Bonne pour la casse, vraiment?

Janvier 2019, je rencontrais Guillaume Lemay-Thivierge avec qui je discutais de son association avec Hyundai.

J’avais abordé l’épineux sujet du Pacte pour la transition, qu’il avait fièrement signé, malgré les foudres de quelques idéalistes. Ceux-ci trouvaient bêtement inconcevable qu’un porte-parole de constructeur automobile s’engage à effectuer des gestes environnementaux dans son quotidien.

Guillaume m’avait répondu que son mode de vie l’obligeait à rouler en VUS, lui qui partage sa vie entre Montréal et les Laurentides et qui est père de quatre enfants. Pour compenser son empreinte écologique, Guillaume m’avait alors mentionné avoir planté des arbres en nombre suffisant pour que lui et sa famille ne laissent pratiquement aucune trace. Voilà qui est tout à son honneur.

De mon côté, je me voyais toutefois mal signer le Pacte pour la transition. Inconditionnel amateur de voitures, propriétaire de quatre véhicules à moteur V8 (qui ne roulent que très peu, mais bon…), et prenant plus d’une cinquantaine de vols par an, je me serais probablement fait crucifier sur la place publique. Qui sait! Cependant, étant adepte de vieilles voitures et des histoires qui les accompagnent, je me suis dit que de redonner vie à des véhicules pratiquement bons pour la casse pourrait être un geste de nature écologique.

Une manière de réduire la surconsommation automobile, en évitant à quelqu’un l’achat d’une voiture neuve. Parce que, admettons-le, rien ne pollue davantage que la fabrication et la mise en circulation d’une nouvelle automobile. Même s’il s’agit d’une auto électrique. Pourquoi? Parce que l’impact environnemental d’une voiture déjà existante et pour laquelle on prolonge sa durée de vie n’est que minime par rapport à ce qui doit être mis en œuvre pour fabriquer une voiture.

De ce fait, j’ai donc eu l’idée de dénicher un vieux tacot, récupérable, mais ayant sérieusement besoin d’amour, afin de lui redonner vie en alliant l’expertise de quelques-uns de mes amis du domaine automobile. Un geste à la fois écologique, mais également très amusant, et qui m’a permis de mettre en lumière différents métiers de l’automobile souvent sous-estimés.

Pourquoi mettre en lumière? Parce qu’afin de les récompenser pour leur temps et leur expertise, j’ai cru bon de tourner un épisode de trente minutes qui illustre toutes les étapes de remise en condition de cette voiture, pour ensuite dévoiler ladite automobile, brillant de tous ses feux.

Maintenant, qu’allais-je faire de cette voiture une fois restaurée? L’idée de lancer un concours qui allait permettre à un étudiant de la gagner m’est ainsi venue. Un genre de « Donnez au suivant » que j’allais simplement renommer « Roulez au suivant ». J’ai donc lancé un concours sur les réseaux sociaux en invitant des étudiants à m’envoyer un vidéo qui allait devoir me convaincre que cette voiture leur était destinée. Inutile de vous dire que les vidéos reçus ont été aussi nombreux qu’originaux. Maintenant, je n’ai pu que craquer pour celui d’une jeune fille de 17 ans qui sur un ton humoristique, allait essentiellement me décrire son quotidien à travers ses besoins de déplacement.

C’est ainsi que Bénédicte Savard a remporté l’automobile, une Suzuki Swift 2000 ayant préalablement appartenu à une vieille dame, puis à son neveu qui l’a sérieusement négligée.

C’est après être passé entre les mains d’un débosseleur sans peinture (Boss Solution), d’un carrossier (Car Star Claude Tremblay), d’un mécanicien (GSR mécanique) et d’un spécialiste en esthétique automobile (François Bonneville du CFEAQ) que la voiture a pu reprendre la route. Et bien sûr, cela n’aurait pu être possible sans l’aide précieuse d’un spécialiste de pièces et accessoires (Pièces d’Auto Super), qui a fourni le nécessaire à la restauration du véhicule.

Au-delà du geste environnemental que cet exercice représente, comprenez par cela que des centaines de voitures sont envoyées chaque jour à la casse, et que plusieurs d’entre elles pourraient encore circuler si on leur donnait un minimum d’attention. Vaudrait-il donc la peine de débourser 1 000 $ ou 1 500 $ en entretien et réparations sur une voiture qui n’a pratiquement plus de valeur marchande? Absolument! Il s’agit d’ailleurs de la façon la plus économique de remédier à votre problème de transport automobile. Parce que les frais de transport/préparation à eux seuls vous coûteront cette somme sur une voiture neuve, et parce que le véhicule d’occasion que vous achèterez exigera lui aussi des frais d’entretien et de réparation, plus tôt que tard.

Évidemment, lorsqu’une voiture devient un cauchemar irrécupérable, il faut aussi être logique. Or, retenez de tout cela que le Québec jette souvent ses choux gras, et que l’entretien d’une automobile, trop souvent négligé, demeure la clé d’une longévité prolongée.

En terminant, je vous invite à visionner l’épisode de Roulez au suivant, dans lequel vous pourrez assister aux différentes étapes de restauration de la voiture, ainsi qu’à la remise des clés à cette nouvelle et toute jeune automobiliste!

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