Alfa Romeo Stelvio 2018 : se rebeller en toute conformité

Points forts
  • Design réussi
  • Tenue de route épatante
  • Moteur puissant et économique
Points faibles
  • Qualité des matérieux d'habitacle discutable
  • Un seul choix de moteur
  • Fiabilité à revoir
Évaluation complète

Si vous êtes à la recherche d’un véhicule utilitaire sport, c’est surement parce que vous avez des besoins bien précis en matière d’espace de chargement et d’habitacle. Des enfants, un chien, de l’équipement de plein air, peut-être? Il vous faut donc un véhicule pratique.

Mais vous avez aussi un autre besoin. Celui d’être unique. Votre personnalité est de nature rebelle et vous détestez la monotonie. Surtout, vous ne voulez pas que votre véhicule soit ennuyant. Vous recherchez une griffe, quelque chose de spécial, une dynamique de conduite intéressante.

Et bien, il se trouve qu’Alfa Romeo a exactement ce qu’il vous faut : le Stelvio, un VUS qui ne fait pas les choses comme les autres.

Une Giulia plus

Le constructeur italien Alfa Romeo est revenu en force sur notre marché en 2014 avec la 4C, un petit bolide à moteur central et coque en fibre de carbone capable de performances semblables à celles d’une Porsche 718 Cayman/Boxster. On a ensuite eu affaire à la Giulia, une berline sportive au design unique, une réelle concurrente aux BMW Série 3 et M3 de ce monde.

Le Stelvio, c’est le troisième opus du constructeur au Canada. Oui, c’est un VUS, comme il y en a tant de nos jours, mais soyons francs, Alfa Romeo a besoin de faire rentrer de l’argent dans les coffres s’il désire demeurer vivant. Le Stelvio est donc une vache à lait pour la marque et il permettra, du moins c’est ce que l’on espère, de financer les prochaines sublimes bagnoles italiennes.

Le Stelvio se positionne dans le segment fort lucratif des VUS de luxe compacts où il partage sa place avec le BMW X3, le Mercedes-Benz GLC, l’Audi Q5, le Jaguar F-PACE, le Lexus NX, l’Infiniti QX50, le Cadillac XT5 et le Volvo XC60. C’est toute une concurrence, ça!

À l’instar de ses rivaux, le coffre du Stelvio est spacieux, disposant de 1 600 litres d’espace au total. Son habitacle est stylisé de la tête aux pieds et il s’offre avec un rouage intégral. Mais contrairement à certains concurrents – l’Audi Q5 ou le Lexus NX, par exemple –, le Stelvio est conçu comme une voiture sport, pouvant ainsi réaliser des prouesses dynamiques nettement plus intéressantes que certains.

Comme un BMW X3, qui partage beaucoup de ses composantes mécaniques avec une Série 3, le Stelvio emprunte sa structure à la Giulia. Son moteur est donc placé de manière longitudinale et sa transmission intégrale envoie la majorité de la puissance vers le train arrière en conduite normale.

Pour le moment, un seul groupe motopropulseur est offert pour l’ensemble de la gamme, à l’exception de la version Quadrifoglio. Il s’agit d’un quatre cylindres turbo de 2,0 litres d’une puissance de 280 chevaux et un couple de 306 lb-pi. Une seule boîte de vitesses est disponible, soit une automatique à huit rapports.

Du style et du charisme avant la logique

Mon modèle d’essai était le Ti Sport, la déclinaison la plus sportive avant de passer du côté du Quadrifoglio. Équipé ainsi, mon Stelvio disposait d’une suspension avant plus ferme, de roues de 20 pouces ainsi que d’autres touches esthétiques subtiles, lui donnant une allure nettement plus dynamique que le reste de la gamme.

Dès le premier tour de volant, on remarque immédiatement les racines de la Giulia. Le Stelvio possède l’une des directions les plus rapides que j’ai eu la chance d’essayer dernièrement, octroyant au petit VUS des réflexes assez remarquables pour le créneau. Et c’est la même chose au niveau de la tenue de route. Le châssis du Stelvio est solide, il répond rapidement aux commandes brusques, et en général, il encourage la conduite sportive, surtout lorsqu’on le règle en mode Dynamique, chose qui n’est pas nécessairement le cas avec les déclinaisons de base de ses concurrents.

Rappelons-le, même en entrée de gamme, le Stelvio dispose de la même mécanique et de la même dynamique de conduite que le reste des déclinaisons, le rendant plus intéressant que ses rivaux allemands. Le Stelvio Ti Sport se comporte davantage comme un X3 M40i que comme un X3 conventionnel.

Son moteur 2,0 litres turbo livre des accélérations fort satisfaisantes. En fait, le Stelvio est un des plus rapides du segment avec un 0-100 km/h déclaré en seulement 5,5 secondes, faisant de lui un VUS plus performant qu’un Audi Q5, un Jaguar F-PACE 30t et un Volvo XC60 T5.

Autre touche mécanique intéressante : les sélecteurs de vitesse au volant. Ceux du Stelvio sont en métal brossé, ce qui les rend plus agréables à manipuler tout en étant de meilleure qualité. Mais leur grande force, c’est qu’ils ont été placés sur la colonne de direction, et non sur le volant, un emplacement typique chez les supervoitures de haut calibre, les rendant beaucoup plus faciles à saisir lorsque le volant est tourné.

Photo: William Clavey

Des déceptions

On sait que le Stelvio est attrayant, distingué et plus sportif que sa concurrence féroce. Chapeau à Alfa Romeo d’avoir su conserver ses racines identitaires dans un véhicule utilitaire!

Toutefois, le Stelvio a également des faiblesses. Premièrement, il n’est pas aussi luxueux que certains véhicules du segment. Certes, le design de la planche de bord est réussi, il est de toute beauté. Mais certains des matériaux utilisés sont de piètre qualité pour le prix payé, et il ne faut pas trop de temps avant de remarquer des boutons ou leviers d’essuie-glace identiques à ceux d’un Jeep ou d’une Chrysler.

D’autre part, on reproche au système multimédia d’être peu convivial. L’interface est complexe, et il est difficile d’accomplir des tâches simples comme changer de station de radio par la molette centrale. C’est étrange, car FCA a l’habitude de concocter d’excellents systèmes multimédias. Android Auto et Apple CarPlay ne sont toujours pas disponibles, mais ils le seront en 2019.

Ensuite, il y a le fait que le moteur quatre cylindres du Stelvio ne lui confère par une personnalité bien distincte. Certes, en mode A (pour Advanced Efficiency), il peut se tenir sous la barre des 10 L/100 km, ce qui est concurrentiel pour la catégorie. Mais on ne ressent rien de spécial venant de ce moteur. Il est sans artifice, il n’y a pas de poussée de puissance soudaine, par exemple, ou une sonorité amplifiée pour lui ajouter du piquant. Il est linéaire et sans vie. Et c’est encore plus fâchant de constater qu’il est le seul moteur offert pour l’ensemble de la gamme...

Pour finir, la cote de fiabilité des produits Alfa Romeo est désastreuse, chose qui risque d’inciter plusieurs acheteurs à regarder ailleurs.

Toutefois, lorsque l’on prend le temps d’y penser, ces qualités et défauts font du Stelvio une véritable Alfa Romeo. Il est attrayant, performant et agréable à conduire. Il essaie tellement de susciter de l’émotion chez son propriétaire, qu’il se fiche d’être rationnel et fiable. Bref, c’est une Alfa Romeo capable de trimballer les enfants à l’école le lundi matin lors d’une tempête de neige!

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