Maybach 57S/57/62, une voiture « Spezial »

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Cette année, la gamme Maybach s’enrichit d’un nouveau modèle, la 57S. Cette version a été ajoutée à la famille de grosses berlines parce que plusieurs propriétaires qui conduisent leur Maybach ont manifesté le désir de rouler au volant d’une voiture plus performante et plus sportive. Vous avez bien lu, plus sportive. Une Maybach sportive ! C’est l’oxymoron de la décennie. Mais pour contourner quelque peu la situation et surtout pour ne pas devoir accoler  l’épithète « Sport » à une berline de deux tonnes et demie, le « S » de la 57 S signifie « Spezial ».

Et cette voiture est spéciale en raison de la puissance de son moteur et d’une suspension raffermie. Et vous l’avez devinez, si vous ne le saviez pas auparavant, le modèle 57 chez Maybach est celui qui est le plus court et qui se prêtait le mieux à cette musculation mécanique. Et pour terminer mon explication, la 62 est la voiture la plus longue, la plus lourde mais pas nécessairement la plus puissante des deux. Le muscle, c’est l’affaire de la « Spezial ».

Cinq secondes !

Cinq secondes ! C’est le temps que met la 57S pour atteindre 100 km/h départ arrêté. C’est impressionnant, mais quand on sait que la voiture pèse 2 780 kg, ça l’est encore plus. Vous voulez doubler, le 80-120 km/h est bouclé en 3,2 secondes dixit Maybach. Et cette vélocité n’est pas le fruit du hasard, mais une simple application des lois de la physique impliquant une masse et la puissance nécessaire pour la déplacer. Pour ce faire, les ingénieurs de AMG ont concocté une version encore plus musclée du moteur V12 dont la cylindrée a été portée à 6 litres et la puissance à 612 chevaux. Ce moteur est assemblé à la main chez AMG et comprend plusieurs nouvelles pièces réalisées dans des alliages fort exotiques. Il est presque accessoire de le mentionner, mais la consommation annoncée par le constructeur est de 16,4 litres aux 100 km. Ce qui signifie sans doute qu’elle est plus près de 20 litres aux 100 km en conduite normale. C’est-à-dire lorsque le conducteur ne peut résister à la tentation de solliciter toute cette cavalerie de manière un peu plus sportive.

Et pour répondre aux demandes de la clientèle, la suspension a été raffermie. Les ingénieurs ont donc utilisé des barres antiroulis plus grosses, modifié la programmation du système de suspension adaptative ADS II et fait appel à des jantes spéciales de 20 pouces garnies de pneus Michelin Pilot Sport. Résultat : la voiture est plus stable dans les virages, s’accroche davantage et freine mieux. Je n’ai pas eu le privilège de conduire une « S », mais un confrère américain de chez Road & Track m’a résumé son expérience en ces termes : « Ça donne les mêmes sensations que de conduire un camion Freightliner de course sur un circuit routier. C’est gros en diable mais ça accroche. »

Malgré son caractère relativement plus pointu, la 57S peut être commandée avec encore plus de choix d’options et de personnalisations que les versions « ordinaires » que sont les 57 et 62. Et si vous voulez passer pour une personne branchée lors de l’achat de votre prochaine 57S, sachez que la couleur « noir laque de piano » est la rage par les temps qui courent !

Le menu fretin !

Après la « Spezial », les modèles ordinaires de la 57 et de la 62 passent pour du menu fretin ou presque. J’admets que c’est un peu exagéré quand le prix de base de la 57 la plus économique est tout près de 400 000 $ canadiens. Et si cela peut vous influencer, le prix des Maybach est toujours affiché en dollars américains, une devise qui est la référence mondiale et puisque notre dollar ne se comporte pas trop mal face aux billets verts de Washington, cela permettra peut-être d’amortir le choc et les coûts.

Mais je ne crois pas que cela fasse grande différence pour les vrais acheteurs de ces voitures. Pour eux, plus c’est cher, meilleur c’est. Donc pas question de prix réduits. Mais revenons à nos deux belles germaniques qui sont toutes deux propulsées par un gros moteur V12 biturbo de 5,5 litres dont la puissance est de 550 chevaux. Ce qui est tout de même impressionnant même si la 57 S en propose 62 de plus. Curieusement, pour une marque qui se pique d’être à l’avant-scène de la technologie, toutes les Maybach sont livrées avec une boîte automatique à cinq rapports. Ce qui est plutôt embêtant compte tenu du prix. La nouvelle Mercedes-Benz de Classe S est dotée d’une boîte à sept rapports, tandis que la Lexus LS 460 a une transmission à huit rapports en plus de se stationner quasiment toute seule !

J’ai eu l’occasion de piloter une 62 et je dois avouer que ce qui m’a le plus intimidé, c’était la crainte de me faire rentrer dedans. Le comportement routier est correct, d’autant plus que je ne crois pas que les propriétaires de Maybach se la procurent pour participer à des gymkhanas, mais le prix demandé n’est pas pour l’expérience derrière le volant. L’acheteur éventuel sera davantage attiré par le prestige de la marque et surtout par la possibilité de personnaliser son gros bateau au maximum que ce soit en fait de couleur, de catégorie de cuir, d’accessoires électroniques ou autres joujoux du même genre.  Et tout récemment, une enquête a démontré que la marque Maybach était la plus prestigieuse de toutes dans les domaines des produits de luxe, tous secteurs confondus. Et pour bon nombre de milliardaires, c’est la principale raison pour s’en procurer une...

feu vert

Performances élevées
Luxe à gogo
Exclusivité garantie
Habitabilité
Possibilité d’individualisation

feu rouge

Boîte automatique 5 rapports
Silhouette quelconque
Prix indécent
Agrément de conduite mitigé
Consommation pour riches

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