Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio 2017 : coup de foudre

Points forts
  • Puissance ahurissante
  • Carrosserie sublime
  • Superbe tenue de route
Points faibles
  • Système multimédia peu convivial
  • Mode Race (course) obligatoire pour profiter du plein potentiel de la voiture
  • Fiabilité à prouver
Évaluation complète

Le retour d’Alfa Romeo sur le marché nord-américain était timide, mais au cours de la dernière année, on a augmenté considérablement la cadence. La berline compacte Giulia est en vente depuis quelques mois déjà, et le VUS compact Stelvio vient tout juste de débarquer.

Puisqu’ils partagent la même plate-forme et les mêmes motorisations, les coûts de développement et de production ont été réduits pour les deux modèles, une pratique courante. Et bien que l’on retrouve peu de concessionnaires au Canada jusqu’à maintenant, la marque s’établit lentement, mais sûrement, ici.

La Giulia n’est pas qu’une beauté. Elle dispose d’un moteur de base de 280 chevaux, d’un rouage intégral proposé en option, et d’une belle dynamique de conduite. Par contre, avec l’Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio 2017, le constructeur italien part à la chasse de la BMW M3 de 425 chevaux, la Cadillac ATS-V de 464 chevaux et la Mercedes-AMG C 63 S de 503 chevaux.

Sous son capot ventilé en fibre de carbone se trouve un V6 biturbo de 2,9 litres qui développe 505 chevaux et un couple de 443 livres-pied, assorti d’une boîte automatique à huit rapports. Au chapitre de la puissance, la Quadifoglio botte les derrières de la M3 et de l’ATS-V. Et bien qu’elle ait deux étalons de plus que le V8 biturbo de la C 63 S, cette dernière se reprend avec un couple massif de 516 lb-pi.

Comme ses concurrentes, la Giulia Quadrifoglio possèdeun rouage à propulsion. Le 0 à 100 km/h s’effectue en 3,9 secondes, selon les calculs d’Alfa, et sa vitesse de pointe est évaluée à 307 km/h.

Photo: Michel Deslauriers

Par contre, pour extirper ce niveau de performances, le conducteur doit activer le mode Race. Le moteur devient plus bruyant, les réflexes de la voiture s’aiguisent, mais le programme de stabilité électronique se désactive. Parfait sur une piste de course, en revanche sur la route, pour délivrer le plein potentiel de la motorisation de la Quadifoglio, on perd un filet de sécurité. En comparaison, on peut activer un mode Sport ou Sport+ dans ses rivales, et dans certains cas, on peut activer indépendamment la pleine sonorité de l’échappement. En somme, être un douchebag dans la Giulia Quadrifoglio comporte sa part de risques.

Pesant environ 1 600 kilogrammes, la voiture n’est pas un poids plume, mais on ne peut pincer une once de gras sur son corps non plus. L’utilisation de matériaux légers, telle la fibre de carbone, aide à rendre la Giulia agile, et — grâce en partie à sa répartition de poids de presque 50/50, ainsi qu’à ses pneus de performance très collants 245/35ZR19 à l’avant et 285/30ZR19 à l’arrière — la tenue de route de la voiture est magnifique. L’héritage de vitesse et de dynamisme d’Alfa Romeo est parfaitement bien conservé dans la Giulia Quadrifoglio.

La consommation de carburant est même raisonnable, considérant la puissance du moteur et la mission du bolide. Lors de notre essai, nous avons enregistré une moyenne de 10,7 L/100 km.

Les goûts ne se discutent pas, mais on doit admettre que l’Alfa Romeo Giulia 2017 arbore une carrosserie tout à fait séduisante. La Quadrifoglio a attiré les regards partout elle est passée, et a mérité l’admiration des valets du stationnement souterrain d’un hôtel, qui se disputaient le droit de la garer 30 pieds plus loin. Leur admiration s’est estompée quelque peu après avoir dû désactiver le système d’alarme à répétition, qui se déclenchait par la vibration du métro qui passait à proximité...

La calandre triangulaire, signature d’Alfa, empêche l’installation d’une plaque d’immatriculation au centre du pare-chocs. Ce n’est pas un problème au Québec, mais dans d’autres provinces, on doit visser la plaque dans la joue gauche de la Giulia. On dirait un gros bouton d’acné sur le visage d’une mannequin. Autrement, la voiture est belle sous tous les angles.

Le design de l’habitacle de la Quadrifoglio est également joli, avec des garnitures en fibre de carbone, des coutures contrastantes rouges et des bouches d’aération circulaires. Par contre, la qualité de certains plastiques ne reflète pas le prix de la voiture. Les sièges bien sculptés, garnis de cuir et d’alcantara, nous gardent fermement en place lors de la conduite sportive, et les palettes de changement de rapports montées sur la colonne de direction sont immenses, donc facilement accessibles. En revanche, ces palettes sont toujours dans le chemin lorsque l’on tend les doigts pour atteindre les bras des clignotants et d’essuie-glaces.

Contrairement à la majorité des produits Fiat Chrysler Automobiles, l’Alfa Romeo Giulia 2017 n’est pas équipée d’un système multimédia Uconnect, mais plutôt d’une interface propre à la marque. Dans la Quadrifoglio, on obtient un écran large de 8,8 pouces qui n’est pas tactile, accompagné d’une molette montée sur la console centrale. Cette molette dispose d’une surface à reconnaissance gestuelle pour gribouiller des lettres et des chiffres du bout du doigt. Ce système prend un peu de temps à maîtriser, et n’est pas aussi convivial que le Uconnect. De plus, la carte de navigation n’est pas très haute, alors il est difficile de voir les routes qui s’approchent — si bien sûr on a réglé l’orientation de la carte pour pointer vers le haut.

Photo: Michel Deslauriers

La Giulia Quadrifoglio ne donne pas l’impression d’être une machine de précision comme la M3 et la C 63 S, mais de façon discutable, ça fait partie de son charme. Tandis que les berlines allemandes sont un peu froides par moments, la Quadrifoglio déborde de caractère et d’émotion. Même à l’arrêt, au ralenti, la voiture tremble. Elle est italienne après tout.

Avec un PDSF de 87 995 $ avant les frais de transport et de préparation, par contre, la Quadrifoglio est une bête dispendieuse. La M3 à boîte automatique se vend à partir d’environ 80 k$, la C 63 S coûte 85 k$ (76 k$ pour la C 63 de 469 chevaux), et l’ATS-V constitue l’aubaine du groupe à 66 k$.

Et il y a l’inévitable question de la fiabilité. Alfa Romeo, et les bagnoles italiennes en général, n’ont jamais été reconnues pour être exemptes de problèmes, bien que certains passionnés puissent dire que cela fait aussi partie de leur caractère. Il faut dire que toutes les autos mentionnées plus haut devraient être coûteuses d’entretien.

Elle est rapide, séduisante et caractérielle. L’Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio 2017 est également une voiture rare sur nos routes, du moins pour l’instant. Elle coûtera cher à l’achat et d’entretien, mais notre récompense, c’est un bolide qui ne laisse personne indifférent.

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