Mercedes-Benz Classe R, le nouveau créneau

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Mercedes-Benz a choisi de s’attaquer au marché des véhicules multifonctions avec un peu de retard par rapport à certains concurrents, mais avec une certaine avance face à ses rivaux germaniques BMW et Audi, la marque d’Ingolstadt venant tout juste de lancer son Q7, alors que la marque de Munich planche encore sur son prototype F-Sport à sept places. Ce créneau est-il appelé à croître au cours des prochaines années? Plusieurs nouveaux modèles sont effectivement en route, mais Mercedes-Benz est forcé de reconnaître que les ventes de la Classe R ne sont pas à la hauteur des attentes, du moins pour le moment.

Véhicule sport utilitaire d’asphalte ou minifourgonnette de luxe ? C’est la question que l’on se pose au premier contact avec la Classe R qui reprend plusieurs caractéristiques communes à ces deux genres de véhicules tout en leur associant les critères de luxe qui ont fait l’apanage de la marque. La plupart des gens qui m’ont questionné au sujet de la R500 que j’avais à l’essai semblaient intéressés par le concept et l’exécution de ce nouveau modèle, jusqu’à ce qu’ils apprennent son prix qui était de 81,667 dollars… De quoi freiner bien des ardeurs !

Dimensions hors-norme

Les dimensions de la Classe R sont semblables à celles des plus grandes minifourgonnettes (avec une longueur de plus de 5,1 mètres !), mais le style fait nettement moins « van de madame », comme le dit si bien ma collègue Josée Lavigueur de Salut Bonjour, ce qui ne manquera pas de plaire à une certaine clientèle féminine soucieuse de se démarquer. Vue de profil, la Classe R fait montre d’un capot plongeant et d’un pare-brise à forte inclinaison qui se fond dans une ligne de toit s’abaissant vers l’arrière. De plus, les ailes sont prononcées et les roues en alliage de 18 pouces aident à donner plus de caractère au véhicule. Le gabarit surdimensionné de la Classe R, de même que son rouage intégral, a cependant une incidence directe sur le poids qui est extrêmement élevé, soit plus de 2 300 kilos pour la R500.

Sur la route, la R500 se défend bien en ce qui a trait aux accélérations, le rouage intégral aidant beaucoup pour la motricité initiale, mais c’est à la pompe que l’on en paye le prix comme le démontre la moyenne enregistrée de 18,1 litres aux 100 kilomètres, et ce, malgré le fait que la R500 soit dotée d’une boîte automatique à sept rapports. La mission première de la Classe R étant de transporter six personnes avec un confort digne de la classe affaires, son comportement routier met l’accent sur le confort de roulement et le silence à bord. C’est donc le véhicule idéal pour faire le trajet de Montréal à New York avec plusieurs passagers, mais il faut carrément évacuer toute notion d’agrément de conduite sur routes sinueuses. La tenue de route est compétente et le freinage adéquat pour un véhicule de ce gabarit et de ce poids, mais sans plus. Compte tenu du fait que les spécialistes de la mise en marché de la marque présentent la Classe R comme un “sports tourer”, on se demande où est passé le mot sport qui ne fait assurément pas partie de l’équation…

La grande vie à bord

Les portières habituelles, plutôt que coulissantes, donnent accès à bord de la Classe R qui propose amplement d’espace. En fait, les places avant sont aussi spacieuses que celles de la Classe S, alors que celles de la deuxième rangée offrent autant de dégagement que la Classe E. Quant aux deux places de la troisième rangée, précisons que le confort accordé n’égale pas celui des deux premières, mais que des adultes pourront quand même s’y installer sans trop de mal. Soit dit en passant, les sièges se rabattent facilement pour transformer l’habitacle en une gigantesque soute à bagages de plus de 2 000 litres. La vocation « luxe » du véhicule est assurée par les systèmes audio et vidéo qui y sont intégrés, la Classe R étant dotée à la fois d’une interface iPod et d’un lecteur DVD avec deux écrans. De plus, il est possible de commander en option, le toit ouvrant surdimensionné de 179 cm de long (3 195 dollars), le hayon à commande électrique (1 025 dollars), ainsi que le système de navigation assisté par satellite (1 495 dollars). Une version R350 avec moteur V6 de 3,5 litres et 268 chevaux est également au programme, et même si ce modèle n’offre pas de performances aussi relevées en accélération que celles de la R500, il conviendra amplement à ceux qui n’ont pas l’habitude de rouler avec un maximum d’armes et de bagages. Il faut ajouter que la R sera offerte en version AMG avec le moteur V8 6,2 litres de 503 chevaux. Voilà de quoi déplacer cette grosse caisse.

Pour l’instant, la Classe R ne répond pas aux attentes des dirigeants de la marque au chapitre des ventes, mais la haute direction est persuadée que les automobilistes sauront l’adopter dans un délai assez court. On donne donc la chance au coureur chez Mercedes-Benz.

feu vert

Habitacle spacieux
Confort et silence de roulement
Traction intégrale
Choix de moteurs
Équipement complet

feu rouge

Prix élevé
Coût des options
Agrément de conduite mitigé
Troisième rangée moins confortable

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