Suzuki SX4, le pain et le beurre

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2009

Chez Suzuki, on ne peut pas dire que les véhicules à succès pleuvent en 2009. Il y a bien le Grand Vitara qui parvient à séduire avec ses nouvelles motorisations, mais pour le reste, c’est peu inspirant. En fait, c’est qu’on tente, avec des produits empruntés à d’autres constructeurs, de se donner une image à laquelle la clientèle n’adhère malheureusement pas (et ça se comprend). Seuls les vrais produits Suzuki, qui partagent eux aussi des éléments avec d’autres constructeurs, connaissent du succès. Et la plus populaire par les temps qui courent, c’est la SX4.

D'abord lancée en 2007 en version à hayon, la SX4 a vu sa famille s’agrandir en 2008 à la suite de l’arrivée d’une berline. Il aura donc fallu deux ans pour que Suzuki parvienne à remplacer la gamme de l’Aerio, qui sombrait dans l’oubli depuis plusieurs années. Et il est clair que cette nouvelle génération de compactes est nettement plus à la hauteur. L’équipe du Guide de l’auto a d’ailleurs eu l’occasion de faire un essai prolongé de chacune des versions, ce qui nous permet aujourd’hui de vous livrer des impressions basées sur 20 000 km de conduite.

Chez Suzuki, la grande majorité des versions vendues sont des modèles à hayon. Au Québec, on craque souvent pour ce type de configuration qui se révèle très pratique. Il faut cependant mentionner que la SX4 à hayon est offerte en plusieurs versions, et que son petit côté utilitaire sait séduire. Quant à la berline, elle peut convaincre certains acheteurs par son coffre immense (malheureusement non transformable), mais sa ligne est nettement charmante. En s’y attardant, on lui reconnaît d’ailleurs plusieurs traits de l’ancienne Toyota Echo.

Sur un siège perché !

L’assise surélevée de la SX4 plaît énormément. De nombreux commentaires nous ont permis de constater qu’elle avait été l’un des éléments convaincants pour plusieurs acheteurs. Cependant, il faut savoir que l’absence d’accoudoir et de volant télescopique déçoit, au même titre qu’un mécanisme d’ajustement de l’assise du siège. Quant à la visibilité, elle est rendue imparfaite en raison de cette petite fenêtre triangulaire, en grande partie responsable de la ligne originale de la voiture.

Pour le reste, la SX4 propose tout l’espace nécessaire pour accueillir quatre adultes. Les sièges sont confortables, le dégagement est généreux et les espaces de rangement sont suffisants. L’équipement varie évidemment d’une version à l’autre, mais du côté du modèle à hayon, la version JX semble être celle qui en offre le plus pour notre argent. Pour ce qui est du coffre, il faut savoir que la SX4 n’est pas aussi généreuse qu’une rivale comme la Toyota Matrix. On peut rabattre les sièges, mais encore là, on perd au change. N’optez donc pas pour le modèle à hayon si votre priorité concerne l’espace cargo.

Lente ou bruyante

La Suzuki SX4 est munie d’un moteur quatre cylindres de 2,0 litres qui a fait ses preuves sous le capot de l’Aerio. Il est fiable et durable, mais manque quelquefois de discrétion. En fait, il se montre davantage bruyant lorsqu’on opte pour la boîte manuelle à cinq rapports, puisque l’étagement de cette dernière nuit grandement au régime moteur, plus élevé sur l’autoroute. Grâce à cette boîte, vous bénéficiez cependant de meilleures accélérations et reprises. Sinon, en choisissant l’automatique, il vous faudra apprendre à bien calculer vos dépassements, les performances étant passablement diminuées. Que vous optiez pour la boîte manuelle ou automatique, vous constaterez que la consommation d’essence n’est pas très impressionnante. En moyenne, il vous faudra prévoir environ 9,5 litres aux 100 km, ce qui est fort décevant. Et ce l’est d’autant plus lorsqu’on sait que l’autonomie de cette voiture est diminuée par le piètre volume du réservoir.

En revanche, la SX4 propose un comportement routier honorable. La voiture est extrêmement maniable et démontre une étonnante agilité. On remarque également que la rigidité structurelle est très bonne, la voiture ne laissant entendre aucun bruit de caisse. Selon la version, le diamètre des jantes varie de 15 à 17 pouces. Seule la berline Sport se voit dotée des plus grandes, ce qui améliore la tenue de route au détriment du confort. Les 16 pouces constituent donc le meilleur compromis. Bien évidemment, la SX4 se démarque des autres par sa traction intégrale. Si, avec cet élément, Suzuki se distingue, il est de plus le seul à offrir au conducteur un choix entre le mode intégral constant ou partiel, ainsi que la sélection du mode deux roues motrices.

Ce système, efficace et performant, fait de la SX4 une véritable petite bête en conduite hivernale. Malheureusement, les dirigeants de Suzuki n’ont pas cru bon l’offrir sur la berline. Voilà sans doute l’élément qui aurait justement permis à cette dernière de se démarquer, mais son absence la confine à grandir dans l’ombre. Il faut l’admettre, rivaliser avec les quelques voitures à hayon de ce segment, c’est une chose possible pour Suzuki, mais s’attaquer aux méchantes Civic, Corolla, Mazda3 et Cobalt, c’en est une autre. Et actuellement, la SX4 berline ne possède pas les atouts pour réussir cet exploit. La version à hayon est donc celle qui offre le plus d’arguments pour se démarquer sur notre marché. Et si l’on se fie aux chiffres de ventes, la clientèle semble être du même avis…  

FEU VERT

Construction solide
Belle agilité routière
Traction intégrale efficace
Habitacle spacieux
Ligne sympathique

FEU ROUGE

Pas de traction intégrale (berline)
Consommation élevée
Mauvais étagement de la boîte manuelle
Dossiers arrière non rabattables (berline)

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