Mercedes-Benz SLK, convertie en sportive

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

Après avoir roulé sa bosse pendant 8 ans, le petit coupé roadster de Mercedes-Benz, le SLK, a fait peau neuve l’an dernier. Pour compléter les brèves impressions de conduite recueillies lors de son lancement dans les Baléares, je me suis assuré d’en faire un essai plus approfondi sur nos très chères routes québécoises. Plus long et plus large, le modèle a changé de physionomie et d’appellation numérique. Côté look, le SLK 2006 adopte un air de famille, de grande famille. En effet, il ressemble à la super spectaculaire SLR McLaren, la Mercedes la plus chère, la plus rapide et la plus exclusive. Personne ne s’en plaindra étant donné que le coup d’œil fait recette.

À part son nouveau costume, le roadster SLK se fait cadeau d’un moteur V6 tout neuf de 3,5 litres et 268 chevaux qui, combiné à la nouvelle boîte manuelle à 6 rapports, offre des performances dignes d’une Porsche Boxster S. Et le confort général de la voiture est très supérieur à celui de sa rivale allemande. Plus agile qu’avant et bonifiée par le guidage nettement plus précis de sa boîte de vitesses manuelle, la voiture est un charme à conduire sur de petites routes en lacets. Pour l’année modèle 2006, Mercedes propose une version moins chère de la SLK, la 280, curieusement pourvue d’un V6 3 litres de 228 chevaux. À un prix de 59 950 $, elle vous permettra d’économiser 5 450 $… pour payer vos factures d’essence.

Mais, ne mettons pas la charrue avant les bœufs et voyons un peu ce que la dernière SLK a à offrir par rapport au modèle de première génération.

MÊME LE TOIT EST PLUS RAPIDE!

Quand Christophe Horn, le responsable de la mise au point, a présenté son nouveau-né à la presse, au musée Palau de Palma de Majorque, il a souligné que l’on avait tenu compte des critiques adressées à l’ancienne SLK. On a notamment agrandi le coffre de 63 litres et réduit à 22 secondes le temps nécessaire pour abaisser ou remonter le toit. À ce propos, l’espace pour les bagages est toujours très mesuré lorsque le toit rigide s’y est réfugié, et celui-ci était à l’origine de craquements lors de mon second essai réalisé par temps plutôt froid. Ce couvre-chef, rappelons-le, permet au cabriolet SLK de retrouver toute l’étanchéité d’un coupé grâce à un toit métallique qui disparaît dans le coffre au simple toucher d’un bouton. Comme pour la plupart de ses modèles, Mercedes a fait passer la SLK dans les ateliers d’AMG où on l’a notamment armé d’un V8 de 360 chevaux. Sauf qu’avec le V6 précité, j’ai mesuré un 0-100 km/h en 5,6 secondes. Assez vite merci, selon moi. Même avec l’automatique à 7 vitesses (sic), les palettes sous le volant autorisent des changements de rapports aussi vifs qu’une boîte séquentielle robotisée sans incidence fâcheuse sur les performances. Par contre, le comportement de cette version est davantage axé sur le confort et elle est carrément moins sportive. La direction par exemple n’a pas la précision tranchante que l’on souhaiterait tout en étant un peu détachée de l’état du revêtement.

Plusieurs diront que le moteur est trop doux pour s’associer à une voiture de sport ou que la suspension est trop souple mais il reste que l’agrément de conduite est bien présent. Néanmoins, on aura avantage à miser sur une SLK manuelle pour une conduite sportive engagée. Autrement, la voiture accuse son poids et la tendance au sous-virage est plus marquée.

LA SAISON DES CABRIOS PROLONGÉE.

Mercedes a aussi mis au point une peinture antiégratignures mais l’innovation la plus appréciée toutefois est ce que l’on appelle le Air Scarf ou, si vous aimez mieux, le foulard invisible. Cet accessoire, anodin en soit, pourrait bien révolutionner le monde des cabriolets. Il consiste en un aérateur logé dans l’appuie-tête au niveau du cou. Par temps frais, l’aérateur souffle de l’air chaud au conducteur et à son passager avec pour conséquence que l’on peut rouler à ciel ouvert et prolonger de plusieurs semaines la saison des cabriolets. J’ai eu l’occasion d’en vérifier l’efficacité par une soirée fraîche et le résultat est très convaincant. On peut même dire que la saison des cabriolets s’en trouve prolongée d’un bon trois semaines dans les deux sens (printemps-automne). Génial… rien de moins ! D’ailleurs, tout le système de climatisation est d’une efficacité remarquable, y compris le « chauffe-foufounes ». Là où ce modèle fait défaut à son image sportive, c’est du côté de l’instrumentation qui se limite au compte-tours (qui enchâsse la jauge à essence) et à l’indicateur de vitesse. Les autres données se terrent dans les entrailles d’un centre de données aussi récalcitrant que les autres à fournir des informations convivialement.

On n’a jamais pu porter un jugement critique sur la finition d’une Mercedes et cela ne commencera pas avec celle-ci qui semble construite avec grand soin. La visibilité plutôt moche de la première version de la SLK ne fait plus partie des reproches à faire à la nouvelle. Les sièges ne sont pas parfaits (à mon goût) pour de longues randonnées mais plusieurs s’en accommoderont facilement.

Le coupé-roadster SLK de Mercedes avait été distancé par ses concurrents depuis quelques années mais, dans sa dernière version, il se repositionne tout en haut de l’échelle dans la catégorie des voitures qui font plaisir. Il n’y a pas de meilleure recette pour revivre vos 20 ans.

Feu vert

Agrément de conduite en hausse
Toit dur au point
Confort d’une GT
V6 3,5 litres très performant
Chauffe-cou génial

Feu rouge

Adieu aux bagages
Direction détachée de la route
Bruits de caisse en hiver
Faible instrumentation

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