Honda Civic, une chance qu'on s'aime

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2010

Évidemment, ce vers tiré de la bouche de Jean-Pierre Ferland illustre d’abord l’amour que se portent deux personnes l’une envers l’autre. Mais il s’applique également très bien à la relation qu’ont ou qu’ont eu des dizaines de milliers de Canadiens avec la petite Honda Civic. Plusieurs Ontariens lui vouent bien sûr un amour inconditionnel parce qu’elle leur permet de gagner leur vie en la fabriquant, alors que d’autres la côtoient quotidiennement en se faisant servir toujours avec grande fidélité.

Aujourd’hui, peu de voitures peuvent se vanter d’être autant appréciées par la clientèle qu’elles desservent. Non seulement on voue à la Civic un amour inconditionnel depuis maintenant trente-huit ans, mais elle continue année après année de se mériter le titre de voiture la plus vendue au Canada. Si ça, ce n’est pas une preuve d’appréciation, je me demande bien de quoi il s’agit!

Évidemment, ce genre de notoriété ne s’acquiert pas en claquant des doigts. Non seulement faut-il continuer de séduire la clientèle au fil des ans, en s’adaptant à ses goûts et besoins, mais il faut aussi perpétuer ce gage de qualité et de fiabilité que bien des rivales ont hélas négligé.

De 17 à 77… voire 87 ans!

La Civic est appréciée d’un vaste public parce qu’elle rejoint plusieurs catégories d’acheteurs. Qu’il s’agisse d’une mère ou d’un père de famille, d’un jeune sportif, d’une jolie cégépienne, d’un retraité ou d’un environnementaliste, tout le monde y trouve son compte et ce, malgré l’absence d’une version à hayon qui, dans la plupart des cas, est proposée chez la concurrence.

Évidemment, ce sont les versions « classiques » de la Civic qui rejoignent le plus grand nombre d’acheteurs. Les versions DX-G, Sport et LX sont les plus prisées, offrant un équipement passablement complet à prix raisonnable. Que l’on opte pour le coupé ou la berline, le choix des versions est aussi généreux. Seule l’hybride ne se décline pas en coupé, question de logique, tout simplement.

La Civic propose à bord un environnement vaste et finement étudié, lequel permet d’accueillir cinq adultes en tout confort. L’absence de cette traditionnelle bosse de plancher à l’arrière est fort appréciée au même titre que le dégagement proposé à tous les niveaux autour du conducteur. On se demande même comment il est possible d’offrir un habitacle aussi spacieux dans une si petite voiture. Après quatre ans d’existence, cette huitième génération de la Civic est toujours critiquée pour sa planche de bord à deux niveaux, inesthétique au goût de certains. Cependant, personne ne semble bouder la voiture pour cet élément, qui demeure tout de même un exemple d’ergonomie.

Pour faire plaisir aux adeptes de la marque, je ne passerai pas sous silence la qualité d’assemblage et de finition qui réside à bord de la Civic, ainsi que la qualité des matériaux. Toutefois, de la mince tôlerie de la carrosserie résulte un bruit disgracieux provenant des panneaux, entendu à la fermeture des portières.

La Civic récolte aussi des fleurs pour ses performances en matière de puissance et de consommation d’essence. Le petit quatre cylindres de 1,8 litre est effectivement souple et nerveux, et se livre à des performances étonnantes. Vous obtiendrez avec ce moteur des prestations aussi, voire plus impressionnantes qu’avec des moteurs concurrents de plus grosse cylindrée et offrant 15 chevaux supplémentaires. Il faut bien sûr attribuer du crédit aux boîtes manuelles et automatiques, très efficaces, mais la technologie offerte avec cette mécanique demeure la clé. Voilà ce qui explique également la très faible consommation de la Civic, oscillant entre 7 et 8 litres aux 100 kilomètres, selon les conditions.

Quant à la version Si, son moteur 2,0 litres et sa boîte à six rapports lui permettent de déployer des performances extrêmement impressionnantes et par le fait même, une grande force de caractère. Certes, le manque de couple agace, mais les amateurs peuvent en revanche faire chanter le moteur à des régimes presque normalement réservés à des motocyclettes, tout en faisant émaner une superbe musique du pot d’échappement.

Outre la version Si qui propose une conduite plus sportive, la Civic se veut une compacte très confortable. Avec elle, les longs trajets ne sont pas des corvées, et l’on s’étonne du confort des sièges. Agile et maniable, elle se prête aussi bien aux autoroutes qu’aux petites routes sinueuses, en passant par les milieux urbains. Son seul petit défaut : une insonorisation inférieure à la moyenne.

Hybride de collection?

Quant à l’hybride, elle risque cette année de devenir une pièce de collection, tant les exemplaires se feront rares. Car avec l’arrivée de l’Insight, moins chère, il est clair que les ventes de ce modèle fléchiront. Honda pense en vendre un millier en 2009, mais ce chiffre me semble beaucoup trop optimiste. Mais bon, on ne parle ici que de 3 ou 4% des ventes de Civic. Toutes les autres auront le même succès. Un succès mérité, soyez-en certains.

Feux verts

Faible consommation d’essence
Fiabilité légendaire
Aptitudes routières honorables
Qualité de construction indéniable
Habitabilité étonnante

Feux rouges

Insonorisation décevante
Prix légèrement au-dessus de la moyenne
Équipement plus ou moins généreux
Pas de cinq portes (façon Matrix ou Mazda3)
Version hybride en fort déclin

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