Volkswagen Routan, on a toujours besoin d'un plus petit que soi!

Points forts
  • Esthétique de bon goût
  • Comportement routier fort correct
  • Moteur 4,0 litres bien adapté
  • Vaste espace de chargement
Points faibles
  • Tableau de bord ressemble trop à Town & Country
  • Prix moins intéressants que chez Chrysler
  • Consommation élevée
  • Pas de système Stow'n Go comme chez Chrysler
Évaluation complète

Depuis l’automne dernier, Volkswagen propose une fourgonnette.  Ce qui est un peu surprenant, compte tenu que ce marché fond à vue d’œil.  Mais lorsque la décision fut prise en 2005, on était loin de se douter des problèmes de 2009…   Pour sa nouvelle fourgonnette, Volkswagen a tout simplement été piger dans le catalogue de Chrysler.  Eh oui, la Routan est, en fait, une Chrysler Town & Country.  De cette façon, Volkswagen n’a pas eu à développer un véhicule, ce qui coûte toujours une fortune et demie et Chrysler pouvait faire tourner un peu plus son usine de Windsor, en Ontario.

Ce qui est ironique dans cette situation, c’est que c’est Volkswagen qui avait pratiquement créé la fourgonnette avec son Microbus en 1950.  Cinquante-neuf années plus tard, c’est Chrysler, celui-là même qui avait réinventé la fourgonnette avec l’Autobeaucoup au début des années ’80, qui vient à la rescousse de l’entreprise allemande. Pourtant, Chrysler est dans la dèche et Volkswagen est devenu un géant!

Quelques particularités propres à Volkswagen

Il aurait cependant été surprenant que Volkswagen n’appose qu’un écusson VW sur une Town & Country.  Le châssis, la mécanique et les portes latérales demeurent les mêmes mais pour le reste, Volks y a été de son grain de sel.  Par exemple, les parties avant et arrière sont différentes et la Routan a su se départir des espèces de bretelles plus ou moins appréciées formant les piliers arrière de la T&C.  Dans l’habitacle, le tableau de bord demeure typiquement Chrysler même si Volks a modifié quelques petits détails ici et là.  De toute façon, ce tableau de bord n’a jamais eu grand-chose à se reprocher, sauf peut-être quelques plastiques couçi-couça.  Et ça ne change pas avec la version allemande…

Parmi les autres différences, mentionnons que les sièges de la Volkswagen sont différents de ceux de la T&C et qu’ils sont, selon Volks, plus confortables.  Paraît-il qu’on a mis beaucoup d’emphase sur ceux de la deuxième rangée, ce qui expliquerait peut-être que le génial système Stow’n Go de Chrysler n’a pas été retenu pour la Routan.  On aurait privilégié le confort à l’utilité.  Par contre, les cavités qui reçoivent les sièges dans la T&C deviennent de grands bacs de rangement sous le plancher de la Routan.  Ces sièges ne se replient pas dans le plancher mais il est possible de les enlever, moyennant quelques gros mots et autant d’écorchures sur les jointures.  Ainsi, on se retrouve avec un très grand espace de chargement mais c’est beaucoup moins efficace qu’avec le Stow’n Go de Chrysler.  Au niveau mécanique, on ne note aucune différence majeure même si les suspensions ont été raffermies et que le ratio de la direction a été révisé pour plus de précision.

Subtilités

Lorsque j’ai pris le volant de la Volkswagen Routan, j’avoue ne pas avoir senti beaucoup de différence entre ce véhicule et une Town & Country.  Il faut dire que je n’avais pas touché à cette dernière depuis des lunes.  Par un heureux hasard, j’ai eu l’occasion de conduire une Town & Country sur quelques kilomètres durant la même semaine.  J’ai alors pu mieux mesurer les différences entre les deux véhicules.  Même si Volks voudrait quasiment nous faire croire qu’on conduit un Town & Country Sport, il n’en n’est rien.  Certes, le travail apporté aux suspensions améliore la conduite sans affecter le confort.  On dénote moins de roulis et la fourgonnette semble mieux collée à la route.  Mais comme cet essai s’est passé en plein hiver, il faudrait effectuer d’autres tests pour bien évaluer la tenue de route.  Quant à la direction, elle est plus précise mais, surtout, elle retourne un minimum d’information, ce que ne fait pas la T&C.  Et les sièges sont-ils plus confortables?  Oui mais c’est sans doute sur une longue distance qu’on peut vraiment apprécier la différence.  Peut-être que le fait d’être emmitouflé dans un gros manteau nous renseigne moins sur le confort d’un siège durci par une température de -26 degrés…

Un moteur bien adapté

Tout comme la T&C, le Routan a droit à un seul moteur, soit le V6 de 4,0 litres de 251 chevaux et 259 livres-pied de couple.  C’est parfaitement suffisant dans la plupart des cas mais avec sept adultes à bord, leurs bagages et une remorque à l’arrière, j’ai bien l’impression que les chevaux tireraient la langue.  Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un véhicule de 2096 kilos.  La transmission automatique à six rapports effectue un boulot remarquable même si son mode manuel n’apporte rien à la conduite sportive.  On se sert de ce gadget seulement lorsque vient le temps de remorquer dans des régions montagneuses.  Lors de notre semaine d’essai, une semaine de gros frette (d’ailleurs, lors de la séance de photos, il faisait tellement froid que les lave-autos étaient, avec raison, fermés), durant cette semaine de gros frette, donc, notre Routan Execline a englouti 14,9 litres à tous les cent kilomètres, ce que n’accepte pas l’ordinateur de bord qui penche plutôt pour 13,8.  De toute manière, on est loin des 12,2 recensés par Transport Canada.

Ah, qu'on aime l'hiver...

La position de conduite est haute et autorise une excellente visibilité, une donnée non négligeable quand on constate les dimensions du véhicule!  Si seulement la caméra de recul ne se salissait pas aussi vite durant l’hiver.  Notre essai hivernal nous a aussi appris que les pneus Pirelli Scorpion mordaient allègrement dans la neige, que le système de chauffage s’avérait bien adapté à notre climat en réussissant à rapidement réchauffer le conducteur par un petit matin de moins trente.  Mentionnons aussi que les différents boutons du tableau de bord (il y en a un pis un autre…) sont difficilement manipulables avec de gros gants et que le repose-pied, recouvert de tapis, sera probablement d’une couleur très peu digeste au printemps. 

Routan ou Town & Country?

Il est certain que les consommateurs ne sont pas dupes.  Le Routan a beau être plus esthétique et dynamique que son homologue de chez Chrysler, il n’en demeure pas moins que les prix proposés par ce dernier constructeur sont à peu près imbattables. Ce qui devrait immanquablement nuire aux ventes du Routan même s’il affiche un prix somme toute bien étudié.  Quant à la valeur de revente dans trois ou quatre ans, elle devrait être supérieure chez Volkswagen surtout si la situation ne s’améliore pas chez Chrysler.

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