Mercedes-Benz Classe B, couteau suisse allemand !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Mercedes-Benz fait rarement les choses à moitié. Comprenant que le marché des fourgonnettes en Amérique demeurait tout de même lucratif, le constructeur allemand décidait, l’année dernière de présenter deux modèles, forts différents. La fourgonnette est représentée par la Classe R, très imposante et très dispendieuse. En contrepartie, Mercedes proposait aussi une minifourgonnette, la Classe B, moins intimidante et beaucoup plus accessible. Heureusement, il s’agit d’une Mercedes-Benz à part entière.

Pour situer la Classe B, il suffit de mentionner qu’elle est un tantinet plus courte qu’une Matrix tout en étant plus haute de quelques centimètres. Pourtant, l’aménagement intérieur est tellement bien structuré qu’il nous amène à imaginer secrètement que les designers viennent donner des conseils aux dirigeants du Guide de l’auto qui veulent agrandir leurs locaux pour une dixième fois. L’espace de chargement peut engloutir 544 litres si les dossiers du siège arrière sont relevés et 1 530 s’ils sont baissés. C’est plus que notre « coqueron »… En plus de s’abaisser de façon 60/40, on retrouve une trappe à skis. Le seuil de chargement est situé très bas et le plancher s’ajuste en hauteur.

En fait, c’est tout l’habitacle qui se révèle convivial. L’espace disponible, autant aux places avant qu’aux places arrière, est impressionnant. Par contre, les fessiers de format américain risquent de trouver les sièges avant pas assez larges... Quant au siège arrière, on y retrouve bien trois ceintures mais la place centrale est utopique. Le tableau de bord est de facture Mercedes-Benz, c'est-à-dire austère mais efficace. Tout est à la portée de la main ou de l’œil, mais le régulateur de vitesse se veut un modèle d’incompréhension tant qu’on ne s’est pas arrêté un moment pour bien le comprendre. La qualité des matériaux ne se dément pas, tout comme celle de la finition. Tout cela dans un véhicule dont le prix de base débute tout juste au dessus de 30 000 $ ! Remarquez, cependant, que Mercedes se reprend lorsque vient le temps de facturer certaines options !

Passez à la sécurité, s.v.p.

S’il y une chose qui ne vient pas en option sur la Classe B, c’est bien la sécurité des occupants. En plus des huit coussins gonflables, on retrouve le plancher en sandwich, plus haut qu’un plancher normal. Lors d’un impact frontal, le moteur et la transmission (il s’agit d’une traction), placés stratégiquement, glissent sous le véhicule et non à l’intérieur. Lorsqu’on monte à bord d’une Classe B, on remarque que le plancher est plus haut que d’habitude et il est un peu plus pénible d’y monter pour les gens de petite taille. Ce plancher épais permet aussi de loger la batterie et le module des fusibles sous les pieds du passager avant (souhaitons que cet emplacement soit étanche à l’eau et au calcium qui risquent de se retrouver sur le plancher).

Il n’y a pas que la sécurité qui a reçu l’attention des ingénieurs de Mercedes-Benz. La mécanique aussi. Au Canada (la Classe B est une exclusivité canadienne en Amérique, le saviez-vous ?), un seul moteur est proposé mais en deux configurations différentes. On retrouve tout d’abord un quatre cylindres de 2,0 litres de 134 chevaux et 136 livres-pied de couple associé à une boîte manuelle à cinq rapports ou à une transmission à rapports continuellement variables (CVT). Peu importe la transmission, les 134 chevaux s’époumonent (et on les entend très bien !) à tenter de déplacer les 1 265 kilos du véhicule. Avec la CVT, au fonctionnement fort doux, nous avons réussi à boucler le fameux 0-100 en 10,3 secondes. Cette transmission propose aussi un mode manuel mais dès que l’on passe un rapport, le régime moteur descend beaucoup trop faisant ainsi perdre bien du temps. De toute façon, ceux qui désirent s’amuser à faire descendre les temps opteront pour le 2,0 turbo de 193 chevaux et 206 livres-pied de couple. Les accélérations et les reprises en bénéficient royalement ! On retrouve toujours la CVT mais la manuelle compte six rapports. Souhaitons qu’un jour, Mercedes importe le moteur 2,0 litres diesel présentement offert en Europe.

Pour la route, pas pour la piste

Le Classe B ne peut prétendre à la sportivité même si son comportement routier est très honnête. En courbe serrée, la caisse penche passablement et on détecte un certain roulis. Mais la voiture s’accroche dignement au bitume, grâce aux lois de la physique ou aux nombreuses aides électroniques à la conduite. Les suspensions, MacPherson à l’avant et à essieu parabolique à l’arrière jouent un grand rôle, autant au niveau dynamique qu’au niveau du confort. La direction n’est pas un modèle de précision mais on a déjà vu pire tandis que les freins, quatre disques, font correctement leur boulot, mais perdent leur motivation lorsqu’on tente de jouer les Villeneuve. En fait, la Classe B est plus du genre autoroute, et il faut souvent jeter un coup d’œil à l’indicateur de vitesse pour ne pas dépasser outre mesure les limites.

Lorsqu’on prend la Classe B pour ce qu’elle est, une minifourgonnette (un Compact Sports Tourer selon la définition de Mercedes !), on ne peut pas être déçu. Certes, on peut trouver à redire sur certains accessoires manquants à la dotation de base (des essuie-glace intermittents et à vitesse variable, par exemple) et, surtout, sur le prix de certaines options. Mais, entre vous et moi, la Classe B de Mercedes-Benz est une aubaine. Son rapport qualité/prix/sécurité est dur à battre ! Bref, un couteau suisse à la mode germanique !

feu vert

Niveau de sécurité élevé
Espace de chargement impressionnant
Habitacle convivial
Prix étudié
Comportement routier très correct

feu rouge

Très peu sportive
Moteur 2,0 litres peu performant
Version de base peu équipée
Prix de certaines options assomant

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