En panne, Dubuc Motors blâme Québec

Par Jean-Michel Genois Gagnon

En difficulté financière, Dubuc Motors se retrouve aujourd’hui à court de solutions, et la direction tire à boulets rouges sur le gouvernement. Sans nouveau financement, plus de 800 investisseurs pourraient perdre leur argent. «C’est toujours dans nos plans de développer notre véhicule électrique, mais ce n’est pas facile pour le financement», concède le cofondateur de l’entreprise, Mike Kakogiannakis.

«On pensait qu’il y aurait une ouverture d’esprit du gouvernement. Il se dit ouvert aux start-up, surtout dans l’électrification des transports. D’après mon expérience, on dirait que ce n’est pas le cas», poursuit-il.

Initialement, la production du véhicule électrique Tomahawk de la compagnie devait commencer en 2018 dans la grande région de Québec. En 2014, le prototype d’auto sport du groupe avait fait tourner des têtes dans différents salons de l’auto dans la province. 

La direction affirmait alors avoir des discussions avec le ministère de l’Économie pour obtenir du financement ainsi que différents investisseurs. Un projet d’usine était aussi dans les plans.

Six ans plus tard, le pdg, Mario Dubuc, a quitté au printemps dernier. Il n’a pas été possible de discuter avec lui.

Financement difficile 

Son ancien associé, M.Kakogiannakis ne cache pas les difficultés financières que traverse son organisation. Au fil des ans, Dubuc Motors a poursuivi ses recherches et sa croissance en multipliant les rondes de financement. 

Ce sont plus de 800 investisseurs de partout sur la planète qui ont embarqué dans l’aventure, pour un total d’environ 1,3 million $. M. Kakogiannakis précise avoir aussi injecté de l’argent de sa poche.   

Une ronde de financement sur la plateforme StartEngine avait aussi été réalisée, pour un résultat total de 7 M$. Il s’agissait toutefois de promesses d’achat d’actions si la production démarrait.

Par ailleurs, en 2018, Dubuc Motors avait signé une entente avec la firme américaine d’investissement Maxim Group LLC. La compagnie espérait aussi faire une entrée à la Bourse. La direction voulait lever 6 millions $, mais la démarche a été retardée de deux ans par des vérifications de l’AMF.

Au cours des dernières années, M. Kakogiannakis a cogné à la porte de plusieurs organisations, entreprises et familles riches pour obtenir de nouveaux capitaux. Il a aussi tenté sa chance auprès d’Investissement Québec, d’Hydro-Québec et de programmes du gouvernement.  

Les réponses ont toujours été négatives, déplore-t-il. 

 «Au Québec, nous avons fait des ski-doos, des trains et des avions, mais pour les voitures électriques on dirait que c’est quelque chose d’impossible. Nous n’avons jamais eu un sou du gouvernement», avance le cofondateur, n’écartant maintenant plus aucune possibilité, notamment la vente et la fin des activités. 

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