Chrysler 300 2017: Quel avenir pour les dinosaures?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2017

Les véhicules comme la Chrysler 300 devraient logiquement être en voie d’extinction. Étonnement, il y en a encore beaucoup sur le marché. Que l’on pense Toyota Avalon, Ford Taurus, Nissan Maxima, Chevrolet Impala, etc., les gens semblent garder un certain intérêt pour les grosses berlines.

Dans le lot, le groupe Fiat Chrysler Automobiles en produit deux, la Charger et la 300. Ces voitures ainsi que la Challenger, fièrement fabriquées en Ontario à l’une des meilleures usines de la marque, reposent sur la plate-forme LX/LD, celle des grands véhicules qui, jadis, nous a également donné la Dodge Magnum.

Dédier totalement une usine à une plate-forme de plus de 11 ans démontre bien l’importance de ces produits pour la marque. N’empêche que ces trois autos sont parmi les plus fiables dans le giron de FCA, et elles remportent toutes des prix quant à leur qualité initiale, signe d’une véritable expertise. Il n’en demeure pas moins qu’après autant d’années sur la même plate-forme, la Chrysler 300 a beaucoup changé.

Aujourd’hui, l’offre est plus limitée que par le passé, avec l’absence de la version SRT de performance, et l’on ne peut plus jumeler un V8 HEMI au rouage intégral. Qui plus est, aucun plan n’est en vue pour l’hybridation ou l’électrification... En fait, à part la nouvelle fourgonnette Pacifica qui recevra une motorisation hybride, Chrysler semble se concentrer sur l’essence et le diesel. Quel sera l’avenir, donc, pour ces grosses voitures vieillissantes et énergivores?

Peu banale

D’entrée de jeu, disons que la 300 est une voiture peu banale. Son style, renouvelé il y a quelques années, continue de se démarquer de la masse en offrant quelque chose qui tient pratiquement de Bentley, avec la superbe grille avant. Pour 2017, la seule nouveauté est l’ensemble Sport, lequel comprend désormais une grille noire au lieu de chromée, et quelques autres accents mineurs. Il y a aussi l’édition Alloy, optionnelle sur la même S, et qui apporte quelques pièces de couleur titane ou bronze.

L’habitacle de la Chrysler 300 continue d’en mettre plein la vue, surtout dans les versions plus équipées, alors qu’on peut le garnir de cuir blanc, assez magnifique, et de vraies boiseries. Le positionnement des instruments s’inscrit dans la logique, et l’écran tactile qui active le système d’infodivertissement est parfaitement accessible. Les sièges sont confortables et supportent également bien.

Côté mécanique, l’acheteur a le choix entre deux motorisations. La première est un V6 de 3,6 litres développant 292 chevaux, associé à une boîte automatique à huit rapports. Sur les versions « S » et « C », on peut y aller pour un V8 de 5,7 litres HEMI, de 363 chevaux. Le V6 peut être jumelé avec une transmission intégrale. Le V6 produit amplement de puissance pour une utilisation quotidienne. Qui plus est, le rouage intégral est réussi. Pour l’avoir testé dans des conditions hivernales épouvantables, il convient de dire que la neige, la glace et le verglas ne l’arrêtent pas.

Le V8 vient épicer la conduite quotidienne même si 363 chevaux ne sont pas suffisants pour pouvoir qualifier cette 300 de « sportive ». Mais en hiver, lors d’une bonne tempête, ce niveau de puissance dans une voiture à propulsion pourrait poser quelques inconvénients, surtout sur les rues non déblayées du centre-ville.

Défauts inhérents

Les principaux défauts de la 300 viennent du fait qu’il s’agit d’une voiture imposante. D’abord, la visibilité est mauvaise. Heureusement qu’il y a un paquet d’aides électroniques pour nous prévenir des dangers. Ensuite, grosse auto égale poids, ce qui a un effet direct sur la consommation d’essence. Avec le V6, il faut s’attendre à une moyenne assez élevée, surtout en ville, de plus de 11 l/100 km. Avec le V8, c’est pire, avec une moyenne frôlant les 13,5 l/100 km en ville. Moteurs turbo ou hybrides seraient les bienvenus ici...

Toujours en milieu urbain, la 300 manque d’agilité. Gracieuseté d’un rayon de braquage trop grand, on ne peut recommander cette auto à un citadin branché qui passe son temps à se stationner en parallèle sur la rue Saint-Denis.

Cela dit, Chrysler ne fabrique pas cette auto pour ces gens-là. Il la fabrique pour continuer dans la longue tradition de la grosse auto confortable et spacieuse. Offerte à partir d’environ 40 000 $, elle demeure plutôt abordable, et une belle porte d’entrée dans l’univers de la grande berline.

Alors, quel est l’avenir pour ce genre de voiture? Il y aura toujours des gens pour apprécier le confort dénué de sportivité, là où la 300 excelle. Cela dit, si cette antique formule veut survivre au XXIe siècle, elle devra arriver avec des moteurs turbo plus économiques, voire avec une motorisation hybride/électrique.

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