Audi Q5, un nouveau venu qui dérange

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2010

Chez Audi, on ne semble pas se laisser influencer par la concurrence. Alors que les véhicules multifonctions de format intermédiaire connaissaient beaucoup de popularité, la marque se concentrait au dévoilement du Q7, un multifonction pleine grandeur. Mais tout vient à point à qui sait attendre et le Q5 a fait son entrée sur le marché canadien au printemps 2009. Et comme ce fut le cas avec le Q7, l'arrivée du modèle junior a attiré bien des acheteurs.

Il est difficile de mettre le doigt sur la principale cause des succès de cette marque, mais tandis que la concurrence se débat avec des bilans déficitaires et des ventes en retrait, Audi tient le cap et continue de progresser. L'introduction cette année du Q5 aux dimensions correctes et de prix plus abordable devrait permettre aux concessionnaires de la marque de continuer d'avoir un trafic important dans leurs salles de démonstration.

Le style branché

Le Q7 s'est démarqué de la concurrence grâce à une silhouette vraiment unique qui lui donne un air de costaud. Son équilibre général lui confère beaucoup d'attrait.

Une fois encore, la grille de calandre du Q5 sert de point d'ancrage aux lignes de point de fuite qui s'élancent vers l'arrière pour créer une apparence dynamique qui compense les dimensions de la caisse. Le hayon arrière est incliné vers l'avant, ce qui accentue le caractère sportif de la silhouette, mais enlève quelques centimètres cubes de capacité de logement dans la soute à bagages.

On peut trouver cette approche esthétique élégante ou pas, mais l'unanimité se fait au chapitre de l'habitacle et du tableau de bord. Comme c'est le cas pour toutes les Audi, les matériaux sont de première qualité, l'agencement des couleurs est exemplaire, la texture des plastiques juste ce qu'il faut et la finition impeccable.
Mais une belle présentation ne sert à rien si les commandes sont mal placées, peu agréables à utiliser et confuses. Au risque de se répéter, le Q5 mérite aussi de bonnes notes à ce chapitre. Bien installé dans un siège confortable et bénéficiant d'une bonne position de conduite, le conducteur fait face à l'indicateur de vitesse à droite et au compte-tours à gauche tandis qu'un centre d'information est logé entre les deux. Grâce à des boutons de commande placés dans les branches du volant, on peut régler certains éléments du système audio et l'ordinateur de bord.

Si les essayeurs sont unanimes pour vanter l'harmonie et l'équilibre de l'habitacle, ils le sont également pour critiquer  le système de commande MMI géré par un bouton situé sur la console qui permet de régler la climatisation, le système audio et le navigateur GPS pour ne nommer que les fonctions les plus importantes. Mais cette commande universelle n'est pas tellement intuitive et il faut un certain temps pour s'y habituer et la maîtriser. Avis aux personnes qui ont la mèche courte, cette commande risque de vous mette en froid avec le Seigneur !

Toujours dans l'habitacle, les sièges avant sont confortables et apportent un très bon support latéral. Par ailleurs, la banquette arrière est en mesure d'accueillir deux adultes sans que ceux-ci se plaignent de manquer d'espace ou de ne pas être à l’aise. Contrairement au Q7, ce modèle ne peut recevoir que cinq occupants et je devrais dire quatre car la partie centrale du siège arrière est assez peu confortable en raison de l'accoudoir central qui fait une bosse.

Un bel équilibre

Pour être en mesure d'affronter de grosses pointures comme la Mercedes-Benz GLK et le BMW X3 ou encore le Volkswagen Tiguan, le Q5 soit doit pouvoir se démarquer concernant l'agrément de conduite, la tenue de route et même les performances. Pour ce faire, les ingénieurs d'Ingolstadt avaient beau jeu puisqu'ils pouvaient utiliser la plate-forme du Q7 et la modifier pour les besoins de la cause. Et comme cette dernière tire ses origines de celles de la Porsche Cayenne et de la Volkswagen Touareg, on avait des éléments pas trop mal pour débuter. Et mieux encore, Audi utilise depuis quelques années un moteur V6 de 3,2 litres qui est performant et qui s'intègre bien avec la boîte automatique à six rapports, la seule offerte. Cela aurait été encore mieux si on avait pu bénéficier de la transmission à embrayage double mise au point par Audi, mais c'est quand même correct. Comme il se doit, le Q5 est également livré avec le rouage intégral quattro dont la présentation n'est plus à faire. Il est vrai que le Q5 ne propose pas de démultipliée ou de système de gestion électronique de conduite hors route, mais aucun concurrent ne l'offre sur notre marché. Par exemple, en Europe, la GLK de Mercedes-Benz est vendue avec le groupe d'équipement Off Road qui est fort impressionnant en fait d'efficacité, mais la direction de Daimler-Benz a jugé qu'il n'y avait pas suffisamment d'intérêts en Amérique. Ici, les acheteurs de cette catégorie de VUS se les procurent pour la polyvalence de la carrosserie, les avantages du rouage intégral et leur bonne tenue de route plus que pour aller jouer dans la boue.

Plus petit et plus léger que le Q7, le Q5 est également moins luxueux. Mais on n'est pas démuni pour autant puisque l'habitacle est quand même de catégorie supérieure tandis que le comportement routier est fort rassurant. Lors de la présentation de ce modèle au printemps 2008, la plupart des journalistes y assistant avaient le choix entre le nouveau Q7 à moteur turbodiesel ou le Q5 et son moteur V6 3,2 litres. Si ma mémoire ne me fait pas défaut, les gens étaient partagés entre ces deux modèles. D'une part, il y avait le Q5 avec son agilité et ses dimensions plus petites et d'autre part, le Q7 proposait plus de luxe, plus de confort, plus de gadgets et un moteur diesel offrant plus ou moins la même consommation de carburant.

Feu vert

Silhouette élégante
Groupe propulseur
Bonne tenue de route
Habitacle réussi
Dimensions raisonnables

Feu rouge

Absence de moteur diesel
Prix prohibitif
Fiabilité inconnue

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