Mercedes-Benz Classe CLK, un compromis qui n'en est pas un

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2009

La mode, présentement, est aux coupés/cabriolets, des voitures dont le toit de métal se replie dans le coffre sur la simple pression d’un bouton. Ces coupés/cabriolets offrent le meilleur de deux mondes. En réalité, il s’agit de cabriolets qu’on peut conduire à longueur d’année. Pour sa Classe CLK, Mercedes-Benz a eu une drôle de prise de position. Elle propose un coupé et un cabriolet, pas les deux en même temps. Pas de compromis ! Ou compromis extrême. C’est selon.

Tout d’abord, décortiquons un peu les modèles. Le coupé se décline en livrées CLK350 et CLK550. Le cabriolet, lui, présente les mêmes modèles et en ajoute un, très performant, le CLK63 AMG. Il y a bien un modèle encore plus exclusif, le coupé CLK63 AMG Black Series mais puisqu’il n’est malheureusement pas offert chez nous.

Chez Mercedes, les désignations alphanumériques des modèles parlent souvent d’elles-mêmes. La CLK350, autant le coupé que le cabrio, reçoit un V6 de 3,5 litres de 268 chevaux et 258 livres-pied de couple. Dans la même logique, la CLK550 a droit à un V8 de 5,5 litres, développant, lui, 382 chevaux. Le cabriolet CLK63 AMG, est mû par un V8 de… 6,2 litres! Et croyez-moi, ses 475 chevaux et 465 livres-pied de couple sont largement suffisants! Tous ces moteurs relaient la puissance aux roues arrière grâce à une transmission automatique à sept rapports.

De placide à démente !

La CLK350 n’est pas vraiment une voiture de haute performance. Elle se déplace certes avec vélocité, mais les 1 625 kilos (1 745 pour le cabriolet) qu’elle doit trainer nuisent considérablement à ses ambitions sportives. Mais pour rouler en toute quiétude, dans un confort de première classe, avec ou sans toit, difficile de faire mieux ! Les amateurs de chevaux n’hésiteront pas à opter pour la CLK550… si leur portefeuille le leur permet, bien entendu. La tenue de route s’avère très relevée, de même que le confort. Cependant, le poids plus élevé de la 550 la rend un peu moins maniable lorsqu’elle est poussée un peu plus loin que de raison. Parions que 99 % des propriétaires n’iront jamais titiller ces limites.

Là où la CLK devient sérieuse, c’est quand on lui accole les lettres AMG. Ce qui ne veut pas dire que les autres versions soient amorphes ! La AMG, c’est d’abord un moteur. Et tout un ! Celui de notre voiture d’essai avait été assemblé dans les usines AMG en Allemagne par le technicien Mike Thomas. On le sait, car son nom est écrit sur une plaque sur le dessus du moteur. D’ailleurs, chaque moteur qui sort de l’usine AMG est signé par le technicien qui l’a assemblé. Ce V8 de 6,3 litres, à la sonorité profonde et immensément belle, semble posséder une inépuisable réserve de puissance. Et ce n’est rien comparé à la CLK Black Series qui fait dans les 507 chevaux !

Pour en revenir à notre AMG, son comportement routier s’avère des plus équilibrés. La puissance de son moteur est plus grande que celle des versions 350 ou 550 et, pour faire bonne mesure, on a aussi revu, entre autres, les suspensions, la transmission, la direction et les freins. Ces derniers sont plus gros et ils permettent des distances d’arrêt ultracourtes. Et pour un cabriolet, le châssis s’est montré aussi inflexible qu’un douanier désirant une promotion. On ne retrouve pas de CLK63 AMG coupé. La raison : un pare-chocs arrière qu’il faudrait redessiner. Comme sur toute Mercedes-Benz, il existe une panoplie d’aides à la sécurité qui veillent au grain. Les systèmes de contrôle de la traction et de la stabilité latérale laissent la voiture s’exciter un peu avant d’intervenir et ils le font avec une douce fermeté. On peut les désactiver et il est alors possible de faire de belles glissades mais ces systèmes interviendront quand même à un moment ou à un autre. De toute façon, sur la route, ils devraient toujours être en fonction. Sur une piste, c’est une autre histoire.

Coupé ou cabriolet ?

Pour une voiture affichant autant de prestige, il peut être surprenant de constater que Mercedes-Benz ait choisi un toit en toile pour sa CLK plutôt qu’un en métal rétractable. Il faut savoir qu’un tel toit prend beaucoup d’espace dans le coffre. Il faut aussi savoir que grâce à ses 874 couches de tissu (ben non, c’est pas 874. Mais il y en a beaucoup !), le toit de toile est aussi silencieux que s’il était en métal. Il s’ouvre en 22 secondes et se referme en 23, chrono en main. C’est très rapide. En plus, le mécanisme agit en silence et on sent que les nombreux morceaux mobiles qui le composent ne se bloqueront pas demain matin. Mais ce sont surtout les places arrière qui font le plus défaut. Dans le coupé, ce n’est pas si mal mais dans le cabriolet, il faut laisser ses bras à la maison et enlever deux ou trois pouces de tête. La visibilité, enfin, est vraiment bonne pour un cabriolet. Il est difficile de prendre la CLK en défaut, que ce soit avec ou sans toit.

Les prix sont certes élevés mais on parle ici de voitures de qualité supérieure. Si nous n’avions qu’une demande à adresser aux gens de Mercedes-Benz, ce serait d’importer la Black Series, pour le moment offerte uniquement aux États-Unis.  

FEU VERT

Prestige de haut calibre
Niveau de sécurité élevé
Moteurs bien adaptés
AMG très sportive
Cabriolet réussi

FEU ROUGE

AMG non offert en coupé
Black Series réservée aux É.-U.
Places arrière étriquées (cabriolet)
Prix très élevés
Essence super uniquement

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