BMW M2 2018 : juste avant la compétition

Points forts
  • Agrément de conduite incomparable
  • Gueule d’enfer
  • Conviviale au quotidien
  • Ne déprécie que peu
Points faibles
  • Coûts d’entretien (pneus, freins)
  • Choix de couleurs limité
  • Déteste l’hiver
Évaluation complète

Au moment d’écrire ces lignes, les concessionnaires BMW accueillent une version revampée de la M2, que l’on rebaptise M2 Competition. Légèrement recarrossée et mise à jour en matière d’équipement, elle se distingue surtout par une nouvelle mécanique, version assagie (à 405 ch) du six cylindres biturbo de la M4. Celui-ci promet des performances encore plus poussées que celles de l’édition 2018, laquelle lui concède 40 chevaux. Or, est-ce que cette dernière devient soudainement déclassée? Bien sûr que non!

En fait, la M2 lancée en 2016 a su ramener l’exceptionnelle sensation initiée avec la Série 1 M de 2011. Le plaisir d’un bolide compact, gonflé aux stéroïdes, entraîné pour les Olympiques, mais qui sait aussi se montrer docile et civilisé, le tout sans jouer les m’as-tu-vu. Pour moi, une authentique sportive comme il s’en fait trop peu. Et ne serait-ce que pour ça, il faut remercier BMW qui conserve à son catalogue une voiture de puriste.

Une voiture de puriste?

Oui. Un coupé. Pas une berline. Avec boîte manuelle, quoique l’automatique séquentielle soit aussi proposée. Et sans rouage intégral. Bref, tout ce qu’une RS 3, une AMG CLA 45, n’est pas. Cela n’enlève rien aux performances exaltantes que réalisent ces voitures, mais concernant le plaisir au volant, la concurrence n’arrive pas à la cheville de la M2. Voilà ce qui pour moi, définit une voiture s’adressant aux puristes. Moins pratique, moins tendance, mais qui ne fait pas de compromis.

Photo: Antoine Joubert

Et pourtant, prendre le volant de la M2 n’est pas un supplice. Bien sûr, elle n’offre pas la douceur d’une Série 7, mais en sélectionnant le mode Confort, elle sait se montrer relativement docile. Les sièges bien sculptés sont fermes, mais confortables, et la planche de bord est assurément plus ergonomique que celle de ses rivales, lesquelles intègrent des systèmes multimédia incompréhensibles. Et puis, hormis le fait qu’il faille se contorsionner pour se glisser derrière, on constate une fois installé que l’espace n’y est pas plus restreint qu’à l’arrière d’une CLA. Bref, la M2 est « vivable » au quotidien.

Le puriste ou l’amateur de voitures ne peut également qu’apprécier les touches esthétiques uniques de ce modèle, qui se traduisent par les sièges, l’instrumentation et les nombreuses applications de fibre de carbone à bord. Dehors, la gueule musclée de la M2 transmet avec une certaine retenue, sa force de caractère. À partir d’une ligne qui au départ, n’a rien de si exceptionnel, on parvient à créer ici un bolide visiblement athlétique, affichant une prestance et un caractère unique. Le carénage avant, les ailes élargies, les rétroviseurs stylisés et le pot d’échappement quadruple y sont pour quelque chose, tout comme ces immenses jantes de 19 pouces derrière lesquelles se cachent sans grande subtilité de gigantesques disques de frein perforés de 15,7 pouces de diamètre à l’avant, et de 15 pouces derrière.

Pour 2019, de nouvelles jantes magnifiques, de nouvelles montes pneumatiques de marque Michelin ainsi qu’un museau aux lignes plus acérées viennent renforcer encore davantage le caractère de la M2. Cela dit, un modèle 2018 ne fait aucunement pâle figure à ses côtés, comme en témoigne notre modèle d’essai, équipé de l’ensemble Black Shadow (habillage noir).

Photo: Antoine Joubert

De la piste à la route

Le mot d’ordre de la M2? Maniabilité. Voilà une voiture où l’équilibre des masses est quasi parfait (51/49), et qui transmet à son conducteur une sensation unique. La précision de la direction, le parfait étagement de la boîte, la force de traction du train arrière grâce au différentiel M et l’instantanéité de l’accélérateur permettent ainsi au conducteur de contrôler son bolide avec minutie et assiduité, pour toujours obtenir le meilleur des performances. Évidemment, la rigidité structurelle, l’endurance et la puissance des freins et l’extraordinaire plage de puissance du six cylindres y sont aussi pour quelque chose, mais il faut surtout retenir que cette voiture transmet au conducteur son savoir-faire avec brio. Puis, conséquemment, elle contribue à l’amélioration des compétences de ce dernier, qui apprend à faire corps avec elle.

Il va sans dire que pousser la machine à ses limites est un plaisir possible seulement sur certains circuits, mais il est également étonnant de constater à quel point cette voiture procure de belles sensations, même dans la circulation… et même sur nos routes! Pas besoin de faire révolutionner le moteur à haut régime pour tirer plaisir de la M2, qui n’affiche aucun délai à l’accélérateur, et qui malgré sa grande puissance, n’est pas agréable uniquement à vitesse illégale. Les différents modes de conduite sont d’ailleurs présents pour adapter le comportement de la voiture à la route ou la piste. Maintenant, il est clair que l’hiver n’est pas la saison favorite de la M2, chaussée de pneus de haute performance et encore une fois, dépourvue d’un rouage intégral.

2018 ou 2019

Vous serez évidemment chanceux si vous réussissez à mettre la main sur un modèle 2018, car ceux-ci se font rares. En revanche, cette option vous permettrait d’économiser quelque 6 000 $ par rapport au modèle M2 Competition 2019. Chose certaine, que vous optiez pour l’une ou l’autre de ces solutions, le plaisir au volant est garanti. Et si tel est le critère numéro un de votre liste, alors faites vite, puisque cet aspect appelé à disparaître ne semble plus faire partie des priorités des constructeurs automobiles.

D’accord, les voitures sont aujourd’hui plus performantes, plus rapides, plus endurantes. Mais à quoi bon obtenir toujours plus de performance si le plaisir n’y est pas? Voilà pourquoi la M2 demeure à mon sens l’une des meilleures sportives au monde.

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