Vers une restriction des fonctionnalités du cellulaire au volant

On le sait, l’utilisation du cellulaire pendant la conduite est un fléau et, malgré des lois de plus en plus contraignantes, le problème ne semble pas en voie de se résorber. Selon les données de la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration, un organisme équivalent à notre ministère des transports) pas moins de 10% des accidents répertoriés aux États-Unis sont dus à la distraction, soit 8,8% de plus que l’année passée, une augmentation alarmante.

Dans le but de contrer les distractions causées par le téléphone cellulaire, la NHTSA y va de quelques recommandations aux constructeurs automobiles. Une première série avait déjà été faite et une seconde a été rendue publique le mercredi 23 novembre. Ces recommandations s’adressent autant aux fabricants de téléphones et d’interfaces qu’aux constructeurs automobiles et sont, pour le moment, volontaires.

Les recommandations

Dans un premier temps, la NHTSA avait demandé de créer des icônes ou des graphiques plus gros et moins complexes. Google (Android Auto) a déjà répondu à cette demande avec sa dernière mise à jour. Auparavant, cette fonction était possible avec certains systèmes multimédias compatibles, mais désormais, ce sont tous les systèmes compatibles avec Android Auto qui l’ont.

La NHTSA va maintenant plus loin. Elle préconise un mode conducteur (driver mode). Dès que le téléphone serait marié au système multimédia d’une voiture, certaines de ses fonctions seraient limitées. Par exemple, la fonction vidéo serait bloquée, ce qui empêcherait l’écoute de vidéos non reliés à la conduite diffusés par l’écran de la voiture. De même, la fonction de lecture des messages à l’écran serait bannie car elle oblige le conducteur à quitter la route des yeux. La NHTSA va même plus loin en demandant que la rédaction de tout texte soit bannie (sauf vocalement), du moins quand la voiture est en mouvement.

Dans ses recommandations, la NHTSA demande à ce que la voiture, ou le téléphone, puisse reconnaître l’utilisateur. Ainsi, un conducteur ne pourrait utiliser toutes les fonctions de son cellulaire, mais son passager pourrait le faire, pendant que la voiture roule.

Les défis

Le défi n’est pas tellement technique même si, selon la NHTSA, différencier si le téléphone est utilisé par un conducteur ou un passager ne sera pas une mince tâche. Mais que faire si un conducteur, pour contourner ces restrictions, décide de ne pas marier son téléphone au système de la voiture?

Pour l’instant, les recommandations de la NHTSA sont volontaires. Si le nombre d’accidents causés par la distraction augmente quand même, elles pourraient très bien devenir obligatoires. Quant aux lois, il ne faudrait pas se surprendre que d’ici quelques années, se faire prendre au volant avec un cellulaire deviendra illégal au même titre que conduire en état d’ébriété.

Dans ce contexte, plusieurs vont espérer l’arrivée de la voiture parfaitement autonome…

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