Volkswagen Touareg 2009, le TDI le fera-t-il renaître?

Points forts
  • Moteur TDI efficace
  • Capacités hors route incroyables
  • Comportement routier équilibré
  • Habitacle luxueux et confortable
  • Construction soignée
Points faibles
  • Prix très élevé
  • Poids important
  • Réputation de fiabilité désastreuse
  • Prestige inexistant
  • Modèle vieillissant
Évaluation complète

Comme la désormais défunte Phaeton, le Touareg aura fait partie d'une stratégie voulant faire de Volkswagen un constructeur visant davantage le domaine du luxe. Hélas, cette tactique n'aura été que de courte durée, soit le temps de réaliser qu'elle ne collait pas avec l'image de la marque. Les idées de grandeur du Dr Piëch (président et chef de la direction de Volkswagen) n'auront donc pas porté fruit et auront obligé les stratèges de la marque à revenir à la raison.

Il est toutefois vrai qu'à ses débuts en 2004, le Touareg avait tout pour impressionner. Une qualité de construction indéniable, un niveau de luxe et de confort exceptionnel, un V8 performant et des aptitudes hors route à couper le souffle. À peine quelques mois après son lancement, on a même osé greffer au véhicule un moteur V10 TDI, lequel faisait alors grimper le prix de ce VUS à plus de 80 000$! Mais vous vous en doutez, ce moteur certes extraordinaire n'aura été offert que pendant une courte période, son prix étant tout simplement indécent.

Ce qui a toutefois relégué le Touareg à l'échec, c'est qu'à peine un an après sa mise en marché, on parlait déjà de nombreux problèmes de fiabilité. Les modèles 2004 et 2005 ont d'ailleurs été pour certains propriétaires de véritables cauchemars sur quatre roues, passant plus de temps au garage que sur la route. Évidemment, la réputation du produit s'est vite bâti autour de ces problèmes ce qui fait qu'aujourd'hui, une grande majorité de la clientèle visant ce type de véhicule ne le considère plus.

Trop peu, trop tard?

Maintenant âgé de six ans, le Touareg n'affiche plus aujourd'hui le même sex-appeal qu'à ses débuts. Volkswagen le sait mais doit continuer à l'étirer le plus longtemps possible pour rentabiliser les coûts de développement qui ont été très élevés. Heureusement, ceux-ci se partagent avec Porsche qui utilise la même structure pour son Cayenne, mais il n'en demeure pas moins que le Touareg demeure un produit qui aura coûté cher à Volkswagen.

C'est donc dans l'espoir de le faire renaître que Volkswagen a introduit pour 2009 une nouvelle mécanique turbo diesel. L'objectif étant également de faire paraître le Touareg plus "vert", on s'est du même coup départi du moteur V8 de 4,2 litres, aussi gourmand que polluant.

Malheureusement, c'est trop peu, trop tard. En fait, le moteur TDI "diesel propre", comme l'ont baptisé les gens de Volkswagen, est arrivé à un bien mauvais moment. D'une part, les coûts de l'essence ont chuté à un très bas niveau au moment même de l'introduction du véhicule, puis on a vite compris qu'en dépit des économies réalisées avec le moteur diesel, le Touareg demeurait un produit visant un faible auditoire qui, souvent, se soucie plus ou moins de l'environnement ou des coûts du carburant. Bref, il était absurde de penser pouvoir faire avec le TDI un exercice similaire à celui que Jeep a effectué avec son Grand Cherokee à moteur diesel en 2008.

Coup de vieux

J'ai toujours considéré le Touareg comme un véhicule élégant et nettement mieux réussi sur le plan esthétique que le Porsche Cayenne. Les retouches qu'on lui a apportées il y a deux ans lui ont fait du bien, mais la ligne maîtresse de ce véhicule mariait tout de même un heureux mélange de caractère et de sobriété, ce qui de toute façon l'aurait bien fait vieillir.

Néanmoins, le Touareg affiche quelques rides, surtout lorsqu'on le positionne aux côtés des autres produits de la marque. En fait, c'est surtout à bord qu'il laisse paraître des signes de vieillesse. Rien de majeur direz-vous, mais les commandes, les commutateurs et même la disposition des diverses fonctions nous rappellent l'ancienne génération des produits de la marque.

À bord, la présentation demeure toutefois riche et élégante. Les matériaux utilisés sont somptueux et la qualité d'assemblage est irréprochable. Au volant, le conducteur bénéficie également d'une belle position de conduite et d'un excellent confort. Les personnes de petite taille devront toutefois oublier l'accoudoir central, positionné en recul sur la console centrale.

Derrière, la banquette est elle aussi confortable. Et on y retrouve l'espace nécessaire pour accommoder des personnes de toute taille. La banquette est évidemment rabattable à la façon 60/40, histoire d'optimiser l'espace cargo. Pour bénéficier d'un plancher plat, il faut cependant se soumettre au retrait manuel des appuie-têtes arrière tout en trouvant une façon d'en disposer.

TDI, pour l'économie?

Si, pour vous, le seul intérêt d'un moteur diesel est d'économiser à la pompe, l'option du TDI n'est pas une si bonne affaire. En effet, ce dernier, qui affiche une consommation moyenne réaliste d'environ 11,5 litres aux 100 kilomètres, ne consomme environ que 3 litres de moins que le V6 à essence. Toutefois, cette mécanique exige des coûts d'entretien légèrement plus coûteux et un surplus à l'achat d'environ 4 000$, plus taxes. Avant de rentabiliser votre déboursé, il vous faudra donc rouler le TDI pendant de nombreuses années.

Cela dit, le TDI est bien plus qu'une simple façon d'économiser à la pompe. Il s'agit en fait d'une mécanique nettement plus agréable que le V6 de 3,6 litres parce que tout simplement mieux adaptée à un véhicule comme le Touareg. D'abord, son couple de 406 lb-pi des 1 750 tr/min engendre des accélérations et des reprises phénoménales, qui rappellent d'ailleurs un peu celles que l'on retrouvait avec le défunt V10 TDI. Il est donc plus apte à remorquer de lourdes charges qui peuvent atteindre 3 500 kg selon Volkswagen.

Il faut également savoir que ce moteur fait preuve d'un grand raffinement. Oubliez les mauvaises odeurs, la fumée noire et le rendement agricole auxquels ce genre de mécanique nous a habitués. Évidemment, le véhicule émet un son caractéristique, mais discret au point qu'on le confond avec un moteur à essence.

Multidisciplinaire

Encore aujourd'hui, le Touareg est l'un des rares VUS de luxe à offrir d'aussi belles aptitudes sur route que hors route. Autant il offre du confort et de l'agrément sur le bitume, autant il peut affronter les pires conditions sur des sentiers à peine tracés. Autrement dit, si la majorité de VUS de cette catégorie ne sont bons qu'à vous sortir du pétrin lorsque vous êtes embourbé dans un petit banc de neige, il en va tout autrement avec le Touareg.

Il ne faudrait cependant pas croire que le Touareg manque d'agilité, car même si ce dernier est hautement juché, il démontre une précision de conduite dont plusieurs rivaux ne peuvent que rêver. Et le tout est encore plus vrai lorsqu'il s'équipe de l'ensemble sport, comprend la suspension pneumatique réglable et les jantes de 20 pouces.

Mais en dépit de belles aptitudes, le Touareg, même en version TDI, demeure un échec. Car non seulement il ne parviendra à regagner la confiance du public, du moins sous cette forme, mais il affiche encore aujourd'hui un prix qui n'a rien de compétitif. Il suffit d'ailleurs de le comparer au Mercedes-Benz ML Bluetec pour réaliser qu'à facture égale, la firme de Stuttgart propose un produit mieux équipé, plus moderne et dont le niveau de prestige est drôlement mieux établi. Il n'est donc pas étonnant de constater que Mercedes écoule annuellement presque huit fois plus de ML que de Touareg, chez Volkswagen. Je terminerai en mentionnant que dans ce créneau, le prestige est à ce point important qu'il se vend annuellement plus de Porsche Cayenne que de Touareg.

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