Ford F-150, moins de clients, plus de qualité

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2009

On le sait, le F-150 constitue le pain et le beurre de Ford depuis des décennies. Et c’est en ne cessant d’innover et d’améliorer la qualité de son produit que le constructeur parvient à conserver sa position de tête. Toutefois, avec un gallon d’essence à plus de 4 $, nos voisins du sud commencent à réaliser qu’il n’est pas nécessaire de rouler en camionnette pleine grandeur pour conduire les enfants à la garderie. De ce fait, un grand nombre de ceux qui se procuraient de tels véhicules pour le pur plaisir se tournent aujourd’hui vers des options moins coûteuses à nourrir.

Malheureusement pour Ford, le règne de celui qui fut le véhicule le plus vendu en Amérique du Nord pendant plus de 30 ans est maintenant achevé. Il se trouve toujours dans le top 10, mais derrière des voitures comme la Toyota Camry et la Honda Civic. Par conséquent, on a diminué la production dans les usines de Dearborn et de Kansas City pour ensuite retarder l’introduction de ce nouveau F-150 à la mi-octobre.

En présentant son nouveau camion à la presse spécialisée, Ford a avoué avoir investi un montant jamais égalé pour la refonte du F-150. Quoi qu’on en dise, cet investissement en vaut le coup. Car non seulement le marché du camion demeure encore très lucratif, mais en étudiant le nouveau F-150 sous toutes ses coutures, on peut affirmer sans crainte qu’il est le meilleur camion pleine grandeur sur le marché.

Vraiment renouvelé ?

Comme moi, vous doutez peut-être qu’il s’agisse d’un camion entièrement renouvelé. En effet, le style très évolutif de la carrosserie laisse croire qu’on a affaire à une évolution. Pourtant, plus de 90 % des pièces sont nouvelles, incluant l’ensemble des panneaux de carrosserie. Ici, on tente avec succès d’offrir un look plus costaud, qui s’apparente avec celui des camions de série Super Duty. On nous propose trois choix de cabine, trois longueurs de caisse et pas moins de sept versions, dont le nouveau Platinum ultra luxueux. Ford a même poussé l’audace jusqu’à présenter, en fonction des versions, un choix de six grilles de calandre et onze ensembles de roues ! Voilà ce qu’on appelle avoir l’embarras du choix !

Vous aurez peut-être remarqué que la version à cabine double (SuperCrew) voit son pilier B reculé de plusieurs centimètres. C’est vrai, ce changement apporte un style plus équilibré au camion, mais la grande amélioration qui en découle concerne plutôt l’espace additionnel dont bénéficient les occupants des places arrière. Sérieusement, on se demande où sont les repose-pieds tant le dégagement est immense. À l’intérieur, on remarque aussi que le dessin de la planche de bord est extrêmement réussi, que l’ergonomie est sans faille et que les sièges proposent un confort franchement exceptionnel, malgré des appuie-têtes parfois un peu gênants. Il faut également mentionner le souci du détail en matière de qualité d’assemblage et de finition. Sincèrement, Ford mérite des applaudissements pour ce travail magnifique, que personne et surtout pas Toyota (avec son Tundra) ne peut se vanter d’égaler.

Du nerf, enfin !

Vous n’étiez pas un admirateur des précédents groupes motopropulseurs de ce camion ? Moi non plus. Heureusement, Ford a su apporter des changements qui permettent de satisfaire les plus exigeants. Non, vous ne trouverez pas d’équivalent au moteur 6,0 litres de GM, mais il faut admettre que les nouveaux moteurs V8 de 4,6 litres (292 chevaux) et 5,4 litres (320 chevaux) à trois soupapes par cylindre font un boulot fantastique. Il faut toutefois mentionner que les nouveaux rapports de pont et la nouvelle boîte automatique à six rapports sont en grande partie responsables de ces résultats franchement étonnants. Le nouveau F-150, c’est un châssis plus rigide de 10 %, une capacité de charge utile de 1 360 kg, une capacité de remorquage maximale de plus de 5 000 kg (11 000 livres) et un nouveau différentiel à verrouillage électronique entraînant (avec la version FX4) des aptitudes hors routes inégalées.

C’est aussi un confort encore plus optimisé (vraiment exceptionnel), une maniabilité et une tenue de route impressionnantes et un sentiment de solidité carrément supérieur. Ajoutez à cela tous les éléments de sécurité de série, incluant même le contrôle de stabilité anti retournement, en plus d’une carrosserie des plus aérodynamiques (CX = 0,40), et vous avez la preuve qu’il s’agit du camion le plus innovateur et le mieux conçu du marché. Côté consommation (aujourd’hui, on ne peut pas passer à côté de ce sujet), le F-150 serait selon Ford 8 % moins gourmand que son devancier. Curieusement, il s’agit du seul camion nord-américain à ne pas offrir un moteur à cylindrée variable, mais Ford réplique en mentionnant que son V8 de 5,4 litres est doté d’un système d’arrêt d’alimentation momentané, entrant en fonction lors de la décélération. De plus, ce moteur tourne au ralenti à seulement 525 tours/minute, ce qui permet également d’économiser à la pompe.

De toute évidence, il faut conclure que le F-150 est « l’homme à battre » cette année. Cependant, il ne faut pas négliger pour autant les camions GM qui, depuis deux ans, ont démontré leur robustesse et leur qualité. Dodge offre aussi cette année un produit nettement plus convaincant, qu’il ne faut pas dénigrer. Mais de grâce, oubliez les joueurs japonais, car en dépit de leurs moteurs très puissants (et très gourmands), ils n’arrivent pas à la cheville des trois grands en matière, justement, de qualité et de robustesse.

FEU VERT

Qualité de construction impressionnante
Capacité de charge et de remorquage
Groupes motopropulseurs maintenant à jour
Cabine ultra confortable
Comportement routier exceptionnel

FEU ROUGE

Consommation très élevée (mais moins qu’avant)
Appuie-têtes agaçants à l’avant
Pas de moteur diesel
Dépréciation importante

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