Pontiac Vibe, et l'autre ?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

Selon certains, la voiture économique idéale pour l’Amérique du Nord serait celle qui aurait été dessinée par un constructeur nord-américain, qui posséderait une mécanique japonaise et qui serait produite sur notre continent. La Pontiac Vibe répond à la lettre à cette description. La majorité de la silhouette et du tableau de bord a été dessinée chez Pontiac, tandis que la mécanique provient de chez Toyota, tout comme la plate-forme. De plus, elle est assemblée à l’usine NUMI que Toyota et GM partagent en Californie.

Pourtant, bien que la Vibe soit populaire, plusieurs acheteurs semblent hésitants à entrer dans la salle de démonstration d’un concessionnaire Pontiac. Le hic, c’est que bien des gens n’ont pas tellement confiance dans les marques nord-américaines. Ils craignent le pire et j’ai même rencontré quelqu’un à qui on donnait littéralement une Sunfire et qui était angoissé à l’idée de rouler en Pontiac ! Malgré des statistiques qui prouvent le contraire, nombreux sont les acheteurs qui ont des préjugés envers un produit nord-américain. Si la Vibe était assemblée dans la même usine que la Toyota Matrix à Cambridge au nord-ouest de Toronto, leur angoisse pourrait être vite éliminée. Mais, ce n’est pas le cas. Elle est produite dans une usine à part et leur confiance s’étiole. De plus, il faut bien avouer que la réputation de fiabilité des produits Toyota n’est pas sans avoir un effet sur la valeur de revente d’un véhicule. Plusieurs acheteurs n’ont aucune inquiétude quant à la fiabilité éventuelle de la Pontiac, mais se rendent chez Toyota juste pour se rassurer quant à la valeur de revente en fin de contrat. Ils risquent pourtant d’être déçus de l’accueil qu’ils recevront. Plusieurs lecteurs nous ont communiqué leur déception face à un personnel de vente arrogant et peu enclin à écouter les besoins des clients. Leur réponse est toujours la même : « Vous savez, chez Toyota, c’est ce qui se fait de mieux et tout le monde veut en acheter ! »

Le positif maintenant !

Il ne faut pas délaisser la Vibe pour autant. Non seulement sa fiabilité est jugée égale à celle de sa jumelle japonaise, mais le niveau de satisfaction des propriétaires de Vibe est plus élevé que celui des propriétaires de Matrix. Et plusieurs apprécient davantage sa silhouette qui a un peu plus de chien dans le nez. Mais c’est là affaire de goûts personnels. Par contre, le tableau de bord est identique dans les deux cas et vient jazzer l’habitacle dont les matériaux sont généralement de couleur terne. Nous avons comparé la finition de ces deux sœurs ennemies et le verdict a été nul.

Il est toutefois vrai que les modèles Pontiac affichent un prix de détail suggéré plus élevé que celui des Toyota. Du moins en général, mais c’est tout simplement que leur équipement est plus complet. Toujours sur une note positive, il faut ajouter que l’habitabilité est très bonne, les places arrière surprenantes pour un véhicule de ces dimensions et la soute à bagages capable d’en prendre en plus de posséder un seuil de chargement relativement bas. Par contre, il faut décrier le cache-bagages qui ressemble à un truc bricolé tard le soir.

Choix difficile

L’accès à bord est facile et les sièges avant confortables. Bref, voilà une compacte qui promet si on se fie à ce premier contact. Mais les choses se gâtent lorsqu’on lance le moteur. Ce petit quatre cylindres de 1,8 litre est bruyant à tous les régimes et il doit travailler fort pour déplacer cette masse de 1 300 kg. Ses 130 chevaux sont toujours sollicités et il faut aimer jouer du levier de vitesse. La course de celui-ci est plus ou moins précise. La boîte automatique à quatre rapports est fiable et effectue des passages relativement rapides, mais les régimes semblent constamment plus élevés.

Le piètre confort de la suspension ne vient pas arranger les choses puisque l’essieu arrière à poutre déformante n’est pas toujours en mesure de dompter nos routes dégradées, et le train arrière sautille lorsque la voiture roule sans rien dans le coffre. Il est toutefois possible de commander une version avec suspension arrière indépendante. Il s’agit de la version à rouage intégral. Le prix à payer est que le moteur ne produit plus que 123 chevaux et seule la boîte automatique est disponible. Cela améliore le confort et le comportement sur surfaces détrempées, mais il faut être patient. Par contre, un troisième choix nous est offert : le modèle GT avec son moteur à haut rendement de 170 chevaux semble être une solution intéressante. Malheureusement, il faut alors retourner à la suspension demi-indépendante du modèle de base, tandis que ce moteur emprunté à la défunte Celica GT possède une bande de puissance très étroite en plus d’être relié à un embrayage délicat qui ne s’engage que sur une très courte plage. Et oubliez la boîte automatique qui émascule carrément les performances de ce moteur !

Il est donc difficile de trouver la bonne combinaison. À l’origine, c’était une bonne idée d’utiliser la plate-forme et la mécanique de la Toyota Corolla pour la Vibe et la Matrix, mais leurs limites sont plus évidentes sur ces deux mini familiales dont l’habitacle monospace a pour effet d’amplifier les bruits mécaniques. Il semble aussi que la plate-forme, moins rigide, réussit moins efficacement à se démarquer sur les mauvaises routes. En plus, le profil élevé de la caisse ne fait pas bon ménage avec les vents latéraux.

Si ces inconvénients ne vous inquiètent pas, le Vibe ou la Matrix sont des véhicules d’une certaine élégance qui sont également agiles dans la circulation urbaine et dont l’habitacle peut être configuré de multiples façons.

Feu vert

Habitacle polyvalent
Équipement complet
Silhouette toujours moderne
Mécanique fiable
Choix de modèles

Feu rouge

Moteur bruyant
Suspension arrière sèche
Performances marginales
Visibilité arrière
Version GT décevante

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