Mitsubishi Galant, comme un chèque-cadeau

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Vous est-il déjà arrivé de vous rendre dans un grand magasin dans l’espoir de dénicher le cadeau idéal pour votre tendre moitié, d’y passer de longues minutes à scruter tous les comptoirs, sautant du parfum au bijou, sans jamais rien trouver ? Un peu comme si chaque objet que vous regardiez convenait tout à fait à votre conjoint ou conjointe, mais en même temps risquait de la décevoir par son petit côté ordinaire ? Vous vous résignez alors à lui acheter un chèque-cadeau qui lui permettra d’avoir ce qu’il ou elle veut, mais qui démontrera aussi votre manque d’imagination.

La Mitsubishi Galant, c’est exactement cela. Une voiture qui fera l’affaire de tous les conducteurs qui souhaitent une conduite agréable et sans souci, mais qui ne fera frissonner personne de plaisir. Un handicap majeur, dans le créneau des berlines intermédiaires. Un segment du marché difficile à percer puisque la compétition qui y règne est féroce. Il suffit de penser à la Mazda6, à la Honda Accord ou même à la Nissan Altima toute refaite cette année, qui visent sensiblement la même clientèle pour s’en convaincre. Mitsubishi avait donc de larges visées, mais malheureusement, la Galant ne les a pas toutes atteintes. Et même si elle présente assurément de grandes qualités, son prix relativement élevé (qui peut aller jusqu’à 34 000 $) et sa finition peu raffinée la rendent moins attirante que ses rivales.

Sans surprise

Côté silhouette, la Galant n’a rien d’une véritable innovation. Au contraire, à l’exception d’une calandre un peu aplatie à l’image de plusieurs modèles américains, on a plutôt une impression de déjà-vu chaque fois que l’on regarde la voiture. Comble de malheur, notre voiture d’essai était d’un gris argenté devenu plus commun qu’un Tremblay au Lac Saint-Jean. Alors côté look, on repassera. Un peu dommage d’ailleurs, puisque la silhouette a tout de même un certain charme. Dans l’habitacle, le problème est le même. Les tissus ne sont pas ce qu’il y a de plus agréable à l’oeil, même si au toucher ils se sont avérés très doux pour le popotin. Le rembourrage exceptionnel des sièges avant contribue aussi au confort du conducteur et de son passager. À l’arrière, une banquette assez large pour accueillir sans encombre deux ou trois passagers sur une base temporaire (et même prolongée puisque la place du milieu est aussi confortable) car l’espace est abondant. Les jambes n’ont pas à payer le prix d’une étroitesse de mauvais aloi ! Une situation qui s’applique aussi pour la tête. Les portières s’ouvrent dans un grand angle, rendant facile l’accès à toutes les places.

Il faut savoir que la Galant se décline en plusieurs versions, notamment la DE et la ES pour le 4 cylindres, la GTS et la LS munie d’un moteur 6 cylindres. Évidemment, plus on monte dans la gamme et plus la finition varie, mais sans jamais égaler la qualité des rivales de la Galant. Le tableau de bord est d’une simplicité presque désarmante. Rien de sophistiqué (principalement sur les modèles de base), et une finition plastique qui paraît un peu trop simplette. En revanche, toutes les commandes sont faciles à atteindre et surtout enfantines à utiliser. Et en soirée, les lumières bleutées donnent véritablement à la planche de bord un air de raffinement que l’on souhaiterait retrouver aussi durant la journée.

Sans éclat

Dans le domaine du comportement routier, la Galant est efficace, mais sans plus. Le moteur quatre cylindres est un peu juste en puissance (160 chevaux), et ne fournit pas d’accélérations ou de reprises fulgurantes, loin de là. Par surcroît, parce qu’il doit toujours puiser dans sa puissance maximale, il est bruyant et rugueux mais conserve une excellente cote de consommation.

Heureusement, le V6 corrige un peu les lacunes en proposant des accélérations plus franches avec ses 230 chevaux. Et surtout, en diminuant considérablement le bruit dans l’habitacle. Sur la route, la direction est fortement assistée et un peu vague en ligne droite, mais elle se compare avantageusement à bon nombre de ses rivales dans ce domaine, notamment les américaines.
La suspension est souple et absorbe bien les imperfections de la route, même si, sur une chaussée fortement accidentée, elle aura tendance à faire dévier la voiture (ce qui n’est pas le cas de la GTS et de sa suspension plus sportive). Au cours de virages rapides et prononcés, elle sera portée à rouler un peu, mais sa faible hauteur lui permet de fournir une promenade stable et sans trop de mouvements. En fait, sur l’autoroute, elle donne même l’impression d’une voiture beaucoup plus grosse, tant question confort que conduite. Ce qui permet ce confort, c’est notamment une transmission automatique Sportronic bien adaptée, qui enclenche les quatre rapports tout en douceur. Notons aussi qu’en matière de freinage, la Galant fournit un effort remarquable, arrêtant complètement sa carcasse en moins de temps que la plupart de ses compétiteurs, et ce, même en situation d’urgence.

Contraste étonnant, en raison de ses qualités et de ses défauts, la Galant est à la fois trop chère (plus de 34 000 $) et économique (modèle de base à 23 900 $ environ). Son choix devra donc se faire réellement en fonction des options disponibles.

feu vert

Silhouette agréable quoique anonyme
Espace intérieur
Accès facile à l’habitacle
Banquette arrière confortable
Ergonomie bien conçue

feu rouge

Moteur sans âme
Finition de Dollorama
Coût d’achat élevé
Comportement routier peu inspiré

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