Nissan Pathfinder, l'évolution d'une pionnière

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

La remontée de Nissan est l’une des plus spectaculaires de l’histoire de l’automobile. Jadis l’une des puissances du marché, ce constructeur a accumulé les bourdes en fait de mise en marché et se retrouvait dans l’eau chaude. Il a fallu la direction inspirée du légendaire Carlos Ghosn et le talent des stylistes maison pour remonter la pente. Ces derniers se sont sans doute inspiré de l’histoire du Pathfinder qui a déjà été le véhicule le plus vendu par Nissan en Amérique du Nord.

En effet, tandis que les berlines de la marque étaient plus ou moins ignorées du public, ce VUS intermédiaire était l’un des meneurs du marché des 4X4. Et même s’il possédait d’indéniables qualités, c’est surtout son stylisme qui lui valait cette popularité. Alors que la plupart des véhicules de ce genre étaient d’une désarmante nullité en fait de design, ce Nissan des champs et des bois était en grande demande. Principalement en raison de son look branché qui s’associait à des touches d’originalité comme les poignées des portières arrière qui étaient placées à la hauteur de la glace arrière. C’est un détail secondaire, me direz-vous, mais plusieurs ont craqué pour cet élément de style qui donnait un cachet bien particulier.
D’ailleurs, cette poignée est toujours au même endroit sur la version actuelle qui a été lancée il y a à peine deux ans et qui permet à ce modèle de convaincre de nouveau les acheteurs. Il faut préciser que la direction de la compagnie avait attendu trop longtemps avant de moderniser l’un de ses meilleures vendeurs et les ventes en avaient subi les conséquences. Qui plus est, avant sa révision, le Pathfinder avait l’air d’un véhicule usagé aux côtés des nouveautés de Nissan dont le stylisme était vraiment poussé.

De bons éléments

Cette nouvelle génération a été élaborée à partir des mêmes éléments qui ont permis à la camionnette Titan et au spectaculaire Armada d’impressionner dès leur lancement. Le châssis autonome de type échelle est dérivé de celui utilisé sur les deux autres. Comme il s’agit d’un châssis plus petit, il est encore plus rigide. Même si les deux mastodontes font appel à un gros moteur V8, le Pathfinder ne possède qu’un moteur V6 de 4,0 litres dont la puissance est de 266 chevaux, ce qui est bien adapté compte tenu des dimensions du véhicule et de sa catégorie. Et comme il est dérivé de l’incontournable moteur V6 de 3,5 litres, sa fiabilité ne devrait pas être problématique. Les ingénieurs ont adapté sa courbe de couple à une utilisation mi-urbaine, mi-utilitaire et les 288 lb-pied de couple font sentir leur présence. Non seulement ce moteur V6 est-il le seul offert, mais il est impossible de le commander avec une boîte manuelle, car seule l’automatique à cinq rapports est proposée. Ce qui est quelque peu logique compte tenu des nombreux éléments d’aide électronique au pilotage qui sont offerts sur le Pathfinder. Et précisons que seules les versions 4X4 sont sur notre marché alors que les Américains peuvent également commander une propulsion. Ce système est passablement élémentaire sur les modèles de base puisqu’il s’agit d’un mécanisme à temps partiel. Il faut se tourner vers la version la plus luxueuse pour retrouver un système permettant de passer en mode manuel ou automatique.

Parmi les autres mécanismes destinés à vous faciliter la vie, Nissan offre de série le Downhill Assist qui est un système de retenue de pente empêchant le véhicule de prendre de la vitesse lors de la descente d’une pente abrupte et de reculer lorsque vient le temps de repartir. Et si on prend des risques au volant, un système de stabilité latérale permet d’éviter les catastrophes en ralentissant le véhicule et en utilisant les freins de façon sélective. Ceux-ci sont bien entendu reliés à un système ABS.

Réputation méritée

Lors de son lancement sur le marché, cette nouvelle génération du Pathfinder a été favorablement accueillie par nos voisins du Sud qui en ont fait le véhicule le plus titré de l’année. Il faut également souligner que cet ouvrage l’avait nommé « Véhicule utilitaire de l’année ». La raison de ces places d’honneur est le bel équilibre qu’il propose en fait de conduite sur route et hors route. Sur le bitume, il est difficile de trouver à redire tant la suspension est bien calibrée et la tenue de route sans surprise. Il faut par contre mentionner une pédale de frein quelque peu spongieuse et une masse importante qui s’associe à un centre de gravité élevé pour nous faire parfois réfléchir aux lois de la physique si jamais on se prend à jouer les pilotes sportifs. D’autre part, en conduite hors route, le couple de ce moteur, une bonne garde au sol et un châssis rigide nous permettent de passer presque partout dans un confort supérieur à la moyenne puisque l’habitacle est élégant et le tableau de bord quasi similaire à celui d’une berline.

Il est certain que ce Nissan tout usage perd des points en raison du prix du pétrole sans cesse à la hausse et de ses généreuses dimensions qui le classent d’emblée parmi les « gros et méchants 4X4 », même si la consommation de son moteur V6 est tout de même dans la bonne moyenne avec ses 14,1 litres aux 100 km. Mais les circonstances font que ces VUS n’ont plus la cote après avoir été les meneurs du marché. Il faut maintenant en avoir grand besoin pour en acheter un ; il ne s’agit plus de frimer ou de faire comme les autres...

feu vert

Excellent tout terrain
Rouage intégral efficace
Moteur bien adapté
Finition soignée
Tenue de route

feu rouge

Freins parfois spongieux
Consommation élevée
Places arrière peu confortables
Boîte manuelle non disponible

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