Jaguar Land Rover annonce 4 500 suppressions d’emplois

PARIS | Les constructeurs Ford et Jaguar ont annoncé jeudi des milliers de suppressions d’emplois en Europe afin d’améliorer leur rentabilité et faire face à un marché automobile mondial de plus en plus difficile.

Jaguar Land Rover, propriété de l’indien Tata Motors, va supprimer 4500 emplois, essentiellement au Royaume-Uni, dans le cadre d’un vaste plan d’économies de 2,5 milliards de livres. Le groupe emploie dans ce pays plus de 95% de ses 44 000 salariés.

Le constructeur de voitures haut de gamme explique mener cette restructuration pour améliorer sa rentabilité afin d’investir davantage dans les voitures électriques. Il espère ainsi que tous ses nouveaux modèles seront électriques ou hybrides à partir de 2020.

En 2018, ses ventes mondiales ont reculé de 4,6% à près de 593 000 véhicules, avec une chute de 21,6% en Chine, un de ses importants débouchés qui souffre du ralentissement économique et des tensions commerciales avec les États-Unis.

Le Royaume-Uni pourrait être aussi durement touché par les projets de Ford qui n’a pas divulgué de chiffres, ni cité de pays particulier pour ses projets de restructuration à l’échelle européenne.

Le deuxième constructeur américain « a pour objectif de réduire ses coûts de main-d’œuvre, autant que possible, à travers des départs volontaires en Europe », a-t-il annoncé jeudi, évoquant « des milliers » de postes supprimés.

Ford fait travailler environ 53 000 personnes en Europe et son patron pour la région, Steven Armstrong, a reconnu que les coupes représenteraient « un nombre significatif » d’emplois, lors d’une conférence téléphonique.

Ces plans d’économie étaient certes attendus, mais ils confirment la pression qui s’exerce actuellement sur les fabricants de voitures, confrontés à la baisse des ventes en Chine, le premier marché mondial, mais aussi à la stagnation des marchés européen et américain après des années de hausse.

Les constructeurs doivent en outre gérer la chute des motorisations diesel et investir des milliards d’euros dans l’électrification de leurs gammes et les véhicules autonomes.

Interrogé sur de possibles fermetures d’usines, en plus de celle déjà annoncée à Blanquefort qui emploie 850 personnes dans le sud-ouest de la France, M. Armstrong n’a rien exclu, soulignant que les détails du plan ne seraient pas dévoilés avant la conclusion des discussions avec les partenaires sociaux.

Déclin européen de Ford

Outre la fermeture de Blanquefort, Ford a déjà engagé des discussions en Allemagne pour arrêter la production de ses monospaces C-Max et Grand C-Max dans son usine de Saarlouis, près de la frontière française. Il s’agirait d’y supprimer environ 1600 postes sur 6200.

Ford examine aussi « plusieurs options de restructuration de sa co-entreprise Ford Sollers en Russie » et « une décision est attendue au deuxième trimestre ».

Mais le constructeur possède de nombreux autres sites, comme celui de Dagenham au Royaume-Uni, particulièrement menacé car il fabrique des moteurs diesel, technologie désormais décriée pour ses rejets polluants et dont les ventes sont en chute constante.

Ford emploie aussi des milliers de personnes sur les sites d’assemblage de Cologne (Allemagne) et Valence (Espagne), notamment.

La marque à l’ovale bleu subit un lent déclin en Europe. En une vingtaine d’années, la part de marché du constructeur de la citadine Corsa a presque été divisée par deux dans l’Union européenne, passant de près de 11% des ventes en 2000 à 6,4% l’an dernier.

Sa rentabilité opérationnelle dans la région a atteint 3,9% au premier semestre de 2018, soit l’une des plus faibles de l’industrie, selon le Center Automotive Research (CAR), basé en Allemagne. Ford a annoncé jeudi vouloir atteindre 6%, sans donner d’échéance.

Le groupe a annoncé qu’il allait se diviser en trois grands pôles d’activité : les véhicules utilitaires, les voitures particulières et les véhicules d’importation.

M. Armstrong a expliqué que cette nouvelle organisation devait permettre « des approches plus spécifiques de ces différents marchés » pour mieux répondre aux besoins de clientèles diverses.

Ford va désormais mettre l’accent sur les SUV (4x4 de loisirs), un segment en plein boom qui représente plus d’un tiers des ventes en Europe, après s’être trop longtemps concentré sur les monospaces qui ne cessent de décliner.

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