Jeep Compass 2017: Plus de résilience que de talent…

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2017

Le duo Compass/Patriot est avec nous depuis… depuis trop longtemps. L’an dernier, alors que nous préparions le Guide de l’auto 2016, nous avions toutes les raisons de croire que la fin de la production de ces deux véhicules était arrivée. Même les gens de Chrysler y croyaient! En 2014 déjà, tout indiquait que seul le Patriot continuerait sa carrière, le Compass étant sur le point d’être abandonné. Notre avenir en tant que devins n’est pas très prometteur…

La décision de FCA (Fiat Chrysler Automobiles) de conserver son duo est tout de même facilement justifiable. Bien qu’ils soient d’une fiabilité carrément atroce, les Compass et Patriot ne coûtent pratiquement plus rien à construire, les matrices étant payées depuis belle lurette. Et puis, juste en 2015, il s’en est vendu plus de 13 000 au Canada. Alors…

Ces données non négligeables prouvent que bien des gens ne recherchent pas un véhicule, mais plutôt un paiement mensuel bas. Et c’est ce qu’ils obtiennent avec un Compass ou un Patriot. Souhaitons qu’il soit bas ce paiement, car pour ce qui est de ces véhicules… Déjà à leur arrivée sur le marché en 2007, on leur reprochait un moteur dépassé, un agrément de conduite à peu près nul et une finition intérieure d’une indicible pauvreté. Les choses n’ont pas vraiment changé.

Pas trop près, svp

Vrai que ce tandem possède une belle gueule. Quand on y regarde de plus près, par contre, la qualité de la peinture de certains exemplaires fait peur. Pareillement pour la qualité de plusieurs plastiques dans l’habitacle. De son côté, le style du tableau de bord n’est pas vilain mais il ne fait pas dans le futurisme, ça, c’est certain! Et en général, il est mal assemblé, ce qui amènera tôt ou tard (plus tôt que tard…) des bruits indésirables.

Les sièges avant sont relativement confortables. Ce qui est un net avantage par rapport à la banquette arrière qui est une insulte à l’œuvre grandiose qu’est le corps humain. Le coffre est plutôt grand, compte tenu des dimensions extérieures. En passant, ce duo fait partie de la catégorie des VUS compacts, dans laquelle on retrouve aussi le Jeep Cherokee, un peu plus gros. Et infiniment plus moderne. Dans le hayon de certaines versions des Compass et Patriot on peut, moyennant quelques dollars, obtenir des haut-parleurs qui pivotent vers l’extérieur, créant ainsi une discothèque mobile. S’il n’en tenait qu’à moi, Jeep offrirait une finition un peu améliorée à la place…

Le moteur de base est un quatre cylindres de 2,0 litres développant 158 chevaux. Il peut être associé à une boîte automatique à six rapports (c’est très bien), à une manuelle à cinq rapports ou encore à une CVT. Seules les roues avant sont motrices. Pour obtenir le rouage intégral, il faut impérativement aller vers le quatre cylindres de 2,4 litres de 172 chevaux relié, selon les multiples versions, à une manuelle à cinq rapports, à l’automatique à six rapports ou à une boîte de type CVT II avec rapport ultra-bas pour le tout-terrain. On a souvent tendance à critiquer les boîtes CVT pour le nombre de décibels qu’elles apportent en accélération. Dans le cas des Compass et Patriot, elle a peu d’effet sur la hausse du bruit en accélération… car peu importe le moteur ou la transmission, ça hurle en avant. Au point où, les premières fois que l’on prend le volant d’un de ces deux modèles, on relâche aussitôt l’accélérateur, convaincu qu’il y a un problème sous le capot. Si nous devions recommander un moteur plus qu’un autre, ce serait le 2,4. Pas parce qu’il est bon mais parce qu’il est mieux que le 2,0 litres. En plus, il ne consomme guère davantage.

Du positif!

Qui dit Jeep, dit 4x4. En cela, les Compass et Patriot ne déçoivent pas. Ils n’ont pas la prétention de pouvoir suivre un Wrangler jusqu’au fin fond de la forêt amazonienne, mais leur rouage Freedom II est suffisamment capable pour les sortir d’un mauvais pas. Ou de les y faire entrer! Cependant, il convient de souligner que les versions dotées du 2,0 litres sont mues par les roues avant, point à la ligne, le rouage intégral étant optionnel avec le moteur 2,4 seulement.

Tant que ces véhicules sont immobiles, ou qu’ils avancent lentement dans la boue, ils sont intéressants. C’est lorsqu’ils roulent sur la route que ça se complique. Outre le boucan d’enfer que mènent les moteurs, la visibilité périphérique est très mauvaise. À ce chapitre, le Patriot gagne un point, ses rétroviseurs extérieurs étant légèrement plus gros que ceux du Compass. Ce duo peut remorquer 454 kilos (1 000 livres), par contre, s’il est doté du groupe Remorquage, on parle de 907 kilos (2 000 livres).

Synonyme de résilience, le duo Jeep Compass/Patriot pourrait bien demeurer avec nous encore un bout de temps, le temps que son remplaçant, aperçu en tenue de camouflage sur les routes d’Europe, ne soit dévoilé chez nous. Pour l’instant, il y a tellement d’alternatives plus intéressantes.

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