Mercedes-Benz S400 HYBRID, à défaut d'une Classe S CDI...

Points forts
  • Retouches esthétiques subtiles mais efficaces
  • Confort certifié
  • Mécaniques nobles
  • Prestige assuré
  • Batteries lithium-ion (HYBRID)
Points faibles
  • Système hybride « ordinaire »
  • Coûts d’entretien faramineux
  • Direction un peu déconnectée
  • Poids excessif
  • Consommation démesurée (sauf HYBRID)
Évaluation complète

Mercedes-Benz a beau avoir été très souvent à l’avant-garde, il y aura eu au moins un domaine où l’entreprise de Stuttgart aura été un peu à la traîne, celui de l’hybridation des moteurs.  Pour répondre aux demandes de plus en plus pressantes du marché et sans doute aussi pour se donner une belle image, Mercedes vient de dévoiler la Classe S400 HYBRID.  Pourtant, les moteurs diesel (et Dieu sait que Mercedes en connaît un rayon sur le sujet!) sont devenus ultra propres, peu bruyants et inodores alors que leur couple à bas régime les rend très agréables à utiliser.  Mais ce que le public veut entendre, c’est le mot « hybride »…

Lorsque la Mercedes-Benz Classe S a été entièrement revue il y a quelques années, les changements avaient été plutôt marqués.  Pour ramener les feux de la rampe sur son vaisseau amiral, la marque à l’étoile d’argent a choisi d’étoffer son offre mécanique. Les différences esthétiques se résument, en gros, à des phares redessinés et présentant, à la manière de Audi (un hasard, sans aucun doute…), une rangée de diodes, du plus bel effet d’ailleurs! On retrouve d’autres diodes sous le pare-chocs avant tandis que les feux arrière ont été revus, de même que les rétroviseurs. Le tableau de bord a, lui aussi, connu quelques retouches bénéfiques.

De belles premières!

Depuis quelque temps déjà, Mercedes-Benz promenait quelques prototypes à motorisation hybride dans les Salons de l’auto. Bien qu’à la traîne de Toyota et de General Motors dans ce domaine porteur d’avenir (ou, du moins, d’une image positive), Mercedes-Benz offre pour la première fois une motorisation hybride dans une de ses voitures particulières. Il s’agit, de surcroît, de sa voiture la plus prestigieuse, la Classe S!  De la part d’un manufacturier aussi réputé, on s’attend à des nouveautés techniques à la tonne. Curieusement, ce n’est pas du côté des moteurs que les ingénieurs se sont échinés au travail. Les solutions retenues sont conventionnelles, si le terme « conventionnel » peut s’appliquer dans le cas de technologies aussi pointues!

La S400 hybride reçoit le V6 à essence de 3,5 litres de la S350, un modèle qui n’est ps vendu ici .  On lui a accolé un moteur électrique de 20 chevaux et 118 livres-pied de couple à aimant permanent. Ce module est aussi utilisé comme démarreur et comme alternateur.  Le moteur à essence stoppe dès que la voiture s’immobilise et l’énergie dégagée par les freins est récupérée. Par contre, il n’est pas possible de rouler en mode électrique seulement.  Là où ça devient intéressant, c’est au niveau des batteries. La S400 HYBRID est la première voiture de série à posséder des batteries lithium-ion. Cet ensemble de batteries est beaucoup plus compact, donc moins lourd, que ce que nous connaissons déjà (nickel/hydrure de métal), en grande partie à cause du système de refroidissement par liquide plutôt que par air. En effet, cet ensemble utilise le liquide du système de climatisation pour réduire sa température et ses dimensions lui permettent de loger sous le capot!  La batterie de démarrage, communément appelée la batterie ordinaire, se trouve dans le coffre.

Et comment ça va une Mercedes hybride?

Eh bien, ça ne va pas trop mal, merci!  Pour débuter, il faut souligner que nous avons affaire à une Classe S, la voiture la plus prestigieuse de Mercedes-Benz.  Peu importe la version, l’espace intérieur se montre franchement impressionnant, le niveau d’équipement est quasiment indécent et le confort est préservé peu importe l’état de la route. Malgré la quantité incommensurable d’accessoires, on a réussi à créer un tableau de bord peu chargé.  Un bouton central, placé sur la console, permet de choisir parmi une foule de paramètres (navigation, chauffage, téléphone, audio). Son utilisation n’est pas trop compliquée… pour autant que la voiture soit stationnée, surtout au début alors qu’on se cherche dans les divers menus. Quant aux systèmes de sécurité, autant active que passive, il y en a tellement que je commence à penser que le propriétaire d’une Classe S 2010 a plus de chances de recevoir un avion sur la tête en écoutant la télé dans son salon que d’être blessé dans cette voiture!

Même si chez Mercedes on se plaît à dire que la Classe S est une voiture qui s’adresse plus aux conducteurs qu’aux passagers arrière, il faut admettre que la conduite de cette bagnole ne laisse pas de souvenir indélébile.  La direction est un peu trop déconnectée à mon goût et les sensations en général sont trop gommées, peu importe la version.  La tenue de route s'avère très relevée malgré le poids de 2 000 kilos de l'allemande. Le silence de roulement, d’ailleurs, impressionne, de même que le confort des sièges et c’est sans aucun doute ce que recherchent les acheteurs typiques de ce modèle.

Dans le cas de la S400 HYBRID, il serait à peu près impossible de savoir que l’on est au volant d’un véhicule animé par cette technologie si ce n’était des quelques badges « Blue Hybrid » ici et là sur la carrosserie. Inutile de mentionner que la transition entre les moteurs à essence et électrique est imperceptible. La puissance à bas régime est cependant un peu maigre, comme a pu le constater la conductrice d’une petite Renault Mégane qui a du freiner pour laisser passer une grosse S qui tentait de dépasser un camion sur une petite route d’Allemagne.  Désolé, madame.  Heureusement, la boîte automatique à sept rapports fonctionne à merveille et avec une douceur que ne renierait pas un drap de satin. À 100 km/h, elle permet au moteur de « dormir » puisque le compte-tours n’affiche que 1700. Il faut monter à 120 km/h pour atteindre les 2000. La consommation moyenne d'essence se situe, selon Mercedes, aux alentours de 11,0 litres aux cent kilomètres, ce qui me semble réalisable dans des conditions normales.  Bien sûr, une conduite le moindrement énergique aura un effet moins écoénergétique.

Outre l’HYBRID (le nom de la voiture s’écrit en lettres majuscules d’après les communiqués de Mercedes, vous aviez remarqué?) outre l’HYBRID, donc, on retrouve en Europe une panoplie de modèles dans la Classe S.  L’offre chez nous est beaucoup plus réduite. C’est dommage car après avoir fait l’essai d’une S450 à moteur diesel, on se demande si ce n’est pas cette version qui aurait dû être importée chez nous.  Cette voiture est un charme à conduire et s’avère moins pointue, technologiquement parlant, que la HYBRID. 

Puisque la nouvelle S n’arrivera pas en Amérique avant quelques mois, les prix n’ont pas encore été dévoilés. Mais on peut parier qu’ils ne seront pas à la portée de toutes les bourses, même si elles sont plutôt instables ces temps-ci.  Pour vous donner une idée, suffit de mentionner qu’un modèle 2009 de « base » se vend 108 000$.  Et ça peut aller jusqu’à 234 000$ dans la version la plus huppée (S65 AMG). Et rien ne permet de croire que Mercedes pourrait, avec la Classe S 2010, aller chercher un public moins fortuné…

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