BMW Série 3 Touring 2009, une race rare...

Points forts
  • Plaisir de conduire assuré
  • Souplesse mécanique savoureuse
  • Ligne infiniment charmante
  • Agilité routière exceptionnelle
  • Habitacle chaleureux
Points faibles
  • Prix quasi exotique
  • Pas de familiale 335d
  • Voiture lourde
  • Consommation décevante
  • Utilisation complexe du système iDrive
Évaluation complète

Si les petites familiales ont la cote sur le vieux continent, il en va autrement chez nous. À preuve, on compte aujourd'hui sur les doigts d'une seule main les véritables familiales compactes offertes sur notre marché. Il n'y a en fait que chez les marques de luxe que ce créneau réussit toujours à survivre en Amérique du Nord, et encore…

La Série 3 de BMW demeure toutefois une des survivantes de ce créneau, dans sa déclinaison Touring. Mercedes a abandonné ce segment, Lexus aussi. Et il n'y a pour le moment qu'Audi, Saab et Volvo qui font écho à la firme bavaroise, en offrant les A4 Avant, 9-3 SportCombi et V50.

Mais pourquoi les Nord-Américains ont-ils les familiales tant en aversion? Elles sont pourtant pratiques et souvent très élégantes. Eh bien, la réponse se trouve tout simplement dans l'existence des VUS. En effet, il suffit d'offrir un VUS à prix semblable pour engendrer la mort d'une familiale. L'Escape aura eu raison de la Focus, et le CX-7, de la Mazda6. Même Mercedes admet ne pas vouloir offrir la Classe C en version familiale, puisque les acheteurs lui préféreront majoritairement le nouveau GLK.

Une familiale pour la conduite…

Tant pis pour ceux qui ne veulent plus jouer dans cette ligue, les quelques joueurs restants ne s'en trouvent que gagnants. Chez BMW, la Série 3 Touring possède donc toujours ses irréductibles. Pas question pour l'acheteur de sauter dans un VUS, il n'en veut tout simplement pas. Histoire de se distinguer, peut-être, mais ce dernier déteste souvent se trouver juché à bord d'un véhicule, car il ne peut ainsi apprécier pleinement les joies de la conduite. Et il est là, le secret de la survie des quelques familiales qui nous sont encore offertes.

Chacune d'entre elles propose une conduite dynamique qui, quoi qu'on en dise, se positionne avantageusement face à celle des VUS et multisegments potentiellement comparables. Qu'il s'agisse d'une Subaru Legacy, d'une Volkswagen Jetta ou d'une BMW de Série 5, ces voitures ont toutes de grandes qualités routières. Et soyez-en certain, la Série 3 Touring ne déroge pas non plus à cette règle non écrite.

Déception momentanée…

Franchement, je m'attendais à des performances moteur un peu plus relevées de la part de la Série 3 Touring, qui ne se décline qu'en version 328i xDrive, à traction intégrale. Son poids considérable nuisent à ses accélérations, tout comme sa consommation, qui s'est chiffrée à 11,1 litres aux 100 kilomètres, malgré un trajet majoritairement composé d'autoroute. Évidemment, il me semble évident que la présence du moteur turbo diesel de la 335d aurait contribué à faire de cette familiale une voiture sensationnelle. Mais puisqu'on ne marie pas encore diesel et traction intégrale, j'ai vite oublié cette option.

Quoi qu'il en soit, je dois néanmoins admettre que mes quelque 840 kilomètres parcourus ont été grandement appréciés. Certes, la voiture n'a pas la nervosité d'une 335i, mais la souplesse de son moteur, le couple généreux et la superbe efficacité de la boîte manuelle m'ont valu un pur bonheur. Et bon, je l'admets, même je me plaignais le ventre plein d'un potentiel manque de puissance, cette 328i a tout de même contribué à entacher mon dossier de conduite. Une petite contredanse, pour un petit excès de vitesse…

En fait, si le plaisir se transmet aussi via la souplesse de sa mécanique, il est principalement engendré par le contact immédiat de la direction avec la route. Ferme, précise et incroyablement rapide, cette dernière constitue à mon sens un exemple à suivre. Par conséquent, et malgré la présence d'un rouage intégral, la maniabilité de cette petite familiale s'avère exceptionnelle. Quant aux éléments de suspension, ils permettent d'exploiter au maximum les limites de la voiture, tout en offrant un confort notoire. De ce fait, il me semble évident que cette voiture fait mieux qu'un utilitaire comme le X3, lorsqu'il est question d'agilité et d'agrément de conduite.

Habitacle pour la conduite…

La Série 3, ce n'est pas une familiale capable de trimbaler une équipe de hockey. Comme avec l'A4, ou la V50, l'espace arrière n'est que correct, tout comme l'avant, d'ailleurs. Vous transporterez sans problèmes deux enfants et leur attirail de fin de semaine, mais il est clair que pour jouer les mamans taxi, il y a mieux.

En revanche, tous se régaleront du confort et de la fermeté des sièges, qui se font apprécier en tout temps. Le conducteur peut régler le sien de diverses façons, tout en bénéficiant du désormais traditionnel volant télescopique. Et pour l'ergonomie, rien à redire. Tout est judicieusement disposé et simple à utiliser. Certes, BMW a eu la brillante idée de ne pas nous fournir une voiture dotée du complexe système iDrive, mais ce dernier est disponible en option.

Comme toujours, l'assemblage est rigoureux et le contraste des teintes joue un rôle important pour amener cette ambiance intérieure si chaleureuse. Il est vrai que sur certains plans, on dénote une légère diminution de qualité pour certains matériaux, mais ceux-ci demeurent néanmoins supérieurs à ceux retrouvés chez la majorité des rivales nipponnes et nord-américaines. Quant à cet éclairage d'ambiance orangé, il constitue toujours une très belle signature de la marque.

De nouveaux coups de crayons

La Série 3 reçoit cette année de petites retouches de mi-mandat. À bord, la présence d'une nouvelle console avec accoudoir capable d'accueillir iPod et autres lecteurs auxiliaires se fait remarquer, alors qu'à l'extérieur, ce sont des retouches esthétiques qui ont été apportées. Essentiellement, de nouveaux pare-chocs, bas de caisse et feux arrière sont visibles, de même qu'un nouvel emplacement des logos. Vous remarquerez aussi que les versions à traction intégrale ne reçoivent plus la mention " xi ", mais plutôt l'écusson xDrive. Ainsi, il ne s'agit plus d'une 328xi, mais plutôt d'une 328i xDrive…

Les nouveaux coups de crayon n'ont pour moi que peu d'incidence. Ils permettent aux propriétaires de BMW de se distinguer entre eux, mais on ne peut pas dire que la voiture a rajeuni. Sauf qu'entre vous et moi, on s'en fiche. Cette voiture est si belle, surtout en familiale, qu'elle nous interpelle au premier coup d'œil. La bonne nouvelle, c'est plutôt que les retouches n'ont rien enlevé à son attrait.

Évidemment, la facture de cette béhème demeure fidèle à la réputation de la marque. Elle n'a rien de rationnel, ni de raisonnable. Mais comme il n'existe pas de voiture équivalente capable de vous offrir un agrément de conduite aussi poussé, même du côté de chez Audi, celui qui tombe sous le charme n'a d'autre choix que de payer…

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