Pontiac Torrent, plutôt une rivière tranquille

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

Les concessionnaires Pontiac n’avaient pas, jusqu’à cette année, de VUS à offrir à leurs clients. Certes, ils proposaient l’Aztek, mais les acheteurs ne se bousculaient pas aux portes de ce véhicule procurant un comportement routier étonnant. Quant à la Vibe, elle tient plus de la familiale que du véhicule utilitaire sport. Avec le nouveau Torrent, Pontiac offre un VUS tout ce qu’il y a de plus politiquement correct. Et qui plus est, déjà éprouvé, car il s’agit en fait, d’un Chevrolet Equinox (ou d’un Saturn VUE) revu pour répondre aux critères de Pontiac. Modifications réussies ?

Mais, tout d’abord, quelles sont les différences entre les deux protagonistes ? Au chapitre du design, la grille, surtout, se montre très différente et rappelle immédiatement que nous avons affaire à un produit Pontiac. Personnellement, je préfère la partie avant du Torrent que je considère moins lourde que celle de l’Equinox avec ses gros phares. Dans l’habitacle, il y a bien quelques détails de présentation qui diffèrent mais c’est principalement le volant, marqué encore une fois du sceau Pontiac qui s’impose. Outre ces considérations esthétiques, le Torrent reçoit une suspension plus sportive que celle de l’Equinox. Nous y reviendrons. En fait, c’est davantage au niveau de la mise en marché que les divergences seront les plus marquées. Pour l’instant, les dirigeants de Pontiac ne voient pas l’urgence d’offrir des rabais incitatifs aux consommateurs. D’un autre côté, le Torrent coûte environ 1 200 $ de plus que l’Equinox, peu importe la version. Tout comme ce dernier, le Torrent est fabriqué à l’usine Ingersoll, en Ontario. Et, puisque le jumeau de chez Chevrolet a été presque entièrement conçu à Oshawa, au CREC (Central Regional Engineering Center), ainsi va le Pontiac !

BELLE SAGESSE

Parlant de versions, le Torrent est offert en livrées traction (roues avant motrices) et intégrale. Chacune de ces livrées se décline en variantes régulière et sport. Le choix de moteurs et de transmissions est très élaboré pour autant que le consommateur choisisse impérativement le V6 de 3,4 litres et la transmission automatique à cinq rapports ! Le 3,4 litres, qui commence à dater, continue d’offrir des performances valables même s’il n’est pas le plus puissant de sa catégorie. Si sa sonorité ne fait pas très sport, il répond sans hésiter aux sollicitations de l’accélérateur. Un 0-100 km/h s’effectue en 10,2 secondes tandis qu’une reprise entre 80 et 120 km/h dure 8,3 secondes. La consommation d’essence se situe dans la bonne moyenne pour la catégorie avec 10,6 litres aux cent kilomètres. Quant à la transmission à cinq rapports, elle fonctionne avec une transparence inouïe et le passage des vitesses s’effectue rapidement et tout en douceur.

Avec son empattement plus long que celui des autres représentants du créneau des VUS compact, le Torrent propose une conduite tout en douceur. Les suspensions sont certainement axées sur le confort malgré les prétentions sportives que tentent de nous démontrer les gens de chez Pontiac. Il faudrait essayer un Torrent et un Equinox un après l’autre pour, sans doute, remarquer une différence notable au niveau des suspensions. Le châssis fait preuve d’une belle rigidité et autorise une capacité de remorquage de 1 588 kilos (3 500 livres). Pour stopper sa masse de 1 660 kilos, le Torrent fait appel à des freins à disque à l’avant et à tambour à l’arrière. Si jamais un comité quelconque décernait un jour un prix au Torrent, ce ne sera assurément pas pour son freinage ! Bien que les arrêts soient rectilignes, l’avant plonge passablement et les distances sont un peu trop longues. De plus, l’ABS est assez peu discret. La direction électrique est tout le contraire ! Très peu communicative, elle fait tout de même preuve d’une certaine précision tandis que le diamètre de braquage se mesure quasiment en kilomètres…

Lors du lancement du Torrent, nous n’avons pu mettre la main sur l’intégrale. Mais puisqu’il s’agit du même rouage que celui de l’Equinox on peut affirmer sans trop se tromper, que son fonctionnement est imperceptible sur surfaces sèches, mais qu’une virée dans un trou de « bouette » le moindrement profond mettra en évidence ses capacités réduites. Il s’agit d’un VUS « de neige » seulement !

QUELQUES SACRIFICES

Les sièges avant se révèlent confortables et faciles d’accès mais la banquette arrière fait preuve de moins de rigueur. Curieusement, la place centrale n’est pas inconfortable, gracieuseté, entre autres, d’un plancher parfaitement plat. Il est cependant dommage que les vitres arrière n’ouvrent qu’aux trois quarts. Au rayon du « dommage », soulignons qu’on ne retrouve aucune poignée de maintien dans l’habitacle. Ledit habitacle ne démontre pas un niveau de finition très élevé, en grande partie à cause des plastiques de qualité quelquefois douteuse. Le silence de roulement n’est perturbé que par le système audio aux performances très correctes (pour le prix) ou par le son du moteur en accélération, nettement moins mélodieux.

Relativement polyvalent, le Torrent propose une banquette arrière ajustable en profondeur, une bénédiction lorsqu’on veut transporter des objets imposants. Le dossier du siège du passager avant se rabat pour assurer encore plus de place. Dans l’espace de chargement, on retrouve la fameuse tablette de l’Equinox qui peut se transformer en table à pique-nique en plus d’offrir ce que GM appelle affectueusement le « Cargo Storage System », un fragile ensemble permettant de retenir les sacs d’épicerie.

Loin du torrent qui déferle au printemps lors de la fonte des neiges, le Torrent fait plutôt penser à une rivière bien paisible. Oublions le rafting et vive les pique-niques romantiques !

Feu vert

Esthétique réussie
Mécanique fiable
Véhicule confortable
Construit au Canada
Siège arrière bien pensé

Feu rouge

Sportivité timide
Suspensions souples
Un seul moteur proposé
Faibles capacités hors route
Direction insensible

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires