Subaru Tribeca, bel effort, mais…

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2010

Subaru est un constructeur automobile qui ne fait rien comme les autres. À preuve, les silhouettes plutôt différentes et l'utilisation de ce fameux moteur à cylindres à plat qui est sa signature technologique. Lorsque le Tribeca a été lancé en 2005, Subaru tentait de profiter de la notoriété des véhicules multifonctions rendus populaires par Mercedes-Benz entre autres et par la plupart des constructeurs américains. On peut toutefois s'interroger sur la pertinence d'utiliser le nom d'un quartier de la ville de New York (Tribeca) pour dénommer ce véhicule.

Mais comme je viens de le mentionner, Subaru ne fait rien comme les autres ! Il faut se remémorer que lors de son lancement, le Tribeca était affublé d'une grille de calandre fort controversée qui s'inspirait de près ou de loin de celle des Alfa Romeo. Ce museau pour le moins excentrique était l'œuvre du designer en chef qui avait jadis travaillé chez ce constructeur italien. Heureusement, on s'est débarrassé de ce styliste en mal d'imagination et la grille de calandre a dorénavant quelque chose de plus conformiste.

De l'audace, mais…

Les stylistes assignés à l'élaboration de ce véhicule étaient dans un esprit d'innovation. En effet, la silhouette et surtout la partie arrière ne ressemblaient et ne ressemblent toujours pas à aucune des Subaru sur le marché. Je dois admettre que je trouve ce véhicule multifonction élégant et les retouches apportées à sa carrosserie en 2008 ont contribué à consolider cette image d'élégance. Lors de son lancement, le tableau de bord était le point central du Tribeca en fait de design : la console placée entre les deux sièges baquets avant se poursuit sur la planche de bord en effectuant un débordement à gauche et à droite afin d'envelopper littéralement les occupants, mais cela empiète sur l'espace réservé aux jambes... Au milieu de cette planche de bord, on retrouve un écran d'affichage qui surplombe les commandes audio et celles de la climatisation. Le volant avec son moyeu central passablement large ne ressemble à aucun autre dans la famille Subaru. Cet aménagement est fort apprécié et a mérité plusieurs critiques très positives. S'il est vrai que la présentation était futuriste il y a cinq ans, à présent, elle commence à prendre de l'âge. Autre détail, le coffre à gants est positionné très bas et lorsqu'on l'ouvre, le passager reçoit le couvercle sur les jambes...

Si la plupart des produits de cette marque sont reconnus pour la qualité de leurs matériaux, cette fois-ci, on semble avoir opté pour des matériaux de moins bonne qualité. C'est du moins notre perception même si plusieurs autres publications ont vanté les mérites de la finition et des matériaux.

Le Tribeca accorde sept places, mais la banquette arrière est d'un confort moyen tandis que la troisième rangée de sièges est, comme c'est le cas sur la majorité des véhicules sept places, réservée à des personnes de petite taille ou mieux encore, à des enfants. D’ailleurs, elle est plus ou moins utile car une fois déployée, elle vient empiéter dans le coffre à bagages.

Puissance correcte, consommation élevée

Les gens qui s'intéressent aux véhicules de Subaru ne font pas grand état de la silhouette. Pour eux, ce sont surtout la robustesse de la mécanique, la très efficace transmission intégrale et une qualité d'assemblage supérieure à la moyenne de la catégorie qui les préoccupent. Bien que le Tribeca renie les crédos de la compagnie en matière de design, il respecte toutes les autres caractéristiques de la marque.

Comme il est possible que les propriétaires de ce modèle aient à remorquer une petite roulotte, et compte tenu des dimensions et du poids du véhicule, il était essentiel d'utiliser un moteur six cylindres. Ce moteur de type boxer avec cylindres à plat est d’une cylindrée de 3,6 litres et produit 256 chevaux. Il est couplé à une transmission automatique à cinq rapports avec le mode manuel de passage des vitesses. Au début, cette transmission était fort hésitante tandis que le moteur semblait manquer de punch. Lorsqu'on a amélioré le Tribeca, en 2008, les ingénieurs en ont profité pour optimiser le rendement du moteur et s'assurer que la transmission ne bafouille plus. C'est réussi dans l'ensemble, mais la transmission semble demeurer accrochée aux deux premiers rapports trop longtemps. C’est une astuce d'ingénieurs afin d'assurer des accélérations initiales plus musclées.

Si ce moteur affiche un rendement adéquat lorsque le véhicule est assez peu chargé, il a plus de difficultés à vaincre l’inertie avec six personnes à bord et leurs bagages. À ce moment, il peine à la tâche et les accélérations en sont pénalisées. Et bien entendu, puisque ce moteur travaille presque toujours fort, sa consommation est relativement élevée avec une moyenne de plus de 14 litres aux 100 km.

Sur une note un peu plus positive, le comportement routier est sans surprise, avec une direction qui assure un bon feedback, un bon contrôle du roulis de la caisse et une agilité surprenante compte tenu des dimensions de la voiture. Il faut également souligner que la suspension garantit un confort acceptable sans pour autant nuire à la tenue de route.

Avec l'arrivée, l’an dernier, d'une Forester requinquée, le Tribeca a de plus en plus de difficultés à se faire justice. D'autant plus que son prix assez élevé le met en concurrence avec les nouvelles venues germaniques que sont les Audi Q5, BMW X3 et Mercedes-Benz GLK, sans oublier la nouvelle Toyota Venza. Il n'est donc pas surprenant d'en rencontrer assez peu sur nos routes. Ce qui est dommage, car cette Subaru possède plusieurs éléments qui lui sont propres et qui méritent notre attention. D'autant plus que la fiabilité anticipée de ce véhicule est jugée bonne, tout comme sa cote de sécurité.

Feu vert

Mécanique fiable
Rouage intégral efficace
Design moderne
Suspension confortable
Cote de sécurité élevée

Feu rouge

Consommation perfectible
Puissance du moteur un peu juste
Places arrière moyennes
Prix de vente élevé
Modèle peu répandu

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