Cadillac CT6 2016 : chicane de famille

Points forts
  • Agile pour son gabarit
  • Beaucoup d’espace intérieur
  • Grand choix de motorisations et d’options
Points faibles
  • Chaîne Bose Panaray peu époustouflante
  • Manque l’aura de prestige des grandes berlines allemandes
  • Finition intérieure manque d’éclat
Évaluation complète

La marque américaine a décidé d’affronter les joueurs bien établis dans le segment des berlines de luxe pleine grandeur en introduisant la nouvelle CT6. Bien qu’elle ne soit pas la plus grande voiture jamais produite par Cadillac — une époque révolue, il faut le dire — c’est quand même la plus imposante dans la gamme actuelle.

Plus grosse qu’une CTS et une XTS, cette dernière étant la coqueluche des flottes de limousines, la Cadillac CT6 2016 rivalise en dimensions avec la Mercedes-Benz Classe S, la BMW Série 7 et l’Audi A8. Elle dispose d’un empattement plus long que les versions régulières de ces berlines allemandes, elle est légèrement plus longue et plus haute, mais pas tout à fait aussi large. Alors oui, elle est grosse.

Une foule de motorisations disponibles constitue un prérequis au sein de ce groupe, ce qu’offre la CT6. Un quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres développe 265 chevaux et un couple de 295 livres-pied; intéressant, mais peut-être pas assez substantiel pour une voiture de ce gabarit et de ce prestige. Opter plutôt pour le V6 atmosphérique de 3,6 litres est une décision logique, qui génère 335 chevaux et un couple de 284 livres-pied. Ce dernier est jumelé exclusivement au rouage intégral, un autre choix logique pour le Canada. C’est d’ailleurs la motorisation essayée, qui comprend également une boîte automatique à huit rapports.

Photo: Michel Deslauriers

Les performances sont bonnes. Pas à couper le souffle, il faut admettre. Pour ça, les acheteurs devront se rabattre sur le V6 biturbo de 3,0 litres, avec ses 404 chevaux et ses 400 livres-pied. Toutefois, pour la conduite au quotidien, et les occasionnels détours par les routes de campagne, le V6 sans turbo fera l’affaire. Il est également doux, mais peut grogner lorsqu’on lui demande. On a enregistré une moyenne de 11,4 l/100 km lors de notre essai, et ce moteur peut fonctionner à l’essence ordinaire.

Il y a également la future Cadillac CT6 hybride rechargeable 2017, qui sera en vente au printemps. Mercedes et BMW en proposent toutes les deux, en passant. Cette CT6 combine les efforts du quatre cylindres turbo avec deux moteurs électriques et une boîte automatique variable, à commande électronique, pour une puissance totale de 335 chevaux et un couple de 432 lb-pi. Selon la marque, la CT6 rechargeable peut franchir le 0-96 km/h (0-60 mi/h) en 5,2 secondes, presque aussi rapide que la CT6 à double turbo. Elle peut couvrir une distance d’environ 48 km sur une pleine charge et rouler à des vitesses allant jusqu’à 125 km/h. Du moins, jusqu’à ce que le moteur à essence s’active et continue à pousser la voiture jusqu’à 240 km/h.

La Cadillac CT6 2016 se conduit bien, malgré un roulement étonnamment ferme sur des routes abîmées, et ça, c’est avec la suspension à amortisseurs Magnetic Ride. On s’attend toujours à un roulement des plus moelleux dans une « Caddy », mais n’oublions pas que c’est un modèle au goût du jour, et non une Brougham d’Élégance des années 80 ou une Fleetwood des années 90. Les temps ont changé, et la clientèle aussi.

En revanche, avec les roues arrière directionnelles en option, la CT6 propose une très belle tenue de route. Peu discernable en conduite normale, on sent toutefois la voiture plus agile à vitesse plus élevée que ne le suggère son poids de 1 781 kg (3 926 lb). À bien y penser, elle est en fait très légère pour une voiture de luxe pleine grandeur. L’autre avantage ici, c’est qu’avec les roues arrière directionnelles, le cercle de braquage de la CT6 baisse de 12,2 à 11,3 mètres. Dans un stationnement bondé du centre commercial, ça fait une grosse différence.

À l’intérieur de la Cadillac CT6 2016, la finition et l’assemblage sont appréciables, mais ne sont pas aussi impressionnants que ceux chez ses adversaires allemandes. Le design général est simple et élégant, quelques options de finitions sont jolies, et pourtant, on note un certain manque de richesse que l’on retrouve dans la Classe S et la Série 7. Toutefois, ceci peut être justifié par le prix plus abordable de la « Caddy ».

En général, l’ensemble des commandes de la voiture est facile d’utilisation, que l’on veuille régler les sièges avant ou la climatisation. L’interface Cadillac CUE, que certains d’entre nous aiment et d’autres non, est améliorée quelque peu ici avec l’ajout d’un pavé tactile sur la console, un peu comme sur un ordinateur portable, mais il ne rend pas le système plus agréable. En fait, l’écran tactile est réactif, un peu plus qu’avant.

La chaîne audio ambiophonique Bose Panaray semblait prometteuse, avec pas moins de 34 haut-parleurs répartis à travers l’habitacle, y compris dans les appuie-têtes des sièges. Elle performe bien, sans doute, mais ne nous a pas coupé le souffle comme les bons systèmes Burmester et Bang & Olufsen que l’on retrouve dans les berlines allemandes.

Photo: Michel Deslauriers

La Cadillac CT6 2016 est vendue à partir de 61 695 $ avant les frais de transport et de préparation. Une somme modique, du moins, pour une berline de luxe pleine grandeur. Par contre, gardons en tête que ce prix s’applique à la version de base à propulsion, munie du petit quatre cylindres. En choisissant la CT6 Luxe à moteur V6, le tarif grimpe à 68 930 $. En ajoutant le Groupe châssis actif, le Groupe confort et visibilité améliorée, le Groupe sièges arrière et la chaîne Bose Panaray — une option de 4 255 $ — et une surcharge pour la peinture, la voiture sur les photos ici coûte tout juste en dessous de 83 k$. Une variante Twin-Turbo Platinum, tout équipée, brise à peine la marque des 100 000 $.

Ce n’est pas si mal, considérant qu’une BMW 750i xDrive est vendue à partir de 114 k$, une Mercedes-Benz S 400 4MATIC coûte 103 k$ et plus, alors qu’une Audi A8 ouvre les enchères à 86 k$. Et pourtant, avec la CT6, on n’a pas l’impression de comparer des pommes avec des pommes. Outre les dimensions de cette « Caddy », il y a une différence en luxe et en sophistication qui nous fait croire que l’acheteur d’une Série 7 ou d’une Classe S ne regardera pas du côté de la CT6. Cependant, descendre d’un rang, au niveau de la Série 5 et de la Classe E, rend la Cadillac plus attrayante.

Simplement dit, la CT6 est une grande berline agile, spacieuse et confortable. Elle provoque peut-être des chicanes de famille en marchant sur les orteils de ses sœurs, les CTS et XTS, risquant de cannibaliser des ventes au sein même de la marque de luxe de GM. Toutefois, c’est une meilleure voiture pour se frotter à la concurrence allemande.

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