Lexus SC430, pourquoi ?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2009

En général, la division Lexus de Toyota cumule les bons coups et les succès. Pourtant, si vous voulez faire tiquer un responsable de la compagnie, vous n’avez qu’à lui parler du SC 430. Conçu à l’origine pour embêter Mercedes-Benz et sa légendaire SL, ce modèle n’a nullement atteint son objectif. Bien au contraire, il a été accueilli assez froidement par la critique tandis que les consommateurs n’ont pas été emballés outre mesure. Malgré tout, ce roadster à toit rigide articulé est toujours sur le marché.

la plupart des constructeurs automobiles japonais n’apprécient guère les échecs et ils se refusent généralement à l’admettre. Les ventes de ce modèle sont confidentielles et ne doivent pas tellement contribuer à la rentabilité de la compagnie. Mais Toyota a les coffres bien garnis et peut commercialiser cette Lexus orpheline pendant plusieurs années encore sans se faire trop de soucis, et ce, en attendant de pouvoir concocter un modèle plus attrayant et plus performant. Je suis également persu adé que les stylistes recevront des ordres et des consignes afin de nous faire oublier cette silhouette baroque.

Cela étant dit, la voiture n’est pas dépourvue de qualités, surtout au chapitre de l’assemblage et de la fabrication, en plus de nous proposer un confort à la hauteur du prix demandé.

Construction exemplaire

Aussi bien commencer par les éléments positifs. Comme sur toute Lexus qui se respecte, la qualité des matériaux, de la finition et de l’assemblage sert encore de référence à toutes les autres marques, même les mieux cotées. Il faut chercher presque à la loupe pour trouver un détail à reprocher ici et là. Et encore, il s’agit d’un petit bout de tapis pas tout à fait inséré à la bonne place, d’une baguette de chrome qui dévie d’un millimètre, bref, vous comprenez ce que je veux dire.

Les faiblesses de la SC 430 ne se trouvent donc pas au chapitre de la finition et de la qualité générale, mais plutôt en fait de conception et de design. Prenez la planche de bord, par exemple. Il est difficile de croire qu’elle appartient à une voiture vendue à notre époque. Au premier coup d’oeil, on dirait une voiture des années 80. Il n’y a que les trois cadrans indicateurs circulaires qui ajoutent une touche de modernité. Comme sur toute voiture de luxe qui se respecte, les appliques en bois exotiques sont nombreuses. Malheureusement, l’agencement des couleurs n’est pas toujours des plus heureux.

Un peu à l’image bourgeoise de cette voiture, les sièges sont confortables, mais leur support latéral est plus que moyen, indication sans équivoque du type de conduite anticipée avec cette voiture. Il y a bien deux places arrière, mais elles sont symboliques et peuvent tout au plus accepter une mallette ou un sac d’épicerie. Une fois le toit rigide en place, l’insonorisation est très bonne et on peut donc rouler toute l’année durant en tout confort. Par contre, comme tous les mécanismes de ce genre, il occupe une grande partie du coffre une fois replié.

Revenons à la silhouette, que certains décrivent comme étant de style baroque moderne, surtout lorsque le toit est baissé. En fait, c’est la partie arrière qui est délinquante, avec ses lignes fuyantes qui se dirigent vers le bas. Une chose est certaine, ce n’est pas la sorte de voiture qui fait tourner les têtes.

Grande bourgeoise

Il existe sur le marché plusieurs voitures dont le stylisme est discutable. Par contre, elles compensent souvent cette faiblesse par des performances hors normes et un comportement routier exemplaire. Ce n’est pas le cas de notre Lexus. Il est vrai que son moteur V8 de 4,3 litres est doux, silencieux et de puissance acceptable avec ses 288 chevaux. Il est relié à une boîte automatique à six rapports dont les passages sont ultra doux. De tels chiffres sont adéquats, peu importe les circonstances, mais malheureusement, la concurrence en offre davantage. C’est ainsi que la moins puissante des Mercedes- Benz SL, la SL 550, propose 94 chevaux de plus que la Lexus tandis que la version SL 63 AMG est propulsée par un moteur de 518 chevaux. Il y a de quoi donner des complexes à un propriétaire de SC 430. Ce dernier peut quand même se consoler en songeant à la fiabilité supérieure de sa japonaise.

L’expérience de conduite de cette Lexus nous laisse également sur notre appétit. Le roulis en virage est assez prononcé, la suspension a tendance à sautiller sur mauvaise route tandis que le feedback de la direction est presque inexistant. Ni sportive, ni performante, ni exclusive, cette Lexus tente de compenser son manque de caractère par la réputation de la marque, la qualité de sa finition et sa fiabilité. Assurément, il faudra faire son deuil de la valeur de revente. 

FEU VERT

Fiabilité à toute épreuve
Finition impeccable
Moteur silencieux
Toit rigide étanche
Équipement complet

FEU ROUGE

Tenue de route moyenne
Prix élevé
Silhouette excentrique
Places arrière symboliques
Faible valeur de revente

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