Toyota Prius, un autre pas en avant

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2010

Lancée sur le marché japonais en 1997, la Prius de première génération s’est distinguée comme étant le premier véhicule hybride produit en série au monde. Le nom « Prius » a d’ailleurs été choisi pour son symbolisme évocateur puisqu’il signifie « le premier en avant » en latin. Depuis ses débuts, Toyota a vendu plus d’un million de Prius à travers le monde et plus de 14,000 d’entre elles ont pris la route au Canada.

Le modèle de première génération s’est pointé en sol canadien trois ans plus tard qu’au Japon, soit en l’an 2000, et la Prius de deuxième génération a vu le jour en 2003. C’est donc la troisième génération de la Prius qui est lancée pour l’année-modèle 2010, à la suite d’une refonte complète visant à améliorer la consommation de carburant par rapport au modèle antérieur, mais également à bonifier l’expérience de conduite en augmentant à la fois la puissance du moteur, la qualité de la tenue de route ainsi que l’habitabilité de cette voiture hybride.

Immédiatement reconnaissable

Au premier coup d’œil, il est clair que la filiation avec le modèle précédent était une préoccupation des stylistes et la nouvelle venue ne sera jamais confondue avec une voiture traditionnelle. La partie avant a été modifiée afin d’améliorer l’aérodynamisme de la voiture, c’est pourquoi l’ouverture pratiquée dans la calandre a été réduite, alors que celle qui est localisée sous le pare-chocs a été agrandie. Le pare-brise est désormais beaucoup plus incliné et la ligne de toit se prolonge vers une partie arrière surélevée par rapport au modèle précédent. La nouvelle Prius conserve toutefois sa lunette arrière en deux parties, ce qui présente un défaut, la visibilité arrière demeurant compromise par la présence d’un élément de carrosserie. Le coefficient de pénétration dans l’air est maintenant chiffré à 0,25, le plus bas au monde pour une voiture de série, une amélioration par rapport à la marque établie par le modèle antérieur qui était déjà spectaculaire à 0,26, et ce, même si le nouveau modèle a gagné 15 millimètres en longueur et 20 millimètres en largeur.

Ce recarrossage  s’est donc avéré efficace concernant l’aérodynamisme, mais il a aussi permis de revoir l’habitabilité à la hausse puisque les places arrière offrent plus de dégagement pour la tête grâce à la nouvelle ligne de toit et plus de dégagement pour les genoux en raison du profilage des dossiers des sièges avant. De plus, la nouvelle Prius propose désormais plus d’espace de chargement. La transformation s’est également poursuivie pour ce qui est de la planche de bord et de la console centrale, ce qui a eu pour effet d’améliorer l’ergonomie de la voiture, et la qualité des matériaux utilisés pour réaliser l’intérieur du nouveau modèle nous a semblé supérieure. Donc, on n’a plus l’impression de devoir faire des sacrifices côté espace ou de devoir accepter une présentation spartiate de l’habitacle pour pouvoir rouler vert, car la présentation intérieure fait preuve d’un souci constant en vue de créer cette impression favorable qui est généralement le propre d’une voiture de luxe.

Des équipements haut de gamme

La nouvelle Prius intègre plusieurs nouveaux équipements optionnels, dont un système de ventilation à énergie solaire qui fonctionne au moyen d’un ventilateur alimenté par une batterie chargée par un panneau solaire ajouté au toit. Ce ventilateur évacue l’air surchauffé de l’habitacle et fait entrer de l’air frais, ce qui réduit l’emploi du climatiseur. Un système intelligent d’aide au stationnement se retrouve également au nombre des options. Semblable au système proposé sur la berline de luxe Lexus LS, celui de la Prius se met en fonction à la seule pression d’une touche montée au bas du tableau de bord, ce qui actionne des capteurs ultrasoniques localisés dans le pare-chocs avant, capteurs qui détectent et mesurent l’espace de stationnement lorsque la voiture le longe. Si le système juge que la longueur de cet espace convient, la voiture se stationnera d’elle-même sans que le conducteur ait à tourner le volant, la seule action demandée au conducteur étant de contrôler la vitesse du recul avec les freins. Évidemment, tout ce processus prend un certain temps, plus encore que celui qu’un conducteur mettrait à effectuer la manœuvre par lui-même.

Une motorisation neuve à 90 %

Le groupe motopropulseur de la Prius a fait l’objet d’une refonte complète, le moteur 4 cylindres de 1,5 litre cédant le pas à un nouveau moteur d’une cylindrée de 1,8 litre ainsi qu’à un moteur électrique plus puissant. Comme la puissance combinée se chiffre maintenant à 134 chevaux plutôt que 110 pour le modèle antérieur, la Prius devient plus facile à conduire lors de certaines manœuvres comme les entrées sur les autoroutes, ce qui était parfois laborieux. Sur le plan technique, la motorisation de la Prius est sans doute l’une des plus évoluées. En plus du mode « normal », trois autres modes de fonctionnement peuvent être sélectionnés par le conducteur, soit le mode « EV », le mode « ECO » et le mode « puissance ». « EV » signifie que la voiture peut avancer sur la seule poussée générée par son moteur électrique sur une distance pouvant aller jusqu’à deux kilomètres, pourvu que la batterie soit pleinement chargée et que le conducteur n’appuie que très légèrement sur l’accélérateur tout en ne dépassant pas les 40 kilomètres/heure, tout cela dans un silence presque religieux... Le mode « ECO » réduit la réponse de puissance à la pédale d’accélérateur pour favoriser l’économie de carburant, alors que le mode « puissance » l’augmente pour procurer une sensation de conduite plus sportive. Le résultat de cette nouvelle approche plus évoluée sur le plan technique se reflète dans la cote de consommation qui est maintenant chiffrée à une moyenne de 3,8 litres aux 100 kilomètres, soit une amélioration de 7 % par rapport au modèle précédent selon Toyota. Évidemment, cette donnée représente une utilisation dans des conditions idéales qui sont difficiles, voire parfois impossibles à reproduire dans la vie de tous les jours. À titre d’exemple, notons que la consommation de carburant sera nettement plus élevée en hiver puisque le moteur à combustion fonctionnera plus longtemps pour alimenter le chauffage et également pour assurer l’atteinte d’une température idéale pour le moteur lui-même.

À présent, les spécialistes de la mise en marché prétendent que la Prius est devenue une voiture agréable à conduire, mais je ne suis pas tout à fait de cet avis. En fait, le seul véritable plaisir que l’on éprouve au volant de cette voiture se limite à la satisfaction de participer à la protection de l’environnement, mais pour ce qui est de l’agrément de conduite, on repassera. La direction est vague, le roulis est très présent en conduite sportive et l’intrusion du système de contrôle de la stabilité est beaucoup trop hâtive et directe pour que la Prius puisse figurer au classement des voitures qui vous collent un sourire au visage pour l’excellence de leur comportement routier. Oui, la nouvelle Prius réussit l’exploit d’accélérer plus rapidement et de consommer moins que l’ancien modèle, ce qui est absolument remarquable, mais c’est à peu près tout ce que l’on peut relever comme amélioration pour ce qui est de la conduite, hormis le niveau sonore perçu dans l’habitacle qui est plus faible en raison d’une insonorisation améliorée.

Dernier facteur, et non le moindre : le prix. De ce côté, Toyota s’est fait damer le pion par Honda qui propose sa Insight pour 23 900 $ ce qui en fait la voiture hybride la moins chère au pays. Sur le plan technique, il est clair que la Insight n’est pas aussi avancée que la Prius, mais le fait qu’elle coûte moins cher a forcé Toyota à revoir sa stratégie de commercialisation de ses modèles hybrides et à plancher sur un nouveau modèle élaboré à partir de la plate-forme de la sous-compacte Toyota Yaris, cette nouvelle hybride à prix réduit devant être commercialisée en 2010 ou 2011. De plus, Toyota a récemment pris l’engagement de commercialiser d’ici 2020 un véhicule hybride dans chaque segment du marché où la marque est présente. Voilà qui démontre le sérieux de la démarche du premier constructeur mondial qui continue de miser sur la technologie hybride essence-électricité et d’en assurer le développement pour les années à venir.

Feu vert

Puissance en hausse
Habitabilité améliorée
Faible consommation
Mécanique avancée sur le plan technique

Feu rouge
Prix d’achat
Efficacité limitée du système hybride en hiver
Agrément de conduite inexistant
Visibilité arrière réduite

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