Traitement antirouille : ce qu’il faut savoir

Nous sommes début septembre. Le moment idéal pour faire traiter votre véhicule contre la rouille. Plusieurs automobilistes ont recours chaque année à ce genre de service, afin d’éviter que n’apparaissent ces petites tâches disgracieuses sur et surtout, sous leur carrosserie. Or, s’agit-il de la solution miracle?

J’ai choisi cette semaine de revenir sur ce sujet pour la simple raison que la question revient massivement chaque année, de la part de plusieurs automobilistes. Voici donc quelques réponses…

En 2019, faut-il faire encore traiter son véhicule à l’antirouille?

Si l’objectif est de conserver votre véhicule longtemps, il est effectivement bénéfique de le faire, et ce même si les véhicules sont aujourd’hui plus résistants. Parce que d’ordre général, rien ne coûte plus cher sur une voiture que des travaux de carrosserie et de peinture, mais aussi parce que ce genre de traitement protège aussi diverses pièces de soubassement.

Il est donc évident qu’un tel traitement peut prolonger la vie de votre véhicule tout en permettant de conserver une certaine valeur. Maintenant, ce ne sont pas tous les traitements qui sont réellement efficaces.

Il faut d’abord oublier toute proposition de traitement antirouille électronique. Ce type de produit, offert en vente libre, mais souvent proposé à fort prix par les concessionnaires, n’est d’aucune utilité. Pourquoi? Parce qu’il s’agit d’un courant continu acheminé par l’intermédiaire d’un module branché sur la batterie. Or, sur une voiture, le courant ne peut passer partout puisque s’y trouvent divers types de matériaux comme le plastique et le caoutchouc. Ce type de traitement est davantage efficace sur de grandes surfaces planes comme des conteneurs industriels ou des paquebots.

À l’achat de votre véhicule neuf, le concessionnaire peut aussi vous offrir divers types de traitements à l’huile ou à la graisse, lesquels sont généralement efficaces. Deux problèmes sont toutefois à considérer avec les produits vendus par les concessionnaires.

D’abord, le prix, démesurément trop élevé pour le produit vendu et sur lequel ledit concessionnaire peut faire 300%, voire même 400% de profit. Un prix qu’on justifie davantage par la garantie qui accompagne le traitement, laquelle demeure souvent très vague.

Considérez également qu’en déboursant 800 $, 1 000 $ ou parfois même un peu plus pour un traitement, le concessionnaire ajoutera généralement cette somme dans le paiement du véhicule, sur lequel vous payez de l’intérêt. Bref, ce n’est pas une bonne affaire. L’APA (Association pour la Protection des Automobilistes) a aussi dénoté le manque de professionnalisme de certains concessionnaires qui n’ont pas nécessairement l’expertise pour bien appliquer le produit. Il se pourrait donc que les parties les plus vulnérables de votre véhicule ne soient pas bien protégées, uniquement parce que le travail a été mal effectué.

Mon conseil est donc de vous diriger vers une entreprise spécialisée dans le domaine, et non pas vers un garage qui se spécialise dans les vidanges d’huile et la pose de pneus et qui, pour arrondir ses fins de mois, effectue aussi de l’antirouille. Certains d’entre eux peuvent évidemment être compétents, mais plusieurs ne font qu’improviser. Vaut donc mieux aller là où le résultat est garanti.

L’huile ou la graisse?

Un traitement à la graisse effectué dès la première année pourrait essentiellement durer pour la vie du véhicule. Ne suffira au bout de cinq ou six que d’effectuer de petites retouches à certains endroits, ou encore de traiter les parties qui auraient été réparées ou remplacées suite à un accrochage. Pensez pour ce type de traitement à une facture d’environ 400 $ pour une voiture, pouvant aller jusqu’au double pour une camionnette pleine grandeur. Mais vous ne débourserez qu’une fois, peut-être deux.

Le traitement à l’huile est lui aussi efficace, mais requiert une application annuelle. Un traitement qui, préférablement, serait appliqué dès la première année, mais avec lequel la discipline annuelle n’est pas toujours nécessaire. Évidemment, certains véhicules sont plus vulnérables que d’autres et souvent, il est difficile de l’anticiper. Vaut donc mieux ne pas prendre de risque et débourser environ 100$ annuellement. Une petite somme chaque année, avec laquelle vous ne perdrez jamais puisque si, pour une raison ou une autre, vous deviez changer de véhicule après seulement deux ou trois ans, vous n’auriez déboursé qu’une partie de la somme nécessaire à un traitement à la graisse ou pire, à un traitement vendu en concession.

Les désavantages de l’huile les plus connus concernent les taches dues au coulage. Un phénomène de moins en moins commun, mais qui peut effectivement survenir. Sachez cependant qu’en effectuant le traitement par une chaude journée, l’adhérence du produit sera supérieure. D’où la raison pour laquelle on recommande d’effectuer ce genre de traitement durant l’été.

Est-ce nécessaire de nettoyer la voiture avant le traitement?

Non seulement il est primordial de bien nettoyer votre véhicule avant d’effectuer le traitement, mais il vous faut aussi effectuer un bon nettoyage de soubassement.

Certains lave-autos sont équipés en conséquence, ainsi que certains ateliers qui appliquent l’antirouille. Il est important de ne pas négliger cet aspect, puisque l’application d’une couche d’huile ou de graisse sur de la poussière et de la boue n’est évidemment pas très efficace!

En terminant, sachez que certains constructeurs ou concessionnaires « menacent » d’annuler la garantie du véhicule neuf que vous achetez si vous faites appliquer un traitement antirouille par un tiers. Sachez qu’il est illégal de révoquer une garantie mécanique ou anticorrosion, à moins que le constructeur puisse faire la preuve que l’application a causé le bris ou les dommages.

Mentionnons aussi qu’un traitement peut être effectué sans problème sur un véhicule électrique, mais que l’application doit être faite par un professionnel.

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