Toyota Avalon, tel Rodney Dangerfield

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2009

Si vous ne connaissez pas Rodney Dangerfield, il s’agit d’un comique américain, décédé aujourd’hui, dont les monologues portaient sur le manque de respect des gens envers lui. Eh bien, on peut qualifier la Toyota Avalon de Rodney Dangerfield de l’automobile, car elle n’a pas le respect des acheteurs québécois. En fait, sa présence sur nos routes est rarissime et si vous en voyez une, il s’agit la plupart du temps d’un véhicule immatriculé aux États-Unis.

En effet, si ce modèle est pratiquement inconnu chez nous, il bénéficie d’une certaine popularité chez nos voisins du sud où il s’attaque aux grosses berlines américaines. D’ailleurs, certains d’entre vous doivent s’en souvenir, la première version de la plus grosse Toyota sur le marché offrait une banquette avant comme le proposaient les Ford Crown Victoria et Chevrolet Impala.

En passant, il est faux de conclure que l’Avalon n’est qu’une version plus luxueuse et mieux équipée de la Camry. En effet, son empattement et sa longueur hors tout sont plus importants que ceux de la Camry et elle partage la même silhouette ou presque que cette dernière, mais elle se démarque cependant par une grille de calandre différente, une baguette de bas de caisse, un déflecteur sur le coffre et des feux arrière exclusifs. En outre, elle surpasse également la Camry en fait d’équipement et de présentation. À ce chapitre, elle rejoint davantage la Lexus ES 350 que sa cadette chez Toyota.

Passer au salon

À force de répéter on vient parfois à oublier, mais il faut une fois de plus souligner la qualité des matériaux, la finition très sérieuse et bien entendu la fiabilité mécanique. Si vous aimez les voitures au gabarit imposant, sachez que l’Avalon est presque aussi longue que la Lexus LS.

L’habitacle de l’Avalon est nettement plus cossu que celui de la Camry et sa planche de bord lui est exclusive. Mais exclusivité ne signifie pas nécessairement élégance, car la partie centrale en plastique de couleur aluminium est vraiment trop proéminente. Par contre, le volant avec son boudin partiellement en bois est très élégant. Pour continuer sur une note positive, les cadrans indicateurs de type électroluminescent sont très faciles de consultation.

Fausse générosité

Toujours par rapport à la Camry, l’Avalon arbore un équipement fort complet comprenant des accessoires généralement offerts en option. C’est ainsi qu’elle propose de série des sièges avant chauffants et réglables électriquement en huit positions, un toit ouvrant à commande électrique, une climatisation à réglage électronique et j’en passe. Donc, de prime abord, Toyota passe pour un constructeur très généreux.

Par contre, comme c’est souvent le cas avec ce constructeur, la liste des options ou du moins des groupes d’options est sournoise. En effet, cochez un groupe d’options ou un autre et la facture grimpe de façon spectaculaire. Le rapport qualité/confort/prix est alors oblitéré et mieux vaut se tourner vers la Lexus ES 350.

L’ennemi : l’endormissement

Confortablement assis dans votre cocon d’acier, d’aluminium et de plastique qui vous isole fort efficacement des bruits ambiants, vous vous retrouvez au volant d’une voiture dont les concepteurs ont fait l’impossible pour filtrer toute sensation de la route et pratiquement toute impression de conduite. Il est vrai que le moteur V6 de 3,5 litres n’est pas à dédaigner avec ses 268 chevaux, ce qui permet de boucler le 0-100 km/h en 7,4 secondes, un temps quand même digne de mention compte tenu des dimensions de cette voiture et de son poids de 1 618 kg. La transmission automatique à cinq rapports est généralement d’une grande douceur mais, comme elle est de type adaptatif, elle se fait parfois prendre au dépourvu lorsqu’on lève le pied de l’accélérateur pour l’enfoncer soudainement. Il s’ensuit un temps d’hésitation pendant lequel l’ordinateur qui contrôle la transmission prend une décision en fonction d’un geste qui n’est pas caractéristique d’une conduite normale.

Cette transmission automatique propose un rapport de moins que plusieurs concurrentes de la catégorie, dont beaucoup sont nord-américaines. Malgré toutes ses qualités, la Toyota Avalon ne semble intéresser que les personnes qui n’aiment pas conduire, puisqu’on est privé de tout feedback. Compte tenu de ce facteur et du confort de l’habitacle, les risques d’endormissement au volant sont très importants. Ce qui explique sans doute le fait que cette grosse berline est dotée de sept coussins gonflables en équipement de série. Vous avez un petit roupillon sur la route ? Le fossé ou un garde-fou est prêt à vous accueillir sans ménagement.

FEU VERT

Équipement de série complet
Moteur performant
Finition impeccable
Fiabilité assurée
Habitacle confortable

FEU ROUGE

Absence d’agrément de conduite
Modèle peu répandu
Valeur de revente incertaine
Direction engourdie
Suspension trop molle

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