Dodge Durango SRT 2018 : plus américain que ça...

Points forts
  • Performances de haut niveau
  • Capacités de remorquage
  • Gueule d’enfer
Points faibles
  • Facture salée – et aucun rabais
  • Consommation très élevée
  • Confort relatif
Évaluation complète

C’est au moment où le prix du litre d’ordinaire dépassait 1,50 $, et tout juste après avoir conduit un VUS Ford à moteur trois cylindres, que je prenais la route à bord de ce monstre de puissance. Me sentais-je à contre-courant? Poser la question, c’est y répondre. Pourtant, j’éprouvais énormément de plaisir à m’installer au volant de ce VUS qui, au seul son de son moteur, parvenait à me faire oublier l’éventuelle facture à la pompe. Mais je vous rassure, je n’ai pas poussé l’outrage trop loin, quand la seule place de stationnement disponible chez le rôtisseur du coin était dédiée à une voiture électrique. J’ai plutôt opté pour une salade au resto d’en face!

Réglons immédiatement la question. On parle ici de 475 chevaux issus d’un V8 de 6,4 litres, jumelé au rouage intégral et à une boîte automatique à huit rapports. D’un camion de 2 500 kilos, capable de remorquer une masse de 3 909 kilos (8 700 livres), mais également en mesure de franchir le quart de mile en 12,9 secondes. Et bien sûr, d’un camion qui n’a pas exactement le même comportement ni le même tempérament que les autres membres de la famille Durango. En bref, un bolide diabolique qui n’a aucun autre équivalent sur le marché.

Un rival dans la même famille?

Chez FCA, on propose depuis maintenant plus de dix ans un Jeep Grand Cherokee SRT qui cette année, est doté de la même motorisation que notre sujet. Pire encore, on va même jusqu’à offrir une version Trackhawk, empruntant son moteur à la Challenger Hellcat (707 chevaux). Du coup, on pourrait s’interroger sur les raisons qui ont poussé Dodge à emboîter le pas avec une version SRT du Durango. À cela, on nous répond que le véhicule ayant six ou sept places assises ne s’adresse pas aux mêmes acheteurs, visant davantage les familles.

En fait, on vise littéralement le papa devant se départir de sa Challenger pour des raisons familiales, mais qui ne souhaite faire aucun compromis sur la performance. Et en ce sens, la carte est bien jouée. Or, je suis aussi d’avis que l’arrivée de cette version a également pour but de faire jaser. De faire redécouvrir au public un camion qui était de plus en plus boudé, et qui grâce à cette mouture, pourrait redevenir présent dans l’esprit des futurs acheteurs, même s’il n’est pas question d’une version SRT.

D’ailleurs, remarquez que la version R/T, vendue à 15 000 $ de moins, arbore sensiblement la même robe. Notamment, même capot avec ouvertures et même calandre grillagée, pour une allure tout aussi macho. Et vous savez quoi? Les ventes du Dodge Durango sont actuellement en hausse au pays. Le fruit du hasard? Certainement pas.

SRT…pour la valeur?

Ou peut-être un R/T? Ces modèles sont du moins les plus convoités de la famille et de surcroît, ceux qui conservent une valeur marchande raisonnable. Inutile de vous dire qu’en optant pour un modèle SXT ou GT, les risques d’une très forte dépréciation sont élevés. Mais il en va autrement pour notre modèle d’essai, sur lequel on ne vous octroiera aucun sou de rabais. Eh oui, même si la facture dépasse les 80 000 $. Évidemment, celle-ci inclut quelques options comme le système multimédia arrière, ainsi que les sièges recouverts d’un cuir rouge Laguna. Mais il n’en demeure pas moins que l’équipement et le niveau de performance obtenus pour ce prix surpassent tout ce que l’Europe peut proposer.

Bon, oui, avouons-le, le degré de finition et de raffinement n’arrive pas à la cheville de celui des marques plus prestigieuses. Or, vous serez d’accord avec moi, rien ne ressemble davantage à un Range Rover Sport…qu’un autre Range Rover Sport. Ces VUS, généralement commandés en noir, sont aujourd’hui tellement communs qu’on ne les remarque plus. En diriez-vous autant de notre Dodge qui, en plus de sa gueule d’enfer, émet un vrombissement à faire dresser les poils sur les bras?

D’ailleurs, au-delà de tout le luxe qu’il peut offrir, il faut savoir que le Durango SRT ne fait pas dans la demi-mesure. Même en mode Normal, le véhicule est sportif, agressif et mécaniquement musclé. Les passages de vitesse de la boîte TorqueFlite sont calibrés pour la performance, tout comme le rouage intégral qui achemine jusqu’à 65% du couple aux roues arrière. Suspension abaissée, barres stabilisatrices gonflées et freins Brembo hyperpuissants font aussi partie du menu.

Et que dire de cette fonction « Launch Control » qui facilitera un exercice d’accélération ne nécessitant pas plus de 4,5 secondes pour atteindre 100 km/h! Vous pouvez consulter via l’écran central vos données de performance, tant sur un circuit que pour des accélérations. Une foule de gadgets tous plus nécessaires les uns que les autres, pour emmener vos enfants à la garderie! Mais que voulez-vous, on aime ça. Or, le comble, c’est qu’en plus des modes Normal, Sport, Piste ou Remorquage, il y a le mode Eco. Sans doute pour se donner bonne conscience…

Amusant à conduire, mais vraiment moins confortable qu’une version R/T, le Durango SRT est probablement l’un des derniers de sa race. Aussi pratique pour la famille que performant sur la piste, il n’a rien de politically correct, mais plaît à une certaine clientèle amatrice de muscle américain. On pourrait évidemment croire que ses jours sont comptés, autant pour des raisons sociales que parce que l’actuelle génération du Durango avance en âge, mais Dodge ne semble pas avoir de plans pour une refonte à court terme. Et parce qu’il élève les passions tout en rehaussant l’image de la marque, ne vous attendez pas à ce qu’il disparaisse du catalogue de sitôt.

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