Porsche Macan 2019 : le conduire pour mieux comprendre

Points forts
  • Performances routières exceptionnelles
  • Ligne réussie
  • Qualité de finition
Points faibles
  • Options nombreuses et coûteuses
  • Espace intérieur compté
  • Puissance modeste de la version de base
Évaluation complète

Et si je vous disais que Porsche a vendu 25% plus de Macan au Canada l’an dernier qu’Infiniti a vendu d’unités de son QX50? Et si je vous disais que le Macan s’est vendu en plus grand nombre que le Mitsubishi Eclipse Cross, pourtant moitié moins cher et distribué par un réseau beaucoup plus large?

D’accord, ces deux produits ne sont pas de grandes vedettes dans leur segment. Or, considérant que le prix moyen d’un Macan vendu au Québec dépasse largement 75 000 $, cela prouve que le prix n’est pas toujours le facteur primaire de celui qui se procure un VUS.

Conscient de la qualité et de la noblesse de leurs produits, les stratèges de Porsche ne se gênent donc pas pour inciter l’acheteur à peser un peu plus fort sur le crayon lorsque vient le temps de signer le contrat de vente. D’ailleurs, il est possible d’équiper un Macan de base de la même façon que l’on équiperait une version Turbo vendue à prix nettement plus élevé.

Photo: Antoine Joubert

Tout près de 4 000 Canadiens ont donc craqué pour le Macan l’an dernier, en sélectionnant, dans la plupart des cas, bon nombre d’options et accessoires. Le véhicule mis à l’essai - affichant un prix de départ de 56 100$, mais pourtant vendu à 73 900$ - illustre donc parfaitement la moyenne des Macan vendus au Canada.

Retouché pour 2019, le Macan se décline en trois versions: de base, S et Turbo, proposant chacune une mécanique qui leur est propre. Sur le plan visuel, le pare-chocs avant et les feux arrière maintenant rejoints par un bandeau lumineux (façon Cayenne), permettent de facilement le distinguer. De jolies touches esthétiques visant à moderniser la robe, et ce, même si cette dernière était encore à la mode.

Photo: Antoine Joubert

À bord, les changements sont du même acabit : discrets, mais efficaces, pour satisfaire les acheteurs les plus exigeants. Cela se traduit par un écran central tactile plus large, de 10,9 po, qui accueille d’innombrables fonctions incluant bien sûr l’application Apple CarPlay. Remarquez le remodelage de la partie centrale, notamment au niveau des bouches de ventilation déplacées vers le bas pour laisser place à cet écran plus massif. Un volant légèrement remanié ainsi que de nouvelles textures à bord sont aussi offertes.

Photo: Antoine Joubert

Pourquoi le Macan?

On ne l’achète pas pour l’espace intérieur, inférieur à celui d’un Audi Q5. On ne se le procure pas non plus pour sa puissance puisqu’à prix égal, la plupart des rivaux offrent davantage de muscle.

Certains diront que l’on jette son dévolu sur le Macan pour l’image qu’il reflète. Celle d’un produit de luxe passe-partout, raffiné et contemporain. Et à ce compte, il est évident que la noblesse de la marque y est pour quelque chose.

L’expérience sensorielle du Macan commence par les yeux, qui apprécient sa robe. Une carrosserie finement sculptée, donnant l’impression d’un athlète olympique en tenue de ville, revêtant un habitacle où les occupants se sentent toujours parfaitement à l’aise. Il faut dire que la position de conduite peut être à elle seule un solide argument de vente. Le conducteur prenant place sur un baquet avec lequel on fait littéralement corps, ne peut ainsi qu’apprécier la disposition du poste de conduite, la prise en main du volant et surtout, l’impression de se trouver à bord d’une authentique sportive, malgré cette position surélevée. Pour plusieurs adeptes de conduite, le meilleur des mondes.

Évidemment, les places arrière n’offrent pas le même dégagement qu’avec certains rivaux, tant au niveau des jambes que de la tête. Cela ne signifie pas qu’elles sont condamnées, mais s’il s’agit d’une priorité, le sacrifice sera majeur. Quant au coffre, son volume est honnête, malgré une inclinaison marquée et une ouverture limitée du hayon, qui rend plus difficile le transport de gros objets. Bref, pas le plus familial des VUS, mais pour un couple sans enfant, c’est déjà plus qu’il n’en faut.

Photo: Antoine Joubert

Et ce n’est que la version de base…

Depuis sa refonte partielle, je n’ai pu conduire que la version de base du Macan. Celle-ci s’équipe du même moteur que l’Audi Q5, soit un quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres produisant 248 chevaux, lequel fait ici équipe avec une boîte PDK (séquentielle à double embrayage) à sept rapports. Une mécanique de pointe, mais qui n’impressionne guère par sa puissance, et ce, même si elle permet de boucler le 0-100 km/h en 6,5 secondes. Il faut dire que le véhicule est à ce point agile qu’il donne l’impression de pouvoir générer deux fois plus de puissance, sans broncher. Ironiquement, c’est pratiquement ce que fait la version Turbo, produisant 434 chevaux via un V6 de 2,9 litres biturbo. Puis, entre les deux se situe la version S, libérant 348 chevaux, pour des reprises et des accélérations clairement plus animées.

Cela dit, le Macan de base demeure fort impressionnant par son comportement. Un véhicule qui colle au bitume et dont la précision de la conduite n’a d’égale que sa très grande qualité de construction. Le Macan étonne aussi par le confort qu’il procure, un avantage de l’option du PASM (Porsche Active Suspension Managment), laquelle permet de modifier l’amortissement et la réaction de la caisse par rapport au mode de conduite sélectionné. Ce dernier permet également de gagner en performance et en tenue de route, voire d’améliorer la conduite en situation hors route, le cas échéant.

Photo: Antoine Joubert

La conduite ultraprécise du Porsche Macan fait donc également partie de l’expérience sensorielle qui, j’en suis sûr, demeure le point le plus convaincant de ce véhicule. Maintenant, certains se souviendront peut-être d’une expérience fâcheuse que j’avais vécue en 2016 au volant d’un Macan de base. Une situation au cours de laquelle j’avais pu expérimenter la désactivation des systèmes d’assistance à la conduite en situation d’urgence, lors d’un évitement d’obstacle.

Cela avait bien sûr causé une perte de contrôle qui aurait pu se traduire par un accident. Sachant cela et à titre de référence, j’ai bien sûr pris soin de retenter l’expérience afin de voir si le problème avait été réglé. Et jamais, même en poussant le véhicule à des vitesses excessives en circuit fermé, je n’ai pu recréer la même réaction. Cette fois, les systèmes d’assistance à la conduite étaient toujours d’attaque, et très efficaces. Il me faut cependant souligner que le véhicule était équipé du système PASM et de roues de 20 pouces, ce qui n’était pas le cas en 2016.

Photo: Antoine Joubert

Alors oui, le Macan me convainc désormais à tous les chapitres. J’oserais même dire que son prix ne m’effraie pas, puisque la valeur de revente des modèles d’occasion est très élevée, et plus forte en pourcentage que plusieurs véhicules rivaux pourtant vendus moins cher.

Comme quoi il ne faut pas toujours regarder que la facture initiale…

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