomique. Et pour cause, une console énorme qui empiète sur l’espace vital, une instrumentation complexe et un écran central certes plus moderne, mais contrôlé par un pavé tactile pratiquement inutilisable en conduisant.

Parce que, sachez-le, la conduite de l’AMG GT requiert toute l’attention de celui qui se trouve à son volant. La visibilité plutôt moyenne ainsi que les très larges pneumatiques qui engendrent du louvoiement exigent une attention soutenue et constante. Ainsi, le seul fait de changer de chaîne de radio devient un risque. Remarquez, la plus belle musique entendue à bord de la voiture provient des pots d’échappement, qui peuvent chanter à une intensité transcendante.

GT R PRO

À l’opposé de la GT C, il y a la GT R PRO. Inspirée de l’AMG GT3, il s’agit d’un véritable monstre de puissance, autant à l’accélération qu’au freinage, qui s’agrippe au bitume de façon quasi surréelle. Sauf qu’ici, on oublie toute forme de confort, la voiture ayant été pensée d’abord pour la piste. Bien sûr, l’habitacle propose tout de même les nouvelles commodités, telles que l’instrumentation numérique à écran de 12,3 po ainsi que le réglage des différents éléments mécaniques à même le volant, pour une conduite extrême ou carrément démoniaque. Or, tout reste ici très radical.

Comme la GT R, la GT R PRO profite elle aussi d’un V8 biturbo de 577 chevaux d’une puissance inouïe. À cela s’ajoutent cependant une suspension entièrement réglable, des freins de composite/céramique, des supports de moteur et de la boîte de vitesses, dont les réactions sont gérées électroniquement, ainsi que d’un différentiel à glissement limité faisant lui aussi appel à l’électronique. Et bien sûr, la voiture a droit à une cure d’amaigrissement grâce à l’utilisation de la fibre de carbone, notamment aux barres stabilisatrices et aux plaques de soubassement. Même les sièges misent sur des coquilles de fibre de carbone, permettant de réduire un total de 7,2 kilos par rapport à la GT R « régulière ».

Évidemment, conduire une AMG GT, qu’importe la version, s’avère une expérience unique. Le museau infiniment long, la direction précise comme un rasoir et la sonorité littéralement violente ajoute au plaisir du pilotage, que l’on s’amuse à exploiter avec tous les modes de conduite. Car oui, les gadgets agrémentent l’expérience. Cela dit, pour l’ensemble de l’œuvre, mon choix s’arrêterait d’abord sur la 911, plus conviviale et encore plus exceptionnelle sur circuit.

Feu vert

  • Ligne exceptionnelle
  • Performances de haut niveau
  • Qualité d’habillage/finition
  • Tenue de route incroyable

Feu rouge

  • Ergonomie catastrophique
  • Visibilité dangereuse
  • Système multimédia complexe
  • Moins pratique qu’une Porsche 911

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