Hyundai Genesis Coupe 2.0T 2010, élan de passion

Points forts
  • Design sublime
  • Présentation intérieure soignée
  • Comportement routier surprenant
  • Confort appréciable
  • Facture raisonnable
Points faibles
  • Moteur 2.0T décevant
  • Dégagement limité à l’arrière
  • Antipatinage très sensible
  • Boîte manuelle récalcitrante
Évaluation complète

Les coupés, surtout les modèles abordables, ont perdu énormément en popularité au cours des quinze dernières années. C'est ce qui explique pourquoi des constructeurs comme Honda, Toyota et Nissan ont tous délaissé ce créneau. Hyundai, à l'inverse, a cependant toujours cru pertinent de conserver dans sa gamme un coupé sport accessible, et ce, malgré de faibles volumes de ventes. Le tout a commencé il y a vingt ans avec la Scoupe et s'est poursuivi avec deux générations de Tiburon. Aujourd'hui, pour succéder à la Tiburon, le constructeur coréen nous présente un coupé sport à propulsion nettement plus sérieux, mais aussi plus cher.

Baptisé Genesis Coupe, ce modèle n'a rien à voir avec la berline du même nom. En fait, la nomenclature Genesis ne sert en quelque sorte qu'à évoquer le passage de Hyundai à un autre niveau, soit celui de la passion. Et ça fonctionne, car par sa grande beauté, ce coupé a certainement le mérite de faire dorer le blason d'une marque qui compose encore et toujours avec des préjugés défavorables.Voilà donc une voiture pouvant être appelée à devenir un modèle phare pour Hyundai, parce qu'elle fera énormément jaser.

Assurément, la ligne de cette voiture en fera craquer plusieurs. Un peu comme dans le cas de la Mitsubishi Eclipse, je suis d'ailleurs persuadé que cet élément sera celui qui fera pencher l'acheteur vers l'approbation d'achat. Sauf qu'ici, il n'y a pas que la ligne qui soit attrayante.

Un vrai coupé

Évidemment, il ne faut pas s'attendre avec la Genesis Coupe à une voiture très pratique. Les places arrière sont plutôt étriquées et le pavillon est à ce point bas qu'aucun adulte de taille normale ne pourra s'y installer sans se cogner la tête au plafond. Quant au coffre, il propose un volume honnête, mais une ouverture très limitée. Car non, il ne s'agit pas d'un hayon.

Heureusement, les inconvénients de ce coupé s'arrêtent là. En effet, les occupants prenant place à l'avant ne peuvent qu'être charmés par la présentation intérieure, la qualité étonnante des matériaux et la richesse de l'équipement. Et que dire des sièges qui proposent une assise tout aussi confortable que ferme et enveloppante. Non, franchement, Hyundai s'est ici surpassé.

Attention, loin de moi l'idée de vous laisser croire qu'on retrouve ici un habitacle aussi riche et somptueux que celui d'une Audi, mais un seul exercice de comparaison avec une Tiburon permet de réaliser le pas de géant que le constructeur a franchi en matière de qualité d'assemblage et de finition.

2.0T, mais pas comme VW!

Hyundai a choisi avec ce coupé de jouer la carte de la turbocompression. Était-ce la meilleure des solutions? Probablement, mais on aurait certainement pu pousser la chose un peu plus loin. Ici, on nous propose un quatre cylindres de 2,0 litres, qui développe, selon le constructeur, une puissance de 210 chevaux. Je me permets cependant d'affirmer que ce chiffre me semble très optimiste compte tenu des modestes prestations du moteur.

En fait, on remarque au premier tour de roue qu'Hyundai n'est pas très ferré en matière de mécanique sportive. Ici, le temps de réponse du turbocompresseur est long, le moteur manque de souplesse et la plage d'accélération du moteur est passablement limitée. On remarque également en forte accélération que l'antipatinage est sensible au point de couper momentanément la puissance, et ce, même si le patinage des roues n'a pas lieu. Bref, 2,0 litres turbo pour 2,0 litres turbo, celui de Volkswagen est nettement supérieur.

En contrepartie, il faut admettre que cette Hyundai se débrouille pas mal sur la route. Propulsée, elle est agréable à conduire, maniable et d'une grande stabilité. On ne peut qu'apprécier les longues balades à son volant, bien installé dans un siège qui épouse bien les formes corporelles. La direction est précise et la voiture démontre un très bel équilibre. Son silence de roulement est également surprenant, quoique le moteur soit tout de même grognon en accélération. Un bémol toutefois, la boîte de vitesses qui se montre parfois récalcitrante et qui manque de précision.

Évidemment, la Genesis Coupe n'a pas la fougue ni l'agilité d'une RX-8, mais elle se situe néanmoins très loin des coupés comme l'Eclipse en terme de dynamisme. Il faut également mentionner qu'à moins de 25 000$, aucun autre coupé hormis la Mustang ne propose les roues motrices arrière. Sans doute que pour certains, cet élément n'est pas un atout (si l'on pense à l'hiver), mais pour les adeptes de conduite sportive, il s'agit d'un must.

V6 = autre dimension

Au moment d'écrire ces lignes, je n'avais pas eu la chance de mettre la main sur une version à moteur V6 de 3,8 litres, laquelle propose près de 100 chevaux supplémentaires. Évidemment qu'avec cette mécanique, mes exigences en matière de puissance pourraient être comblées. Mais les commentaires recueillis auprès de certains collègues évoquent une voiture qui, en dépit d'une puissance largement supérieure, n'est pas aussi agile. Pourquoi? Un surplus de poids, sans doute, mais peut-être également parce que ce moteur ne se prête pas très bien à une sportive. Parce qu'il a beau avoir été retouché pour les besoins de la cause, ce V6 a tout de même fait carrière sous le capot de nombreux produits de la marque, dont l'Azera, le Veracruz, l'Entourage et la Genesis en version berline. À suivre…

En attendant, mes impressions de la Genesis Coupe demeurent favorables. Car si cette voiture déçoit par un moteur qui manque de vigueur, tout le reste impressionne. Et en considérant sa facture qui oscille selon l'équipement entre 24 495$  et 30 745$, on ne peut que se réjouir du retour de Hyundai dans l'arène des sportives.

En terminant, permettez-moi de spéculer. La prochaine étape logique pour Hyundai serait sans doute de nous offrir une version décapotable de cet élégant coupé. Le constructeur, qui est toujours demeuré absent dans ce créneau, devrait alors composer avec les joies du renforcement structurel et avec la conception d'un mécanisme de toit rigide rétractable. Saura-t-on également faire de ce cabriolet un véhicule aussi élégant que le coupé? C'est à voir.

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