Nissan Sentra, cure de Jouvence

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Peu de choses dans l’industrie automobile font l’unanimité. Il y a bien l’opinion de quelques journalistes automobiles les uns sur les autres qui font consensus, mais en général tout le monde souhaite avoir une certaine exclusivité de son opinion. Heureusement, dans ce domaine comme ailleurs, il existe l’exception qui confirme la règle, et cette exception c’était la nécessité, devenue urgente, de renouveler le modèle de la Nissan Sentra dont la dernière génération remontait déjà à trop d’années. La prière des chroniqueurs, et celle des acheteurs aussi ne l’oublions pas, a été exaucée, et c’est une Sentra nouveau genre que Nissan a dévoilé le printemps dernier. Une compacte d’entrée de gamme capable de rivaliser avec ses féroces concurrentes, et qui pour une fois, dispose des outils pour mener une véritable compétition.

Enfin, un peu de style

Que les amateurs me pardonnent, mais j’étais devenu littéralement incapable de regarder de près la silhouette de l’ancienne Sentra. Ses lignes vieillottes et sans raffinement lui méritaient le titre peu enviable, de voiture la moins joyeuse de sa catégorie. Heureusement, les stylistes l’ont compris, et la toute nouvelle version est nettement plus dynamique, et devrait s’attirer les regards d’une foule d’acheteurs beaucoup plus jeunes. Fondée sur la nouvelle plate-forme « C » de Nissan, cette Sentra de sixième génération dispose d’un empattement plus long de 167 mm (5,9 po) que celui de la version 2006. Elle est aussi plus longue de 65 mm (2,3 po), plus large de 91 mm (3,2 po) et plus haute de 113 mm (4 po), ce qui lui permet d’offrir un meilleur dégagement pour la tête et facilite l’accès à l’habitacle.

Avec de telles dimensions, les designers ont réussi à insuffler un peu de style à l’ensemble. La calandre avant est sans conteste digne de Nissan. La grille carrelée qui s’étire en demi-cercle comme un sourire n’est pas sans rappeler les plus grandes berlines que sont l’Altima et la Maxima. Bien que le toit soit désormais plus arrondi, les angles de capot présentent des arêtes plus carrées, et un profil plus anguleux. On profite d’ailleurs de ces angles pour y intégrer des blocs optiques qui s’allongent.
La rondeur du toit se poursuit évidemment jusqu’à la lunette arrière, qui se termine aux abords d’un coffre arrière carré et légèrement surélevé. L’ensemble confère une allure un peu rebondie, plus compacte, comme si la voiture était tout en muscles.

Les fortes dimensions ont aussi l’heureuse propriété de se retransmettre à l’intérieur, donnant à la Sentra un des plus spacieux habitacle de toute sa catégorie. Au total, il offre un volume de 2 767 litres (97,7 pi), soit 255 litres (9,2 pi) de plus que la précédente génération de la Sentra. À l’avant, le dégagement à la tête, aux épaules et aux hanches a été accru, tout comme le dégagement aux épaules, aux genoux et à la tête à l’arrière. Les appuie-cuisses redessinés à l’avant et à l’arrière permettent aux occupants de monter plus facilement dans le véhicule et d’en descendre tout aussi aisément. Notons aussi que c’est matière d’espace de rangement que la Sentra innove le plus puisque, en plus d’offrir une multitude de vide-poches et autres porte-verres dans l’habitacle, la nouvelle Nissan dispose d’un coffre arrière divisible, appelé à partition rétractable. Simplement dit, un panneau coulissant crée dans le coffre arrière un sous-coffre dissimulé aux regards, et qui peut abriter les marchandises que l’on amène avec nous en permanence. Le look contemporain de la silhouette a aussi été retransmis au tableau de bord qui ressemble à s’y méprendre à celui des berlines haut de gamme de la famille. Au menu, même en version de base, un système audio avec lecteur CD, des essuie-glace à balayage intermittent et, en matière de sécurité, des coussins gonflables latéraux.

Mécanique moderne

Chez Nissan, on l’a déjà dit, la transmission à rapport continuellement variable fait partie des plans dans toutes les gammes, et sur tous les modèles. Ce qui en soit n’est pas une mauvaise nouvelle puisque le constructeur nippon a réussi à maîtriser la technologie mieux que la plupart de ses concurrents, et utilise trois versions différentes de cette transmission selon les tailles et les exigences de chacun des modèles. Avec la Sentra, on a donc opté pour la version la plus petite de la CVT, la même qui équipe aussi la Versa. En accélération prononcée, la transmission fait bien entendre quelques bruits de glissement impossibles à ignorer, mais généralement, elle parvient à jouer son rôle avec efficacité, assurant l’utilisation maximale de la plage de puissance du moteur tout en maintenant le régime moteur au niveau le plus économique.
Un moteur 4 cylindres de 2 litres à bloc entièrement construit en aluminium est jumelé à cette CVT. Sous le capot se retrouve donc une mécanique de 140 chevaux, mais surtout 147 livres-pied de couple dont la plus grande partie, soit environ 90 %, est disponible en deçà du régime de 2 400 tours/minute. La conséquence de ce couple à bas régime est donc une plus grande souplesse dans la répartition de la puissance et moteur..

Finalement, la cure de Jouvence de la Sentra n’aura eu que de bons côtés puisque désormais, cette compacte bénéficie de la technologie de pointe, et promet enfin de faire une vraie bataille aux ténors bien établis de la catégorie.
Marc Bouchard

feu vert

CVT efficace
Design plus moderne
Mécanique renouvelée
Espace de rangement ingénieux

feu rouge

Fiabilité à tester
Tableau de bord conservateur
Places arrière limitées
Équipement de série peu abondant

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