Mitsubishi Galant, il est où, le défilé ?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2010

Quand j’étais jeune, il y a de plus en plus longtemps de ça, les professeurs nous disaient souvent de ne pas seulement regarder le défilé. Il fallait ÊTRE dans le défilé. Et mieux, être LE défilé. Au fil des années, la vie nous apprend qu’on ne peut pas être de tous les défilés. Mitsubishi a choisi le sien lorsqu’il a dévoilé la Lancer, il y a deux ans. Aujourd’hui, la Lancer fait partie de celles qui ouvrent la marche. Quant à la Mitsubishi Galant, une berline intermédiaire, elle a vaguement entendu parler d’un défilé, quelque part…

La Galant est, avec l’Endeavor, la voiture la moins publicisée de Mitsubishi. Probablement parce que même avec beaucoup de publicité, elle ne se vendrait guère davantage. Elle représente la vieille garde de Mitsubishi et fait figure de parent pauvre comparée aux très modernes Lancer et Outlander. Elle doit aussi affronter une concurrence féroce de la part, entre autres, des Honda Accord, Toyota Camry, Chevrolet Malibu et Ford Fusion. Et ces voitures ne font pas de quartiers… Malgré tout, cela ne veut pas dire que la Galant soit dépourvue d’intérêt.
Tout d’abord, précisons que ses prix sont généralement très, très abordables, les concessionnaires étant prêts à bien des bassesses pour se départir de leurs modèles en stock. Mais là n’est pas sa seule qualité. Son habitacle est confortable et ses lignes, sans être des plus éblouissantes, ne sont pas laides du tout, surtout depuis le léger restylage de l’année passée. Remarquez que vous avez le droit de penser le contraire, c’est évidemment une question de goût ! Mais on ne peut nier que la garantie Mitsubishi est la meilleure de l’industrie.

Ordinaire

L’an dernier, l’essai d’une Galant Ralliart nous avait prouvé que le V6 de 3,8 litres, sans être un modèle de modernité, était sans doute le moteur le mieux adapté à la Galant. De plus, les suspensions de la Ralliart étant un peu plus fermes, la tenue de route s’en trouvait améliorée. Ça, c’était l’an passé. Mais il ne fallait pas être devin pour comprendre que la Galant n’allait pas durer éternellement.

Cette année, à notre grande surprise avouons-le, la Galant revient. Mais Mitsubishi la place déjà dans la voie de sortie. En effet, pour l’année 2010, l’intermédiaire n’est plus proposée qu’en version ES, soit le modèle de base de l’an dernier. Exit les GT et Ralliart, ce qui est, dans un sens, une décision logique de Mitsubishi. Dans le contexte actuel, il faut privilégier les plus petits moteurs. De toutes façons, le quatre cylindres de 2,4 litres fait un travail honorable et sa consommation d’essence s’avère très retenue. Et les 150 kilos de moins qu’il affiche par rapport à une ex-Ralliart ont un effet bénéfique sur le comportement routier.

De plus, le V6 ne consommait que de l’essence super, ce qui fait qu’on le regrettera encore moins! Le quatre cylindres est marié à une transmission automatique à quatre rapports qui fonctionne sans anicroches. Si la direction ne montre absolument, mais alors là absolument aucune sportivité, ce sont davantage les freins qui déçoivent. Ils n’ont pas de mordant, les distances d’arrêt n’ont rien pour s’exciter et l’ABS est l’un des moins discrets qu’il m’ait été donné d’essayer depuis les 48 dernières années. En outre, le rayon de braquage n’est pas des plus serviables et sans doute qu’une locomotive tourne plus rapidement!

Le confort en premier

Dans l’habitacle, le confort est de rigueur. Les sièges, très plats, supportent peu en virage mais ils sont confortables, même sur une longue distance. Les sièges arrière aussi sont douillets mais la ceinture de caisse élevé et leur assise basse donne l’impression d’être assis au fond d’une mine à ciel ouvert. Au moins, l’espace ne fait pas défaut. Peu importe où on est assis, l’insonorisation est déficiente. Parmi les récriminations, soulignons le fait que les buses de ventilation ne se ferment pas complètement. Il devient agaçant à la longue d’avoir toujours un filet d’air frais sur les bras. Au niveau du design, il y a bien peu à redire. Les boutons sont suffisamment gros pour être manipulés avec des gants et les principes de base de l’ergonomie sont respectés. Sur le dessus du tableau de bord, on aperçoit un appendice bien peu esthétique qui porte un écran divulguant des informations diverses.  Auparavant, il avait au moins une utilité, soit d’héberger le système GPS de la Ralliart.

Les Galant essayées récemment affichaient un niveau de finition beaucoup plus relevé qu’une autre que nous avions eue il y a quelques années, et ce, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. On est tout de même loin du raffinement d’une Toyota Camry, par exemple. Une chose qui n’a pas changé : le coffre dont l’ouverture est très petite et le seuil trop élevé. De plus, les dossiers des sièges arrière ne s’abaissent pas et on retrouve seulement une trappe à skis. À noter qu’il y a quelques années, la Galant s’était classée au sommet de la liste des voitures résistant le mieux aux impacts frontaux et latéraux lors de tests menés par la très sérieuse Insurance Institute for Highway Safety (IIHS) américaine. La Galant possède six coussins gonflables et le contrôle de la stabilité est désormais offert en équipement standard.

La Mitsubishi Galant n’est pas une mauvaise voiture. C’est juste que dans le contexte actuel, elle ne fait pas le poids. D’ailleurs, seulement 150 unités seront offertes sur le marché de détail canadien. Il est plus que temps que Mitsubishi fasse avec la Galant ce qu’il a fait avec la Lancer. Alors là, la Galant pourrait au moins faire partie du défilé et, qui sait, en être un jour le leader.

Feu vert

Style intéressant
Habitacle confortable
Garantie superlative
Prix généralement très abordables
Performances acceptables

Feu rouge

Essence super seulement (3,8 litres)
Direction gelée
Valeur de revente déprimante
Dénomination Ralliart usurpée
Coffre mal foutu

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