Nissan Murano, la voiture au large sourire

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

La marque nippone Nissan était quasi moribonde lorsque, il a quelques années, le désormais célèbre Carlos Ghosn a repris les rênes de l’entreprise pour la ramener vers la rentabilité. Un des gestes les plus importants posés pour redresser la compagnie a été d’offrir une gamme entièrement renouvelée de véhicules. Pour ce faire, on a opté pour un design moderne, presque futuriste, qui a frappé l’imaginaire des acheteurs d’automobile. Dans ce domaine, la plus belle réussite est encore la Nissan Murano, une voiture multisegment dont les lignes sont sans conteste plus proches de l’œuvre d’art que du simple design industriel.

Quelques années après son lancement en 2003, la Murano continue de faire tourner les têtes tant son style est unique et rafraîchissant. Et contrairement à ce que bon nombre de spécialistes croyaient, les lignes de la voiture n’ont rien de démodé.

En fait, quand on est au volant d’une Murano, rien ne sert d’essayer d’être discret. Même si on la voit quotidiennement sur les routes, elle attire tout de même les yeux des passants. Le modèle est assez facile à reconnaître. Il dispose d’une part d’une grande calandre chromée dont la grille, aux coins recourbés vers le haut, rappelle une bouche. Une bouche souriante d’ailleurs, ce qui rend la Murano sympathique. À l’arrière, le hayon tout en courbes et en rondeurs évoque celui des FX d’Infiniti, la série sœur haut de gamme de Nissan.

La Nissan Murano n’a ni la stature habituelle d’un véhicule utilitaire sport, que les fabricants s’efforcent, dirait-on, de conserver aussi carré que possible, ni celle d’une voiture familiale. Autant par sa taille que par son design, elle se situe quelque part entre les deux et frappe directement à la porte des multisegments. Mais aussi unique est-elle par sa silhouette, aussi unique est-elle par son comportement routier et son design intérieur. Contrairement aux traditionnels utilitaires, les designers n’ont pas sacrifié l’espace au look. L’habitacle offre du dégagement tant à l’avant qu’à l’arrière, et les espaces de rangement sont nombreux et immenses, aux quatre coins de la cabine.

Le tableau de bord se marie avec la personnalité de la voiture. Les instruments sont logés dans une console centrale facilement accessible, tandis que les cadrans sont insérés dans un élément ajouté au-dessus du tableau de bord traditionnel, leur permettant d’être plus près du conducteur. Certains ont d’ailleurs trouvé qu’ils étaient trop près, puisqu’ils sont situés dans un angle de vision légèrement inhabituel auquel on s’habitue cependant rapidement. Petit défaut, mais rien de sérieux, certains des accessoires sont peu intuitifs dans leur fonctionnement, et d’autres sont un peu trop éloignés du conducteur, comme la prise 12 volts située loin sous la console du côté du passager.

Quant à la finition intérieure de plastique et d’aluminium brossé, elle est particulièrement soignée malgré quelques faiblesses.

Des airs de famille

Bien qu’elle soit unique en son genre chez Nissan, la Murano partage tout de même de nombreuses composantes avec ses sœurs. Ainsi, c’est sur la plate-forme de la Altima, et de la Maxima par voie de conséquence que le véhicule a été conçu. Sous le capot, un moteur V6 de 3,5 litres, est le même que l’on retrouve dans d’autres modèles de la famille, notamment les FX d’Infiniti. Il est fiable et assez silencieux, et n’est pas avare de ses 245 chevaux, même si ceux-ci semblent un peu juste compte tenu du poids du véhicule.

L’ensemble est relié à une transmission Xtronic continuellement variable qui permet une utilisation quasi illimitée du nombre de rapports, conservant en tout temps le régime moteur à son niveau maximal. Une transmission qui nous épargne les affres des à-coups provoqués par les changements d’engrenage des boîtes hydrauliques. Bien sûr, les démarrages sont un peu moins foudroyants, mais elle se comporte avec une souplesse incroyable, et on ressent un petit frisson en entendant le léger bruit de turbine de la CVT. Notons qu’il est aussi possible d’obtenir une transmission automatique à 6 rapports avec mode manuel, mais uniquement sur la version SE.

Parce que la Murano est un utilitaire par définition, il est possible de l’équiper d’une traction intégrale. Toutefois, il est fortement déconseillé de l’amener en dehors des sentiers battus, au risque de vous retrouver coincé pour longtemps.

Comme dans la plupart des modèles du genre, cette transmission intégrale transmet d’abord toute la puissance aux roues avant. Si ces dernières patinent, le couple sera alors transféré aux roues arrière selon les besoins, et jusqu’à un maximum de 50%. Vous pourrez alors vous tirer d’un mauvais pas quand la charrue aura laissé une congère trop grosse devant chez vous, mais pas question de braver les sentiers sauvages de l’Abitibi avec un tel système réactif !

Ajoutez à ce véhicule des roues de 18 pouces et une suspension efficace, et vous obtiendrez une tenue de route exceptionnelle et d’une grande stabilité. En revanche, vous devrez vous contenter d’une direction assez peu communicative, laissant le conducteur sans trop de relations avec la route.

Lancée en 2003, presque inchangée depuis, la Murano est un heureux mélange entre un utilitaire et une voiture. Tout cela avec style et élégance. Que demander de mieux ?

Feu vert

Silhouette sexy
Espace abondant
Tenue de route compétente
Transmission efficace

Feu rouge

Finition déficiente par endroit
Craquements douteux
Ergonomie à revoir
Traction intégrale limitée

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