Étude : élargir les autoroutes ne règle pas la congestion

Il n’y a pas qu’au Québec où le débat fait rage entre la réfection/expansion des autoroutes et l’augmentation du transport en commun. Partout où la congestion routière est un problème en Amérique du Nord, les autorités doivent faire des choix, d’une part pour rendre la vie plus facile aux automobilistes et d’autre part pour protéger l’environnement en réduisant la pollution.

Une nouvelle étude de l’organisme Transportation for America arrive à la conclusion que l’élargissement des autoroutes, bien que bénéfique à court terme, ne règle pas la situation à long terme.

Quelques chiffres, d’abord. Entre 1993 et 2017, les plus grandes villes américaines ont ajouté près de 50 000 kilomètres de voies supplémentaires – une hausse de 42% (alors que la population s’est accrue de 32% à ces endroits durant la même période). Toutefois, au lieu de diminuer, le taux de congestion routière a augmenté… de 144%!

Voici un exemple bien précis : le réseau autoroutier de la ville de Jackson, au Mississippi, a connu une expansion de plus de 60% de 1993 à 2017 pendant que sa population enregistrait une hausse d’à peine 9%. Eh bien, en 24 ans, le trafic a explosé dans une proportion de 317%.

Photo: Nabeel Syed

L’étude confirme que le rythme de la circulation s’accélère après l’ajout de voies sur une autoroute, mais les automobilistes en profitent alors pour changer leur itinéraire et voyager sur de plus longues distances (l'attrait de la banlieue), sans compter qu’ils font moins d’efforts pour éviter les heures de pointe. De plus, certains usagers du transport en commun optent aussi pour la voiture en pensant sauver du temps.

Bref, après quelques années, le nombre de véhicules sur les autoroutes élargies finit par augmenter et on se retrouve avec le même problème qu’au départ. Faut-il alors recommencer à ajouter des voies? Poser la question, c’est y répondre, selon les auteurs de l’étude.

Afin de réduire véritablement la congestion, on suggère que les autorités se concentrent moins sur le débit de la circulation et davantage sur l’accessibilité aux différents lieux publics et milieux de travail. Des services de transport en commun plus efficaces sont une chose, mais il faudrait aussi penser à rendre les artères plus sécuritaires pour les piétons et les cyclistes afin que ceux-ci n’aient pas à prendre leur auto pour faire de courts déplacements, par exemple.

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