Toyota Tacoma, bien peinarde

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2010

Malgré la récession économique qui a frappé de plein fouet l’industrie automobile et qui a même commis le crime de lèse majesté de ne pas épargner Toyota dans la tourmente, la plupart des produits du numéro un mondial conservent toujours la cote. Et le Tacoma ne fait pas exception à cette règle. Pourtant, sa vue est assez rare sur nos routes car même si les gens reconnaissent les mérites de cette camionnette intermédiaire, son prix semble avoir un effet de dissuasion auprès des acheteurs. Pourtant, à première vue, le Tacoma semble être vendu à un prix compétitif.

Mais le mot clé dans cette équation est bien le mot ‘semble’. En effet, les responsables du marketing tissent leur toile serrée et attirent les clients potentiels avec des prix de base très alléchants. Mais, aussitôt que les procédures d’achat sont entamées, il y a cette sournoise listes de groupes d’options à laquelle il est pratiquement impassible de résister et qui fait grimper les prix. Bien souvent, convaincu que le Tacoma de ses rêves ne peut être acheté sans ces fameuses options qui ont poussé le prix hors de portée de ses ressources, l’acheteur se tourne vers d’autres cieux.  Pourtant, rien n’indique qu’un modèle de base 4X2 avec moteur quatre cylindres et cabine allongée n’aurait pas fait le travail. Il suffit de constater les succès des Ford Ranger pour s’en convaincre.

À la carte                                                                                                                                                                                                                Je dois avouer qu’il n’est pas facile de s’y retrouver dans le catalogue des produits Toyota et le Tacoma ne fait pas exception. Pourtant, au premier coup d’œil, tout semble simple et clair. Il y a le modèle suivi de ces petits rectangles affichant les groupes d’options. Puis il y a les combinaisons des deux et reste à savoir quel prix on doit payer pour tout cela.

Je vais tenter de vous résumer le tout. Il y a d’abord deux moteurs disponibles. Le premier est un quatre cylindres de 2,7 litres produisant  159 chevaux, ce qui est dans la moyenne de la catégorie. Il est livré de série avec une boîte manuelle  à cinq rapports tandis que l’automatique propose un rapport de moins. Même si ce n’est pas un choix populaire, le Tacoma à moteur quatre cylindres peut être commandé avec le rouage 4X4, mais uniquement avec la cabine allongée Accès. Toutes les autres versions 4X4 sont associées au moteur V6 de 4,0 litres d’une puissance de 236 chevaux relié à une boîte manuelle à six rapports ou à l’automatique à cinq rapports. Et si vous tenez absolument à commander un Tacoma à moteur V6, celui-ci sera doté du rouage intégral, le seul disponible avec ce moteur que ce soit avec la cabine allongée Accès ou Double Cab et ses quatre portières. Un détail au passage, la version à cabine allongée n’est livrée qu’avec une caisse courte tandis que le Double Cab propose une caisse courte ou longue.

Moins côte ouest                                                                                                                                                                                                   La première génération du Tacoma possédait un style très inspiré par les goûts des propriétaires de camionnettes de la côte ouest américaine. Après tout, on n’a pas choisi cette appellation par simple caprice. Ceci dit, la silhouette avait une allure un peu spéciale tout comme la grille de calandre. Si ce design a plu à la clientèle visée, l’Est de l’Amérique est demeuré plutôt froid face à cette calandre. Lors de la refonte complète en 2005, les stylistes ont quelque peu abandonné cette inspiration pour nous présenter un produit au design plus classique et plus agressif à la fois avec des passages de roues en relief, le tout relié par une applique de bas de caisse.

L’habitacle se mérite les mêmes éloges avec des matériaux bien choisis, un ajustement sans faille des pièces et un tableau de bord qui semble être un amalgame des planches de bord de la Camry et de l’Avalon. Les stylistes de Toyota tiennent mordicus à ces boutons de couleur bronze qu’ils éparpillent un peu partout. Soulignons au passage que plusieurs réglages audio peuvent être effectués par les boutons placés le long du moyeu du volant. Par contre, il est possible que plusieurs auront de la difficulté à trouver une bonne position de conduite en raison d’un siège dont l’assise est trop basse. Il est vrai qu’il est possible d’ajuster le siège en hauteur et que le volant est inclinable et télescopique, mais je n’ai pas été en mesure de trouver la combinaison gagnante.

Au chapitre de la conduite, le moteur quatre cylindres se débrouille bien, surtout avec la boîte manuelle qui nous permet d’obtenir une consommation moyenne d’un peu plus de 10 litres au 100 km. Mais avec le rouage intégral, il est d’abord impossible d’associer ce moteur avec la boîte automatique et force est d’admettre que c’est limite. Mieux vaut s’en tenir aux versions 4X2 si l’on tient au moteur 2,7 litres.
Ce qui nous ramène au moteur V6  qui se débrouille fort bien avec la boîte manuelle à six rapports qui cohabite harmonieusement avec le rouage 4X4. Ce moteur est très doux en plus de posséder une grande souplesse en raison d’un couple généreux à bas régime. Une caractéristique qui sera appréciée en conduite hors toute ou pour des travaux de remorquage. Le prix à payer est une consommation de carburant approximativement de 14 litres au 100 km. Une fois de plus, un Tacoma à moteur V6 me semble un choix plus raisonnable que le Tundra, du moins pour beaucoup de personnes.

Le comportement routier est dans la bonne moyenne avec une tenue  relativement neutre dans les virages. Et même si nous n’avons pas été en mesure de jouer les aventuriers dans la forêt boréale au volant d’une version 4X4, le rouage intégral nous a semblé fort efficace sur le sentier en fort mauvais état qui a été notre piste d’essai. Le système de répartition du couple aux roues ayant la meilleure adhérence est efficace. Par contre, la suspension a été jugée raide sur l’asphalte et très raide sur mauvaise route.
Même s’il ne jouit pas d’une popularité aussi grande au Québec que sur la côte ouest américaine où il domine le marché, le Tacoma demeure une alternative coûteuse mais intéressante aux camionnettes pleine grandeur.

Feu vert

Bonne fiabilité
Choix de moteurs
Finition sérieuse
Catalogue d’options bien  garni
Bonne habitabilité

Feu rouge

Consommation élevée
Moteur 2,7 litres marginal
Suspension ferme
Position de conduite basse
Certaines versions coûteuses

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires