Volkswagen Arteon 2019 : la renaissance de la berline?

Points forts
  • Design fort attrayant
  • Espace ample dans l’habitacle
  • Confort de roulement appréciable
Points faibles
  • Un seul moteur offert
  • Prix qui frôle ceux des modèles de luxe
  • Pertinence discutable dans le contexte actuel
Évaluation complète

Le commun des mortels vous dira que l’art, c’est subjectif. Les historiens, eux, passent d’innombrables heures à analyser des œuvres et avancent des théories complexes sur le comment et le pourquoi d’une œuvre, son sens et sa raison d’être, théories qui peuvent parfois rendre perplexe…

Après une longue attente, Volkswagen a finalement lancé sa berline Arteon, une sorte de « successeure spirituelle » de la CC. Une berline intermédiaire dite « haut de gamme » qui nage à contre-courant dans un océan où les VUS font la loi.

L’étymologie du nom Arteon se présente comme suit : « Art » (ce dont on parlait plus haut) et Eon, qui représente le haut de gamme chez Volkswagen. Pensez à la défunte Phaeton ou encore la Phideon, cette dernière étant une grosse berline commercialisée par Volkswagen en Chine.

L’Arteon, c’est dorénavant le modèle porte-étendard du constructeur. Mais pourquoi ne pas faire un VUS porte-étendard étant donné que ceux-ci rapportent la part du lion des revenus chez Volkswagen par chez nous?

Le Guide de l’auto s’est rendu à Santa Barbara, en Californie, pour faire l’essai de la Volkswagen Arteon 2019 et tenter de trouver la réponse.

Photo: Louis-Philippe Dubé

Un coup de pinceau habile

Physiquement, l’Arteon se distingue grandement de ce qui se fait actuellement sur le marché, avec sa grosse calandre horizontale, son gargantuesque capot qui recouvre le devant de la voiture de façon quasiment douteuse et sa ligne de toit typique de ces nouveaux coupés quatre portes. Dans cet océan de VUS qui se ressemblent tous, l’Arteon épate immédiatement.

Elle est animée par un moteur à quatre cylindres de 2,0 litres turbocompressé qui développe 268 chevaux et 258 lb-pi de couple.

Photo: Louis-Philippe Dubé

Ce moulin est boulonné à une boîte automatique à huit rapports, qui alimente à son tour le rouage intégral 4Motion de série. Voilà le seul groupe motopropulseur disponible.

L’Arteon est munie d’un système de contrôle dynamique du châssis qui permet au conducteur de moduler son expérience de conduite avec trois modes principaux, soit Confort, Normal et Sport. Rien de nouveau jusque-là, mais on a poussé un peu la note en donnant au conducteur la latitude de modifier 12 paramètres individuels en plus de ces trois modes.

Photo: Louis-Philippe Dubé

Compétente sans être sportive

Sur la route, l’Arteon se débrouille bien sur le plan des accélérations. Par contre, un V6 fournissant plus de couple à bas régime pourrait certainement égayer les choses, surtout en ligne droite et en sortie de virage. La transmission à huit rapports est bien calibrée et l’adhérence est également au rendez-vous en virage, notamment grâce au châssis rigide et à une suspension bien calibrée.

Or, l’Arteon, dans l’ensemble de son œuvre, n’est pas une voiture sportive. Elle est une berline « haut de gamme » avec des attributs qui favorisent une conduite moins monotone.

À l’intérieur, cette berline présente une sellerie des plus confortables, complétée par un design de planche de bord sobre, mais très ergonomique. Il est ficelé grâce à un amalgame de textures et de matériaux que l’on retrouve un peu partout dans la gamme Volkswagen et Audi.

La position de conduite est bonne, et la visibilité est soumise à un minimum d’obstruction, grâce entre autres aux vitres sans cadre qui donnent un pilier « A » plus mince. L’espace, l’Arteon en a à revendre autant pour les occupants à l’avant comme ceux qui prennent place à l’arrière. Pour le chargement, ce n’est pas mal du tout non plus, avec 563 litres d’espace sous le grand hayon.

Photo: Louis-Philippe Dubé

L’artiste est vivant et il veut vendre ses toiles

Passons à la caisse. Pour 47 995 $ on met la main sur la seule déclinaison disponible au Canada, l’Execline. L’ensemble optionnel R-Line ajoute un soupçon de bling-bling sur votre Arteon avec des jantes de 20 pouces, quelques éléments extérieurs comme des emblèmes R-Line, des seuils de porte en aluminium et le volant multifonction R-Line avec sélecteurs de vitesse, le tout pour 2995 $.

Besoin d’aide pour conduire? L’ensemble d’assistance à la conduite est en sus pour la somme de 2 095 $. Tout compte fait, on est malheureusement dans le territoire d’une Audi A4 ou d’une BMW Série 3…

Photo: Louis-Philippe Dubé

Une œuvre fait partie de l’histoire dès l’instant où son créateur l’achève. Et contrairement à un artiste défunt, Volkswagen est en vie pour nous expliquer les motifs derrière sa création. Selon le constructeur allemand, l’Arteon existe grâce au désir d’être différent et que nommer un VUS porte-étendard aurait été bien ennuyeux. Il renchérit en ajoutant que l’Arteon fait un clin d’œil à son passé riche en berlines.

Visiblement, les gens chez Volkswagen se sont lâchés lousses avec l’Arteon, pour nous dire haut et fort : « Hey! Regardez-nous, on est encore une marque cool et on fait des choses différentes! »

Parce que l’Arteon, le constructeur l’avoue, ne rapportera pas de gros bidous. Et elle ne représente peut-être pas la renaissance de la berline non plus (renaissance qui risque fort de ne jamais arriver). Mais l’art fait rêver, et peu importe comment on l’interprète, elle fera parler d’elle… et de la marque Volkswagen en général.

Partager sur Facebook

Plus sur le sujet

Pleins feux surVolkswagen Arteon 2019 : elle s'est fait attendre
Disparue depuis près de deux ans, la CC (anciennement Passat CC) a par son absence créé un vide chez Volkswagen. Celle-ci devait immédiatement être remplacée par l’Arteon, qui a toutefois mis beaucoup plus de temps que prévu à faire son apparition en sol nord-américain. Problèmes d’homologation et de logistique de …
GenèveLa Volkswagen Arteon 2018 dévoilée au Salon de Genève
Une nouvelle berline s’ajoutera à la gamme du constructeur allemand plus tard cette année. La Volkswagen Arteon 2018 est une voiture cinq portes grand tourisme, de type fastback , qui se positionnera au-dessus de la berline intermédiaire Passat. Dévoilée au Salon de l’auto de Genève, l’Arteon dispose d’une carrosserie aérodynamique …
ÉlectriqueLa Volkswagen e-Golf se met complètement à nue!
On dit que la vraie beauté est à l’intérieur. Eh bien, Volkswagen a trouvé un moyen vraiment unique et fascinant de nous le montrer. Si la e-Golf a l’air d’une Golf ordinaire vue de l’extérieur, les composants qui se cachent sous sa carrosserie forment un amalgame aussi complexe que sophistiqué.
ShanghaiUn nouveau concept électrique voit le jour chez Volkswagen
Le concept Volkswagen ID. ROOMZZ, qu’on nous avait annoncé il y a deux semaines avec quelques croquis, a été présenté officiellement hier au Salon de l’auto de Shanghai 2019. Il présage un futur VUS électrique de grand format que le constructeur allemand entend commercialiser en Chine dès 2021, puis peu …
BlogueVolkswagen : voiture du peuple… américain
Le scandale TDI, connu sous le nom de Dieselgate, ça vous dit quelque chose? Parce que si l’on se fie aux récents résultats de ventes de Volkswagen en Amérique du Nord, il semble évident que la plupart des automobilistes ont oublié. En effet, Volkswagen a vendu l’an dernier plus de …
EssaisVolkswagen Arteon 2019 : se prendre pour une Audi
Avec sa nouvelle Arteon, Volkswagen reprend un créneau laissé à l’abandon depuis la mise à la retraite de la CC . Reconnue pendant longtemps comme fabricant de la « voiture du peuple », Volkswagen s’est petit à petit trouvé une niche chez les amateurs de conduite plus sportive. À quelques …

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires