Saturn VUE, re «vue» et pour le mieux !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

La marque Saturn, après avoir connu un succès d’estime qui lui avait permis de se placer en orbite dès ses débuts, connaissait une rentrée dans l’atmosphère plutôt difficile. Et juste avant que l’aventure n’explose, GM a décidé de lui donner plus d’autonomie. Après le Saturn Relay (une fourgonnette s’apparentant beaucoup à la Buick Terraza), c’est le VUS VUE qui subit sa part de changements, esthétiques pour la plupart. Mais puisque ces changements sont les bienvenus et que la base était déjà bien née, sa popularité ne devrait qu’augmenter.

On remarque facilement que le faciès est considérablement remanié, ce dont personne ne se plaindra même si d’aucuns trouvent que le design de l’avant est un peu trop chargé. Notre véhicule d’essai confirme le retour en force du chrome et GM a résisté à la tentation d’en mettre plein la vue. Tant mieux ! À l’arrière, les transformations sont beaucoup plus discrètes et se limitent surtout au niveau du pare-choc. Le tableau de bord aussi a connu sa part d’améliorations qui, sans se révéler draconiennes, n’en sont pas moins fort appréciées.

Malgré ces modifications, le VUE conserve les mêmes configurations que par les années passées. Il y a tout d’abord le VUE traction (roues avant motrices) et le VUE AWD (transmission intégrale). Ces deux configurations s’offrent aussi dans le VUE Red Line, une livrée plus sportive. On retrouve deux moteurs, dont un quatre cylindres Ecotec 2,2 litres, offert seulement en version traction et un V6 de 3,5 litres équipant tous les autres modèles. Au chapitre des transmissions, le modèle de base reçoit une manuelle à cinq rapports et une automatique à quatre rapports en option. Toutes les autres livrées transigent avec une automatique à cinq rapports des plus douces. La transmission CVT n’est plus au catalogue.

Pour les besoins de cet essai, nous avons pu mettre la main sur un modèle de préproduction du VUE 2006. Il s’agit d’un modèle V6 AWD. Ce moteur de 3,5 litres est à la fois puissant (250 chevaux et 242 livres-pied de couple) et doux. L’intégrale ajoute quelque 70 kilos à l’ensemble du véhicule mais son apport en vaut la peine. Il imprime au VUE un comportement routier équilibré plus en accord avec les prétentions sportives du véhicule. Certes, on le voit mal tenter de suivre un Jeep Liberty dans 30 cm de boue, mais durant la blanche saison et chaussé correctement, un VUE AWD saura faire son chemin. Le quatre cylindres, lui, ne fait que 143 chevaux et 152 livres-pied de couple mais c’est suffisant dans la plupart des cas, à moins que vous n’ayez à tirer une remorque avec freins de plus de 680 kilos. Alors il vous faudra obligatoirement le V6. La sonorité de ce quatre en ligne rappelle plus le milieu agricole que celui de l’automobile, ce qui ne l’empêche pas d’offrir des performances acceptables. Il ne vient qu’avec la livrée de base et en mode traction uniquement.

Avec le VUE, on ne parle pas de conduite sportive. Tout d’abord, la direction est trop vague et surassistée pour permettre une conduite très précise. Mais le véhicule s’accroche au bitume avec l’énergie du désespoir même si on dénote un certain roulis. On peut certes créditer les pneus Bridgestone Dueller d’une bonne partie de ce comportement. Par contre, la suspension avant a tendance à talonner trop facilement au passage de trous et bosses. Quant à la version Red Line, son caractère sportif, accentué par des touches esthétiques, n’est pas seulement de la frime. Si la mécanique demeure inchangée par rapport au V6 habituel, plusieurs modifications lui donnent une meilleure tenue de route sans trop affecter le confort.

Dans l’habitacle de notre véhicule d’essai, les plastiques de couleur crème et noir, le cuir noir du volant, les appliques de bois, de chrome et d’imitation de titane offraient au regard une combinaison un tantinet baroque. S’il s’agit ici d’une simple question de goût (et des goûts on ne discute pas : j’ai raison, point à la ligne…), l’absence de poignées de maintien m’apparaît comme une plus grave erreur. Les sièges se révèlent confortables à défaut d’offrir un bon support latéral et le cuir pâle qui les recouvre se salira vite. Au moins, la texture de cuir faisait moins vinyle que sur d’autres créations du même constructeur. Une constante cependant chez GM : la qualité de certains plastiques fait franchement Chevrolet ‘78. Peut-être qu’une erreur d’approvisionnement cette année-là a donné des stocks infinis à GM… La soute à bagages est loin d’être la plus logeable de la catégorie mais les dossiers des sièges arrière s’abaissent de façon 60/40 pour lui venir en aide. Sous le plancher, un ingénieux, mais d’apparence fragile, système de retenue des sacs d’épicerie (ou autre) évitera qu’ils se promènent de gauche à droite à tout moment.

Même si notre VUE en était un de préproduction, la qualité de l’assemblage était surprenante. Outre le recouvrement intérieur du toit qui faisait preuve de laxisme, nous avons bien peu à redire. Bien entendu, polymère oblige, les interstices entre les différents panneaux de carrosserie seraient assez larges pour y faire passer le Queen Mary II mais nous n’en ferons pas un plat !

Visiblement, le VUE s’améliore constamment. Nul doute que les modifications apportées cette année lui permettront d’augmenter ses ventes. Ou, au moins, de figurer sur la liste des gens qui magasinent un VUS urbain. Il vaut désormais le détour.

Feu vert

Carrosserie en polymère
V6 performant
Espaces de rangement bien pensés
Habitacle silencieux
Red Line sportif

Feu rouge

Intégrale « de ville »
Suspension avant talonne facilement
Direction hyperassistée
Odomètre difficile à lire
Certains plastiques désolants

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