Mitsubishi Lancer, toujours en place

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

Il était difficile en tant que chroniqueur automobile de donner le feu vert à toute personne désireuse de se procurer un produit Mitsubishi. En effet, cette marque subissait revers par-dessus revers, aussi bien au Japon qu’en Amérique du Nord. À peine arrivée sur notre marché, cette marque naviguait sur des eaux agitées et plusieurs ne donnaient pas cher de sa présence sur notre territoire. Il était donc délicat de recommander l’achat d’un produit qui risque de disparaître du marché en cours d’année. Cette crainte semble maintenant estompée. En effet, d’importants investisseurs japonais ont assuré la survie financière de ce constructeur.

La situation est par conséquent moins précaire et la direction de Mitsubishi au Canada ne cesse de nous répéter que la compagnie est au Canada pour y rester, point final. Et il faut également ajouter que ces véhicules sont couverts par une garantie plus que rassurante. Celle-ci est de cinq ans 100 000 km et de 10 ans 160 000 kilomètres sur le groupe motopropulseur. Mais c’est un peu de la poudre aux yeux puisque les automobilistes roulent à peu près 20 000 kilomètres par année. En se fiant à cette moyenne, cette fameuse garantie de 10 ans en sera une de huit ans et non pas de dix. Mais c’est tout de même supérieur à la moyenne en fait de protection.

Dans ces circonstances, la Mitsubishi Lancer mérite qu’on s’y intéresse, du moins dans certaines versions.

La familiale OUT

Ce constructeur a une curieuse façon de faire les choses. Par exemple, il ne cesse de nous vanter les mérites de son légendaire modèle EVO dont le moteur de 300 chevaux et la traction intégrale font saliver plus d’un enthousiaste. Mais il y a un hic ! Ce modèle n’est pas encore distribué au Canada. Sa mention peut bien servir d’illustration des capacités technologiques de Mitsubishi, mais une fois qu’on le sait, il serait bon de passer à autre chose. À force de le répéter, c’est comme si on nous disait : « Vous savez, nos produits sont très moyens, mais nous avons la EVO. » Et il est faux de croire que ce dernier modèle a quelque chose à voir avec les Lancer courantes.

Enfin, dans le but d’étoffer sa gamme de modèles en sol canadien, Mitsubishi Canada lançait l’an dernier la Sportback, une version familiale de la Lancer qui ciblait le marché des Mazda 3 Sport et Ford Focus familiale. Il semble que cet exercice n’ait pas porté fruit puisque ce modèle n’est plus au catalogue. Et croyez-moi, c’est tant mieux !

L’accent est donc mis sur la berline qui se décline en trois versions allant de l’économique ES à la Ralliart, sans oublier la O-Z Rally.

Deux moteurs, un seul choix

Il est vrai que le modèle ES se vendant quasiment pour une pitance est à considérer si on recherche une compacte d’une bonne habitabilité, dotée d’un équipement correct et protégée par une garantie sérieuse. Toutefois, il faudra vivre avec une silhouette fort dépouillée qui réussit de moins en moins à cacher son âge. Les deux autres modèles sont équipés d’un aileron arrière qui fait des merveilles pour donner un coup de jeune à la silhouette. Sur la ES, il faut débourser plus de 500 $ pour cet accessoire. Ce qui va à l’encontre de la vocation économique de ce modèle. Et la présentation de l’habitacle fait vraiment bas de gamme.

La mécanique ne vient pas à la rescousse non plus. Le moteur quatre cylindres en ligne 2,0 litres ne produit que 120 chevaux, ce qui en fait l’un des véhicules les moins puissants de la catégorie. Et en plus, son rendement est moyen. Quant à la boîte automatique à quatre rapports proposée en option, elle a beau posséder un système d’adaptation des passages qui s’adapte à votre style de conduite, ça n’arrange pas les performances. Bref, une voiture économique et honnête dotée de prestations à la hauteur de son prix.

La O-Z Rally est tout au moins plus élégante avec ses roues en alliage, son aileron arrière et un habitacle de présentation beaucoup mieux réussie que sur la ES. Les cadrans sont à fond blanc, le pommeau du levier de vitesse et la poignée du frein de stationnement sont gainés de cuir, tandis que le système audio comprend un lecteur de disques CD relié à un ampli de 140 watts. Tout semble bien agencé, mais là où le bât blesse, c’est de savoir que cette berline déguisée en sportive n’est dotée que du moteur 2,0 litres de 120 chevaux. Ce moteur nous permet de découvrir que ce modèle est mieux insonorisé que la version ES, mais que c’est tout de même insuffisant. La tenue de route est améliorée grâce à la présence de pneus de 15 pouces. Néanmoins, les performances ne sont pas à la hauteur de l’appellation.

Le modèle haut de gamme est le Ralliart et son équipement est le plus complet de toute la gamme Lancer. L’élément le plus positif de cette version est sans aucun doute le moteur quatre cylindres de 2,4 litres dont les 162 chevaux permettent d’obtenir des accélérations dignes de ce nom. Ces chevaux additionnels permettent de tirer un meilleur parti de la suspension sport et des roues de série de 16 pouces. Il faut également ajouter que le Ralliart est le seul Lancer doté de quatre freins à disque, et le seul à posséder des freins ABS ainsi que la répartition électronique de freinage.

Il est vrai que sa conduite à haute vitesse nous fait découvrir les limites de sa plate-forme qui pourrait être plus rigide, mais pour un prix d’environ 23 000 $, c’est à considérer. D’autant plus que la survie de Mitsubishi au Canada semble assurée pour le moment.

Feu vert

Prix compétitif
Moteur 2,4 litres
Garantie rassurante
Équipement complet

Feu rouge

Silhouette anonyme
Insonorisation à revoir
Moteur 2,0 litres rugueux
Valeur de revente incertaine

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