Mazda RX-8 2009, agréablement différente

Points forts
  • Style toujours d'actualité
  • Moteur performant
  • Comportement routier très relevé
  • Confort acceptable
  • R3 exclusive
Points faibles
  • Consommation importante
  • Couple déficient
  • Quelques irritants dans l'habitacle (voir texte)
  • Entretien dispendieux
  • Volant non ajustable en profondeur
Évaluation complète

Contrairement à la logique, Mazda a toujours cru au moteur rotatif. Aujourd’hui, la RX-8 est la seule voiture en Amérique à proposer une telle mécanique. Peut-être la seule au monde.   L’an dernier, Mazda lui apportait de subtils mais efficaces modifications esthétiques qui avaient pour but de la rajeunir un peu.  Il faut croire que ces changements ont porté fruits car lors de notre semaine d’essai au volant d’une RX-8 R3, nombre de personnes ont passé des commentaires flatteurs. En passant, nous, les journalistes automobiles, avons un certain privilège. Si des gens passent un commentaire genre « Elle est belle votre voiture » on dit simplement « Merci ». Et si le commentaire est négatif, nous nous empressons de spécifier qu’elle ne nous appartient pas!  Dans le cas de la RX-8, nous aurions bien aimé qu’elle nous appartienne!

Pour 2009, la RX-8 se décline en trois modèles : GS, GT et R3. Cette dernière vient en quelque sorte s’insérer entre les deux autres versions même si elle est identique, mécaniquement parlant.  Par contre, elle est plus sportive grâce à ses roues de 19 pouces, comparativement à 18 pouces pour les autres, à sa suspension Bilstein et à ses sièges Recaro.  On note aussi un aileron arrière exclusif, des jupes latérales et un pare-chocs avant différent. De plus, elle n'est livrée qu'avec la transmission manuelle.

Beaucoup de puissance, peu de couple

Peu importe la version, la mécanique demeure la même.  Avec la transmission automatique à six rapports, le moteur rotatif de 1,3 litre livre ses 212 chevaux au régime plutôt élevé de 7 500 tr/min. Curieusement, la puissance est livrée de façon passablement différente avec la boîte manuelle à six rapports. On parle alors de 232 chevaux à 8 500 tr/min.  Les moteurs rotatifs ont toujours été réputés pour aimer prendre un coup… Durant notre semaine d’essai, alors que nous avons roulé au moins 80% du temps sur autoroutes, notre consommation moyenne s’est située à 12,6 litres aux cent, ce qui est beaucoup, d’autant plus que notre conduite n’a pas été très agressive. Et Monsieur ne consomme que du super!

La version essayée était une R3 manuelle.  Inutile de préciser que 232 chevaux dans une voiture de 1389 kilos, ça déménage. Par contre, le couple d’à peine 159 livres-pied à 5 500 tr/min prive la RX-8 de performances supérieures, surtout lorsque vient le temps de dépasser. Il faut alors jouer du levier, ce qui n’est pas déplaisant du tout.  Sa course est courte et précise et l’embrayage offre juste assez de résistance tandis qu’il est facile d’effectuer la technique du pointe-talon lors d’un freinage bien appuyé. Par contre, le sixième rapport n’est pas suffisamment démultiplié à mon goût.  À 100 km/h, le moteur tourne à 3250 tr/min.  À la vitesse de croisière illégale de 120 km/h, le compte-tours affiche 3 900 et le bruit devient agaçant à la longue. Remarquez que ce choix s'explique sans doute par le fait que le moteur n'affiche pas un couple important et que le peu qui est disponible l'est à un régime élevé. Donc, en ayant un moteur qui "révolutionne" haut, on s'assure d'avoir un minimum de performances.  

J'ai été agacé bien davantage par le manque d’espace entre le levier de vitesses et le rebord du siège Recaro. Chaque fois que l’on change de rapport, il faut se résigner à se cogner le coude contre le siège.  Si le volant avait été ajustable en profondeur, j’aurais pu ajuster mon siège différemment.

Du fun en masse!

Il est désormais notoire que la RX-8 possède des portières arrière de type suicide, ce qui aide grandement à accéder aux places arrière.  On ne retrouve donc aucun pilier entre les portes avant et arrière.  Cependant, la grande ouverture ainsi crée affaiblit un peu le châssis. Et comme les suspensions sont plutôt dures, les passages dans les trous et les bosses sont bien ressentis, alors que ça « shake » dans l’habitacle. Sous le capot, on remarque deux belles barres anti rapprochement qui aident à la solidité de l’ensemble. Les Bridgestone Potenza 225/40R19 de notre voiture d’essai semblaient très durs même s’ils ne faisaient pas partie de la catégorie « Run Flat ». Pour la tenue de route, par contre, ils font des miracles.  Les suspensions sont très rigides et n’autorisent aucun roulis. Il est donc possible d’adopter une conduite sportive sans avoir à se battre contre les lois de la physique.  Pour contrer ces lois, il y a aussi le système de contrôle de la stabilité avec l’antipatinage (livrés seulement sur la R3 et la GT. S’il n’en tenait qu’à moi, la GS y aurait droit aussi. Mais on me demande rarement mon opinion…). Ce système agit avec passablement d’autorité mais il est possible de le déconnecter.  À ce moment, il faut y aller mollo avec l’accélérateur en sortie de virage, surtout si la surface est mouillée.  La RX-8 est une propulsion et l’arrière peut décrocher facilement.

Vivre avec une sportive

Lors de ma semaine d’essai, je devais me rendre à Québec. J’anticipais le trajet, sachant qu’une partie de la 20 dans le coin de St-Louis-de-Blandford avait été bombardée par le temps. Mais non!  Oui, la route est affreuse mais le confort est passablement meilleur que ce à quoi je m’attendais et les pneus à profil bas ne cherchaient pas à suivre le moindre cheveu tombé sur la chaussée. 

Toute sportive qui se respecte se doit d’offrir le moins de compromis possible. À ce niveau, la RX-8 réussit bien son mandat. L’habitacle n’est pas des plus conviviaux même si on a déjà vu pire.  Les espaces de rangement sont peu nombreux, les porte-gobelets mal placés, les sièges Recaro n’acceptent pas tous les gabarits et ils ne sont pas chauffants, le volant n’est pas ajustable en profondeur (je l’ai déjà dit et ça me fait plaisir de le redire!) et la visibilité trois-quarts arrière n’est pas terrible même si plusieurs autres sportives lui font la vie dure à ce chapitre. Quant au coffre, ses dimensions sont assez bonnes mais l’ouverture est tellement petite qu’on ne peut y insérer que des petits objets.
Avec des prix allant de 38 095$ à 43 795$, la RX-8 propose un rapport sportivité/exclusivité/prix difficile à battre. Il faut être prêt à vivre avec certains inconvénients mais si vous vous êtes rendus à la fin de cet article, c’est que vous êtes prêt!

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