Panoz Esperante, une originale

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Même si cette marque est inconnue du grand public, elle est en voie de se tailler une enviable réputation auprès des amateurs de courses et de voitures sport. Si le nom de Panoz était initialement associé aux 24 Heures du Mans en raison des voitures de la catégorie prototype du même nom, c’est également devenu une marque de voitures de tourisme de haute performance. Et il ne faut pas oublier qu’une autre filiale du groupe Panoz produit des voitures de course, notamment celle qui sera utilisée l’an prochain par toutes les équipes de la série Champ car.

Mais puisque ce sont les voitures de production qui nous intéressent, l’Esperante est une auto qui est sur le marché depuis le début du siècle et qui est le résultat de plusieurs années de développement. Elle est le fruit du labeur de Danny Panoz, le fils de Don Panoz, celui qui a fondé l’écurie qui porte son nom. C’est fiston qui a développé la première voiture, la Roadster qui a servi de base à l’Esperante plusieurs années plus tard. Cette voiture a d’ailleurs été en première page de l’édition 1999 du Guide de l’auto.

L’espoir

Danny Panoz savait que son roadster pouvait tenir tête à bien des sportives, mais son caractère plutôt radical en fait de confort, d’imperméabilisation et d’accès à bord militait en faveur d’un modèle plus sophistiqué, plus performant et aussi plus confortable. La petite équipe de Hoshton en Georgie s’est attaquée à son second projet : l’Esperante. La petite taille de l’entreprise ne l’a pas empêché d’avoir recours à des technologies et des matériaux d’avant-garde. Cette fois, le châssis est réalisé à partir de pièces d’aluminium extrudé qui sont collées par un processus spécial développé en collaboration de RAMCo, une filiale de Reynolds Aluminium. Cette technologie est empruntée à celle de l’aérospatiale et permet d’obtenir un châssis périphérique très léger et très rigide. L’aluminium est en vedette chez Panoz puisque les 14 panneaux de la carrosserie sont également en alu. Ceux-ci sont formés selon le procédé SPF- Superplastic Forming – qui a été utilisé pour le revêtement extérieur de la Station Spatiale Internationale. Inutile de préciser que ce roadster ou ce coupé, nommé GT, est essentiellement assemblé à la main dans la petite usine installée non loin du Circuit Road Atlanta qui appartient, bien entendu, à Don Panoz !

Cramponnez-vous

Une Panoz, cela signifie construction limitée, mais cela signifie également performance. Comme sur toute voiture ultrasportive qui se respecte, le groupe propulseur est l’élément clé de la voiture. Si vous n’appréciez pas la silhouette de l’Esperante évoquant moyennement les années 60, son habitacle étroit ou encore le module des cadrans indicateurs au centre de la planche de bord, vous ne pourrez demeurer indifférent au son de l’échappement. Avec leur gros moteur V8, les Panoz de course ont une sonorité bien distinctive qui en fait triper plus d’un. Les ingénieurs qui ont développé l’Esperante se sont assurés que la sonorité des gros V8 américains fasse partie de l’expérience Esperante.

Ce moteur V8 de 4,6 litres modifié par Panoz produit 302 chevaux tandis que son
couple est de 320 lb-pi. Il est couplé à une boîte manuelle à cinq rapports et il est même possible de commander en option une transmission automatique à quatre rapports. La version équipée de la boîte manuelle est d’ailleurs capable boucler le 0-100 km/h en 5,1 secondes et sa vitesse de pointe est de 250 km/h. Si les accélérations fumantes vous passionnent, la version GT fait mieux avec un temps de 4,9 secondes pour le 0-100 km/h. Mais la GTML est encore plus spectaculaire avec une version suralimentée de ce même moteur V8 dont la puissance est de 426 chevaux.

Cette propulsion atteint un équilibre des masses de 50/50 en raison du positionnement du moteur qui est placé derrière l’essieu avant. Ce qui assure une zone de déformation plus grande en cas d’impact frontal. Comme il se doit, l’expérience en piste de l’écurie Panoz a été mise à profit lors du développement des suspensions avant et arrière. Les deux sont de types asymétriques avec des amortisseurs montés à l’intérieur des ressorts hélicoïdaux. Pour ralentir cette sportive, quatre freins à disque et un système ABS travaillent de concert. La distance de freinage est de 36 mètres, ce qui surpasse bien des grandes sportives vendues beaucoup plus cher. Cette petite américaine ne possède pas un habitacle très vaste, et il faut littéralement se glisser dans le siège du conducteur. Une fois en place, la position de conduite est correcte. Mais nous n’avons pas beaucoup le temps de contempler le tableau de bord puisque ce roadster, notre modèle d’essai, nous incite fortement à le conduire de façon sportive. Il faut se cramponner au volant car les impulsions sont incisives. La voiture est douce, mais le feedback de la conduite est immédiat. Par contre, malgré son gros moteur V8 placé à l’avant, la voiture est neutre en virage et se place facilement dans les courbes. De bonnes notes également pour le levier de la boîte de vitesses dont la course est courte et précise. Et si on s’excite trop, les freins sont ultrapuissants !

Bref, une voiture de petite série qui vous en donne pour votre argent en performance et en exclusivité. Et vous pouvez la commander à votre goût car elle est pratiquement fabriquée à la pièce.

feu vert

Performances époustouflantes
Exclusivité assurée
Mécanique facile d’entretien
Châssis rigide
Possibilité de personalisation

feu rouge

Visibilité arrière limitée
Réseau de distribution ténu
Habitacle exigu
Suspension ferme

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