Jeep Grand Cherokee Trackhawk 2018 : fougue extrême au quotidien

Points forts
  • Super puissant
  • Look costaud mais subtil
  • Tenue de route et qualité de roulement
  • Il s’agit toujours d’un polyvalent Grand Cherokee
Points faibles
  • Prix élevé (110 000 $) (85 000 $ aux États-Unis)
  • Super puissance = super gourmand en essence
  • Entre les mains d’un mauvais pilote, ce Jeep peut devenir dangereux
Évaluation complète

PORTLAND (Maine) – Mettez-vous dans les souliers (de taille 11) de votre sympathique voisin maniaque de voitures hautes performances, et essayez de ne pas tomber en amour avec les créations récentes de FCA. Comme quoi? Eh bien, toutes les déclinaisons SRT incluant le Durango (Hourra!), les Hellcat, les diaboliques Demon et le tout nouveau Grand Cherokee Trackhawk. On dirait un doigt d’honneur levé en direction du mouvement vert.

Je ne veux pas dire par là que FCA est l’incarnation du mal et que l’entreprise veut détruire le monde; il y a déjà quelqu’un qui s’occupe de cela à la tête des États-Unis. Ce qu’on peut dire, par contre, c’est que FCA répond simplement à une demande des consommateurs qui recherchent des véhicules excessifs et excessivement puissants. J’ai été emballé à la sortie de chaque nouveau modèle, mais celui que j’avais le plus hâte de voir, c’est le Trackhawk.

Pourquoi? Pourquoi plus que le Dodge Challenger SRT Demon? Parce que le Jeep Grand Cherokee Trackhawk 2018 est sans doute le véhicule tout terrain de grande production le plus compétent et le plus polyvalent jamais construit. Vraiment, il n’y a pas grand-chose que ce camion hors normes ne peut pas faire.

Photo: Mathieu St-Pierre

Emballage subtil

Ce qui est brillant, c’est qu’en passant d’un Laredo pour la famille à une version Trackhawk prête à tout arracher, on ne perd absolument rien du côté éminemment fonctionnel de ce VUS. De plus, FCA a eu la sagesse de ne pas ajouter d’éléments aérodynamiques tape-à-l’œil, de sorties d’échappement géantes ou une prise d’air sur le capot. Bien sûr, il y a tout de même des différences visuelles nettes entre le Laredo et le Trackhawk, mais un observateur non avisé ne les remarquerait probablement pas. Ma seule petite réserve : j’enlèverais la mention « Supercharged » sur les portières avant. Autre trait distinctif, les étriers de freins jaunes qui donnent un look méchant.

Ultimement, c’est l’aménagement de l’habitacle qui fait du Grand Cherokee Trackhawk un véhicule si pratique au quotidien. Que ce soit pour emmener les jeunes au soccer, faire les courses ou monter au chalet, ce monstre de puissance s’acquitte de ses tâches tout aussi facilement qu’un Laredo ou un Summit. Visuellement, l’intérieur se distingue principalement par les sièges sport costauds et élégants en suède et cuir nappa, avec logo « Trailhawk » dans le dossier (c’est avec la sellerie rouge que le logo ressort le mieux).

Le système Uconnect révisé avec écran de 8,4 po trône au centre et il est toujours aussi facile à utiliser. Avec la version Trackhawk, on a le droit à des pages « performances » exclusives avec chronomètres, instruments et autres fonctions. L’affichage du conducteur est présenté dans un écran de 7 po et on peut positionner le compte-tours au centre, là où il se doit.

Fougueux, très fougueux

À l’heure actuelle, vous avez probablement déjà entendu parler du V8 SRT de 6,2 litres suralimenté par compresseur. Il conserve la même puissance que dans les voitures Hellcat, soit 707 chevaux à 6 000 tr/min. Par contre, on observe une petite baisse de couple, 645 lb-pi au lieu de 650, à cause du système d’échappement légèrement plus restrictif. Cela ne devrait pas poser trop de problèmes côté performances...

La façon dont cette machine accélère à partir de l’arrêt semble défier toute logique. C’est fascinant de voir le derrière s’enfoncer et le devant se soulever quand on relâche la pédale de frein (voyez la vidéo sur la page Facebook du Guide de l’auto). Le Trackhawk est muni d’un dispositif de départs-canon qui fait en sorte que vous pouvez bondir de 0 à 60 mi/h (96 km/h) en 3,5 secondes, et répéter votre exploit aussi souvent que vous le voulez. Je le sais, car je l’ai réussi trois fois de suite. Pour nous consommateurs canadiens, le 0-100 km/h se franchit 3,7 secondes, mais je crois qu’on pourrait atteindre la barre des 3,5. Comment? En mettant moins d’essence dans le réservoir, en faisant les accélérations en solo (il y avait un instructeur à bord avec nous) et peut-être en jouant avec la pression des pneus.

Quand on enlève le pied de la pédale de frein, on a l’impression de libérer une arme de destruction massive alors que le camion génère 1,4 g de poussée vers l’avant. Si le décollage est réussi, les pneus ne patinent pas. Le rouage intégral sophistiqué, avec différentiel arrière à glissement limité et boîtier de transfert à répartition électronique, assure initialement une distribution égale du couple entre les roues avant et arrière, puis elle passe à 30/70 à partir de 25 mi/h. Difficile de décrire ce que l’on ressent lorsque ce véhicule de 5 363 lb (2 433 kg) s’arrache aux forces de l’inertie.

Entre les mains d’un mauvais pilote, ce camion peut devenir dangereux. Quand on accélère ou qu’on dépasse, c’est un peu comme si on appuyait sur une gâchette. Il faut donc savoir garder ses distances. Je vous garantis que l’espace qui vous sépare du véhicule d’en avant risque de disparaître très rapidement si vous mettez la pédale au fond. Avant de dépasser une auto qui file à 110 km/h, soyez vigilants si vous ne voulez pas l’emboutir à 150 km/h ou plus...

J’avoue que je n’ai jamais baissé les yeux pour voir ma vitesse au bout du grand droit du Club Motorsports, mais elle devait avoisiner les 120 mi/h (193 km/h). Puis, quand vient le moment de mettre les freins, on peut compter sur de puissants étriers à six pistons à l’avant, et quatre à l’arrière. Les très grands disques avant ventilés, en deux parties, font 15,5 po de diamètre; les disques arrière ventilés mesurent 13,78 po. Avec un freinage d’une telle amplitude, l’énorme transfert de poids vers l’avant allège et déstabilise fortement le train arrière, mais malgré ce mauvais traitement à répétition, les freins ont résisté avec brio. À 96 km/h, le gros VUS n’a besoin que de 35 mètres pour s’immobiliser, une performance digne d’une supervoiture.

Pour la conduite au quotidien

Le système d’amortisseurs adaptatifs Bilstein avec ressorts spécialement calibrés joue également un rôle important pour rendre le Trackhawk attrayant en conduite au jour le jour. Le dispositif Selec-Trac permet au conducteur de choisir entre cinq modes de conduite préétablis, plus un mode personnalisable. Le dispositif agit sur le rouage intégral, la boîte de vitesses, la réponse des palettes de changements de vitesse au volant, la suspension et l’assistance de la direction.

Pour la conduite de tous les jours, on choisira le mode Automatique ou Personnalisé. Les modes Sport et Piste permettent d’exploiter le grand potentiel que les ingénieurs ont injecté dans le Trackhawk. Et comme il s’agit d’un VUS à transmission intégrale, il y a également un mode Neige et un mode Remorquage. Oui, vous pouvez tirer jusqu’à 7 200 lb (3 266 kg) avec ce véhicule, ce qui vous permettra de remorquer votre voiture de course pour participer aux épreuves sur piste les fins de semaine. Et si jamais votre voiture tombe en panne, vous pourrez faire la course avec votre véhicule de remorquage... C’est la combinaison parfaite...!

Les amortisseurs adaptatifs livrent un excellent niveau de confort sur les routes publiques. En piste, ils contrôlent de façon experte les transferts de poids qui surviennent au sommet des virages. Ils limitent le roulis et gardent les nouveaux, et énormes, pneus Pirelli P295/45ZR20 Scorpion Verde bien au sol, pour une réponse idéale quand on s’approche de la limite. La fermeté de la direction varie par l’intermédiaire du dispositif Selec-Trac, mais elle ne devient jamais trop rapide ou trop lourde. Il serait exagéré de dire que la direction livre énormément de feedback, mais la communication entre les pneus et le volant est suffisamment bonne pour permettre au pilote de conduire à l’intérieur de ses limites.

Dans les ligues majeures

Le Jeep Grand Cherokee Trackhawk 2018 n’a aucun concurrent direct en matière de puissance ou de prix. À cet égard, il domine clairement les BMW X5 M, Range Rover Sport SVR et Porsche Cayenne Turbo, par exemple. La question sera de savoir si la marque est suffisamment exclusive, ou si le Grand Cherokee est suffisamment raffiné à votre goût, et pourquoi vous envisagez les modèles mentionnés plus tôt.

On peut passer des commandes pour le Trackhawk depuis le 15 août. La moitié des véhicules disponibles pour l’année ont déjà trouvé preneur.

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