Porsche Cayman, sport expert !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2009

Il y a ceux qui se procurent une Porsche pour le standing, ceux qui accomplissent un rêve, ceux qui ne se verraient tout simplement pas rouler en autre chose et ceux qui ont d’abord à coeur la performance et le véritable plaisir de conduire. C’est dans cette dernière optique que Porsche a lancé en 2006 le coupé Cayman, une voiture qui s’adresse aux puristes et non pas aux frimeurs. C’est du moins ce que j’ai pu constater en faisant simultanément l’essai des deux versions de ce splendide coupé.

En effectuant une visite chez le concessionnaire Porsche de ma région, un client me laissait savoir qu’il avait remplacé sa 911 pour une Cayman S, prétextant que son voisinage débordait de modèles identiques au sien. Puis, ce fin « porschiste » visiblement fier de sa monture m’a ensuite avoué qu’en dépit d’une facture inférieure de presque 40 000 $ par rapport à sa précédente 911, sa nouvelle Cayman lui procurait plus de plaisir au volant, et quasiment autant de puissance.

Entendons-nous bien, il ne faudrait pas dénigrer la 911, qui demeure l’une des sportives les plus extraordinaires de cette planète. Toutefois, la Cayman apporte sans contredit un nouveau souffle à la gamme et l’occasion pour certains adeptes de se différencier de la masse des propriétaires de Porsche.

Sortez jouer !

Même si ce slogan est utilisé par Jeep pour la promotion de ses véhicules, je considère qu’il se prête à merveille à la Cayman. Stationnée chez moi, j’avais l’impression que la voiture m’envoyait constamment des signes, un peu comme un chien qui demande la porte pour aller courir ou… enfin ! De mon côté, je ne pouvais me concentrer sur autre chose que cette satanée voiture, qui m’empêchait malheureusement (!) d’accomplir mes tâches ménagères. C’est donc dire qu’avec une Cayman à la porte, les sorties sont toujours très excitantes (sauf peut-être en hiver!).

Que vous preniez le volant d’un modèle de base ou S, le plaisir est invariablement au rendez-vous. La version S s’exprime cependant avec encore plus d’ardeur grâce à une suspension raffermie, à des pneumatiques plus performants et à un moteur qui livre 17 % plus de puissance. Il faut aussi savoir que la Cayman S est la seule à bénéficier d’une boîte manuelle à six rapports, ce qui m’apparait un peu désolant. Néanmoins, ce ne l’est pas autant que le fait de savoir que Porsche propose en option une boîte automatique avec mode séquentiel Tiptronic, qui occasionne une importante diminution des performances. Si Porsche offrait une boîte automatique robotisée à double embrayage, on pourrait excuser la chose, mais avec un tel attirail, cette option de 4 500 $ me semble insultante.

La Cayman, qui dérive directement de la Boxster, jouit d’un châssis d’une extrême rigidité. C’est qu’en fait, en créant d’abord un roadster (la Boxster), il fallait au départ développer un châssis plus rigide pour combler l’absence de rigidité que donnerait normalement le toit. De ce fait, lorsqu’est venu le temps de créer un coupé à partir de cette plateforme, on n’a pu faire autrement que de la rigidifier encore davantage ! Alors, ai-je besoin de vous dire que le résultat est sensationnel ? C’est pourquoi la voiture s’exprime sur la route avec un tel brio, et qu’elle ne rechigne aucunement contre les mauvais traitements qui pourraient lui être infligés. Son freinage ultrapuissant, sa direction communicative, son équilibre exceptionnel et sa tenue de route qui défie toutes lois de la physique permettent donc au conducteur d’être au septième ciel et de savourer pleinement le véritable plaisir de conduire.

Du grand art visuel

Tout est question de goût, c’est vrai. À preuve, certains se sont déjà procuré un Suzuki X-90 ! Mais soyons sérieux et parlons plutôt de la ligne de cette Cayman, qui mérite selon moi d’innombrables éloges. Elle évoque à la fois la pureté, la légèreté, l’équilibre et la grâce, tout en faisant preuve d’une rare originalité. C’est tout simplement, du grand art visuel. Et pour que votre contemplation soit encore plus extatique, le catalogue de Porsche regorge de modèles de jantes et d’accessoires esthétiques. À bord, la présentation est simple et de bon goût. Les matériaux utilisés sont d’une beauté et d’une qualité extrême, mais on n’en met pas plus que le client en demande. En revanche, le catalogue d’options (plus épais que le bottin téléphonique de la ville de Montréal) existe pour assouvir vos désirs. Mais soyez prêt à y mettre du vôtre, car le prix des options est exorbitant. Vous serez peut-être également déçu de constater que Porsche n’est pas un constructeur qui aime suivre les conventions.

De ce fait, plusieurs des gadgets à la mode qui se retrouvent aujourd’hui dans des voitures aussi peu coûteuses qu’une Dodge Caliber ne sont ici pas offerts, même pas en option ! Je pense au lecteur CD/MP3, à la prise auxiliaire pour iPod ou à la connectivité Bluetooth. C’est donc dire que la Cayman est une voiture coup de coeur que l’on achète pour le seul plaisir de conduire. Même si Porsche a sensiblement revu sa liste de prix afin de mieux composer avec la faiblesse du dollar américain, la facture pour une version S affiche encore un écart de 16 000 $ avec le marché américain, mais c’est tout de même mieux que c’était !

FEU VERT

Tenue de route sensationnelle
Rigidité structurelle étonnante
Agrément de conduite relevé
Ligne sublime
Qualité de construction indéniable

FEU ROUGE

Prix élevé (vs É.-U.)
Prix des options indécent
Transmission automatique inefficace
Absence de certains gadgets (voir texte)

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